Déconfinement: retour à l'école
On l’avait tellement attendu ce retour à l’école. Nous, les parents, mais les enfants aussi. Passés les premiers jours où ils ont pensé qu’ils étaient en vacances, ils se sont vite rendu compte que ce n’était pas franchement amusant de faire les cours à la maison avec papa et maman. Et les copains leur ont beaucoup manqué, naturellement.
Alors, cette pseudo-rentrée était attendue avec impatience. Et numéro 3 était prête.
Préparation
Il a fallu préparer ce retour. D’abord psychologiquement. Répéter les consignes relayées par les instituteurs et leur donner du sens : pourquoi tu devras rester à bonne distance des copains, pourquoi tu ne dois pas emporter de jouets et emprunter de fournitures… Je n’ai pas trop insisté mais j’ai vérifié à plusieurs reprises qu’elle avait bien compris. En théorie, c’était chose faite.
Il a aussi fallu préparer le cartable de façon à ce qu’elle ait tout sans trop surcharger non plus. Et rajouter les mouchoirs et les bouteilles d’eau pour la journée. Elle a rajouté un petit flacon de gel hydroalcoolique. Pour le fun. Elle était fière d’en avoir un à elle.
Le matin
Les dernières questions et surtout, l’excitation. Avant de quitter la maison, je lui ai pris la température. Aujourd’hui ça l’amuse. On verra les jours suivants.
Nous sommes parties (un peu trop) tôt car je craignais la circulation et le stationnement. Et nous avons attendu quelques minutes dans la voiture. Elle ne tenait pas en place et s’émerveillait presque d’apercevoir les copains arriver. Comme une rentrée des classes de septembre quoi !
Et puis nous nous sommes avancés vers les marquages au sol devant le portail. Nous avons respecté scrupuleusement l’horaire et les distances. Pas de quoi perturber la petite pour le moment.
Finalement, le plus étrange je trouve, c’est l’entrée dans l’enceinte de l’école : un agent masqué pointe un thermomètre sur le front de chaque enfant avant de l’autoriser à passer. Les enfants ne semblent pas dérangés. Pour ma part, j’avoue, ça m’a fait une drôle d’impression.
Puis je l’ai laissée. Je l’ai regardée un instant. Elle était radieuse, le sourire accroché à son visage. Qu’en sera-t-il ce soir ?
Le soir (enfin, le milieu d’après-midi plutôt)
J’étais contente de la récupérer. Elle était contente de me voir… pour me demander si elle pouvait aller chez une copine (dont la maman ignorait que sa fille avait invité la mienne). Je lui ai dit non et elle a fait la tête. Nickel. Tout est normal.
Ma contrariété passée, je lui ai demandé comment s’était passée sa journée et elle m’a tout dit : les distances, les jeux de mime, les lavages de main, le masque de maîtresse, le repas froid (hyper pas équilibré. Jugez plutôt : pâté, chips, salade de pâtes). Elle m’a dit que c’était quand même « trop sécurisé surtout pour des enfants » mais à la question de savoir si elle préférait la maison ou l’école, elle n’a pas hésité un quart de seconde : l’école !
Bilan
Les nombreuses contraintes et la frustration de ne pouvoir jouer normalement avec ses camarades ne sont pas de nature à décourager l’enfant. Lorsqu’on a donné du sens aux protocoles, l’enfant les accepte. Il ne s’en réjouit pas, il ne fait pas comme s’ils n’existaient pas mais il apprécie ce que l’école lui offre : une vie sociale et un certain affranchissement de la rigueur parentale.
Je suis ravie qu’elle ait repris et elle aussi. Je n’ai pas peur pour elle car j’ai confiance dans les adultes qui s’occupent d’elle et j’ai pu constater, au travers de ce que j’ai vu et de ce que numéro 3 m’a raconté, que toutes les mesures ont été mises en place.