La kermesse (de mes f...)
Tellement attendue par l’enfant et redoutée par le parent, du moins le #parentindigne. Car c’est un lieu où les bassesses parentales se révèlent au regard des parents presque parfaits.
Les enfants ont répété pendant des mois des chorégraphies douteuses et niaises dont ils sont aussi fiers que je l’étais de mon résultat au bac de français (ben 18 à l’écrit quand même) et les parents, les autres, se sont gentiment inscrits sur la liste des bénévoles à la buvette ou au chamboule-tout.
Tout de même, je tiens à ce que vous sachiez que mon homme et moi avons tenu le stand de pêche aux canards (des canards en plastique qui ne vibrent même pas) 2 années d’affilée (et j’ai bien risqué le divorce pour l’avoir entrainé dans cette galère). Mais cette année, comme toutes les autres à peu près, nous n’avons rien fait. Enfin…
Le sentiment d’être un parent indigne a démarré dès notre arrivée : des parents s’affairaient pour préparer les stands. Nous, nous avons déposé notre fille dans sa classe et nous avons trouvé à nous assoir pour le spectacle.
Je ne vous ferai pas le récit de ce dernier, hautement passionnant, vous n’aviez qu’à être là. J’avoue malgré tout que je n’aurais laissé ma place pour rien au monde : voir ma fille, grand sourire aux lèvres, se déhancher et frapper des mains a été, comme toujours, un grand régal.
Mais après la danse… vient le tirage au sort de la tombola. Et nous avons découvert que certains parents avaient dû dépenser leur paye en tickets puisqu’ils ont gagné 3 fois. Alors que nous… on n’a rien gagné. Faut dire qu’on ne sait même pas quand ont été vendus ces foutus tickets. Mais c’est sûrement parce qu’on est arrivé seulement en mars, non ?!
Et enfin, le moment tant espéré par la marmaille, l’ouverture des jeux. On suit la puce, à droite, à gauche, encore à droite. Les grands s’achètent du pop-corn, une crêpe, un hot-dog (oui, dans cet ordre) et nous on regarde notre montre. C’est déjà pas glorieux de les laisser manger n’importe quoi… quoi que ça semble normal un soir de kermesse, mais être pressé de partir, c’est définitivement pas digne. Pourtant, j’aurais dû quitter la fête avant la pêche aux canards, je le sentais…
C’est donc à la pêche aux palmipèdes (à l’épuisette messieurs dames ! Une honte ! BB, réagit please !!!) que je n’ai plus assumé d’être une maman indigne. Le papa en charge du stand a dit haut et fort, en tendant l’épuisette à notre fille et alors que nous étions, l’homme et moi, près d’elle, je cite : « C’est le dernier ticket ! Moi j’ai faim, je vais pas rester 2 heures. Je pars, tant pis, puisqu’il n’y a pas de parents pour prendre le relais ». Message reçu. Je suis partie voir ailleurs, l’air de rien. Ah tiens, les feuilles des arbres tombent, on se croirait en automne… Euh, mais de toute façon, c’est vraiment l’heure, papy et nannie nous attendent à la maison (et en plus c’est vrai).
Bon, on est des parents indignes, on le savait mais j’aime pas qu’on me le dise. Je sais, j’ai pas participé. Enfin si, j’ai préparé un gâteau et on a dépensé des sous pour alimenter les caisses de l’école, plein de sous. D’ailleurs, ça me fait penser… peut-être les autres parents donnent-ils de leur temps parce qu’ils sont radins ? En fait, on est des parents vachement investis ! Mon estime de moi vient de remonter !