Sacrée fratrie!
Voilà un sujet à la fois léger et grave : la fratrie.
Comme beaucoup de parents qui ont grandi au milieu de quelques frères et sœurs (2 grandes sœurs et 1 petit frère pour moi), j’ai toujours imaginé ma famille parfaite avec au moins 3 enfants. Et quand ma grande est née, j’ai très vite parlé du second.
Numéro 2 est arrivé 2 ans et 3 mois après numéro 1. Une fille, un garçon. C’était parfait. Je les voyais déjà jouer ensemble, se faire des câlins et vivre une relation harmonieuse et complice.
Mais j’avais oublié ma propre enfance…
Il y avait dans ma famille, 2 clans : les grandes et les petits. Evidemment, je faisais partie des petits avec mon frère. J’avais assez peu de relations avec les grandes (qui n’avaient que 21 mois d’écart et étaient proches l’une de l’autre) mais je m’entendais avec mon frère comme … eh bien comme des frères et sœurs. De l’amour, du jeu, des disputes, de la protection, du rejet. Classique.
Pourquoi en aurait-il été autrement avec les miens ? Pour le jeu, c’est sûr, ils ont souvent su se trouver. Numéro 2 jouait aux poupées, numéro 1 à la bagarre. Ils savaient faire des concessions pour des moments complices.
Pour l’amour et la protection, on peut se poser la question au quotidien. Ils n’ont jamais été câlins entre eux mais, ponctuellement, ces sentiments se révèlent et notamment quand l’un a peur pour l’autre.
Quand aux disputes… Des chamailleries somme toute naturelles. Pourtant, il est difficile pour une maman (et un papa je suppose) de voir ses enfants en désaccord, en conflit. Mes 2 aînés l’ont longtemps et souvent été. Ils passaient plus de temps et d’énergie à se disputer qu’à toute autre chose et moi à les gronder ou les séparer ou essayer de les réconcilier. C’est usant.
On peut supposer toutefois que l’éducation qu’on leur donne et la solidarité qu’on leur inculque feront partie intégrante de leurs caractères. Et qu’ils s’aimeront sans réserve même s’ils ne le montreront pas. Ils sauront ainsi compter les uns sur les autres, certains de la solidité des liens familiaux. A moins que ce ne soit qu’un rêve…
Car la fratrie, en grandissant, se distend parfois… L’amour reste, ancré, mais les relations s’étiolent. Et la famille initiale (nos parents et nos frères et sœurs) est un jour remplacée par NOTRE famille, celle que l’on fonde et qui prévaut sur tout. Et il en sera de même pour nos enfants qui quitteront notre famille pour créer la leur et qui, par là même, seront plus attachés à la leur qu’à la nôtre. Ainsi va la vie.
Mais nous n’en sommes pas là. Et mes 2 numéros qui étaient devenus experts en disputes ont lentement changé leur mode de fonctionnement en 2 étapes.
- Quelques mois en Guadeloupe, loin de tous, recentrés sur nous 5 et mes grands ont été forcés de se rapprocher. Ils ont fait des pas l’un vers l’autre pour s’entendre un peu mieux, se disputer moins souvent.
- Puis numéro 2 est entré au collège et a plongé dans l’adolescence, rejoignant sa sœur au cœur de cette troublante période. Ils se sont mieux compris et trouvent (enfin !!) une complicité qui fait fondre mon cœur de maman.
Rien n’est jamais parfait et ils continuent à se fâcher, moins souvent. Et puis, parce que le besoin de confrontation doit être partie inhérente de l’enfant (de l’humain ?), numéro 2 particulièrement se dispute désormais avec sa petite sœur. Le cycle de la vie ?