Peut-on parler de tout?

Publié le par Raphaëlle

Après mon passage sur la radio belge RTBF dans l’émission Supers Nanas, je me suis interrogée sur la question qu’elles m’ont posée : peut-on parler de tout ?

Peut-on parler de ligature des trompes, de fessées, de fatigue parentale… Peut-on carrément écrire sur ces sujets ?

 

Je vais vous faire une thèse-antithèse-synthèse… Prêts ? Feu, go, partez !!! Non, restez !!!!!

 

Oui (ah ben je me foule pas sur le titre, c’est plus parlant)

Evidemment qu’on peut écrire sur tout. On peut parler de tout. On peut rire de tout aussi !!!

C’est un peu mon crédo (c’est Pumba le vieux crado). Quel serait l’intérêt de mon livre ou de mon blog si je restais dans les sujets neutres et acidulés ? Ils font partie de mon répertoire et j’adore écrire sur des sujets légers ! Mais parfois, j’ai envie et besoin de m’exprimer sur des pans plus douloureux de ma vie comme avec cet article qui évoque la maltraitance, sur des questionnements plus polémiques (Education non-genrée ?) ou des touts et des riens qui pourraient heurter l’un ou l’autre des lecteurs.

Et puis, j’ai à cœur de vous montrer la (ma) vraie vie. Celle que vous vivez aussi et dont vous avez parfois marre aussi. Les coups de gueule et les coups de mou, les faiblesses et les combats d’Hommes, de femmes, de mamans…

Donc oui, je vous avoue que j’ai tapé mes enfants et que je me suis fait ligaturer les trompes. Je vous montre avec des mots mes larmes de maman fatiguée et mes doutes. Je vous raconte mes interrogations et mes choix dans l’éducation de mes enfants. Je me livre (ah ah ah !!! Non ? Ben si, « livre »… « Je me livre ». Je me blog aussi d’ailleurs !! Ok, j’arrête) et je n’en ai pas honte. Ou plus exactement, je n’en ai plus honte. Et l’écriture est un excellent moyen de dépasser ces blocages.

 

 

Non

On peut parler de tout… mais pas avec tout le monde. Alors, autant quand tu es dans une discussion réelle en face à face, tu adaptes ton discours sur le fond et la forme à ton auditoire, autant quand c’est sur un blog… ou dans un livre…

Ne me lit que celui qui veut. Mais avant de se rendre compte que, ben en fait, non, on veut pas, il faut avoir essayé (oui, c’est comme les brocolis, tu ne sais pas que tu n’aimes pas tant que tu n’en as pas manger).

Alors, je me doute qu’il y a beaucoup de frileux qui ne me goûtent même pas et qui décrète que, non, vraiment, sans façon, je sais que je n’aimerai pas. Mais parmi ceux qui n’ont pas vomi au goût de mes écrits, il y en a qui n’ont pas envie de tout lire, tout savoir.

Et moi-même, je ne veux pas tout dire et cela pour 2 raisons :

La première, la plus louable : dans l’intérêt de mes enfants, de ma famille et dans le mien aussi certainement. Je tais certains passages de ma vie que je ne souhaite pas rendre public simplement parce que cela pourrait porter préjudice à l’un ou l’autre. La décision est parfois difficile car je me targue d’être honnête envers vous. Honnête mais pas transparente. Je ne mens pas mais je garde un peu de mystère (essentiel pour vous séduire, non ?).

Parfois, j’écris sur un sujet que je n’avais pas voulu dévoiler avant parce que nous le vivions en direct, parce que c’était douloureux, sensible. Le temps permet cela. D’abord parce que l’on prend du recul sur les événements et qu’on les aborde bien mieux et ensuite parce que les souvenirs sont moins dangereux que les sentiments vivaces.

 

La deuxième (raison pour laquelle je ne dis pas tout. Eh oh !! Faut suivre), tout aussi réelle et importante : je ne veux froisser personne. En toute innocence, je l’ai déjà fait. J’ai écrit le plus naturellement du monde un article qui me semblait léger et sympa et qui, à ma grande surprise, a eu un impact négatif sur un proche. En le relisant, je me suis mise à la place de cette personne et j’ai essayé de comprendre. Et ce que j’ai compris, c’est que chacun a sa vision du monde à l’instant T. Et que ce que j’envoie peut être reçu d’une manière différente de ce que j’avais imaginé.

Je fais donc attention. En tout cas, j’essaye. Ce n’est pas simple. Je ne suis pas à l’abri de vexer encore du monde : dommages collatéraux ! Et je m’en excuse. Là n’est pas le but. Jamais.

 

Oui et non (synthèse quoi !)

Donc oui, je pense que tous les sujets méritent d’être évoqués. Il n’y a pas de tabou sur le thème (enfin, entendons-nous… tant qu’il s’agit de thèmes légaux !! Ce serait hyper mal venu tout de même de prôner, par exemple, l’association alcool-conduite sous prétexte que c’est quelque chose que je fais régulièrement… Enfin, comprenons-nous ! c’est un exemple, je ne conduis pas sous l’emprise de l’alcool !!). Il est même, à mon avis, plus que bénéfique de traiter de sujets qui sont souvent tus : cela peut rassurer d’autres personnes et ça ouvre le débat et la réflexion.

Toutefois, il est nécessaire de préserver les personnes que l’on aime. Et cela implique parfois de choisir de ne pas dire, de ne pas écrire.

Les mots sont importants. Ils ont un impact, ils laissent des traces. Surtout quand ils sont posés et qu’on peut les lire et les relire et les partager. Les blogueurs, les journalistes, les écrivains ainsi que tous ceux qui sèment des écrits doivent tenir compte de l’autre. Les écrits n’existent d’ailleurs quasiment que pour l’autre et par l’autre. Ils ne sont que poussière sans un lecteur pour leur donner vie. Nous avons donc tous une responsabilité lorsque nous écrivons. Le minimum est d’en avoir conscience.

Publié dans billets d'humeour

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A
Bonjour. Absolument on peut tout dire, tout ecrire. Ça s appelle la liberté d expression et c est précieux. A une codition comme tu l exprimes si bien c est de le faire intelligement ( et c est ce que tu fais!) en respectant l'adage: Ma liberté s 'arrête là où commence celle des autres. bref avec respect... ET quand en plus tu le fais avec humour et dérision alors c est tout benef pour tout le monde. Je t encourage vivement à continuer, car tu nous fais bien rire, et reflechir....Et en ses temps de contraintes tout azimut c 'est plus que bienvenu.,????
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R
Il n'est pas simple de doser et il est parfois difficile d'anticiper les réactions des uns ou des autres.<br /> L'essentiel est que mes lecteurs sachent que je n'écris jamais dans le but de nuire et que je m'efforce d'être la plus bienveillante possible.