Introspection: pourquoi focaliser sur le négatif?
Introspection.
C’est un jour où je devrais simplement me réjouir. J’ai partagé une bonne nouvelle sur les réseaux sociaux, une très bonne nouvelle pour moi. Mon livre sort, je suis aux anges et j’ai envie d’échanger des sourires, de recevoir des bons sentiments, de reconnaitre dans les yeux et les mots des autres un plaisir réciproque.
J’ai voulu que ça se sache, évidemment. Et j’ai reçu beaucoup de retours très positifs, d’encouragements, de félicitations.
Alors pourquoi me sens-je aussi mal ?
Je suis dans une mauvaise période. Je somatise mon stress, je deviens hyper sensible. Je me rends bien compte que mon état exacerbe mes ressentis. Qu’en aurait-il été si j’allais bien ?
Vous vous demandez peut-être de quoi je parle. Eh bien c’est tout simple : en partageant ma joie, j’avais espéré que mes proches, mes copains se réjouissent. Et ce ne fut pas le cas de tous. Et je ne peux m’empêcher de mal le vivre.
La plupart ont réagi vite et avec gentillesse, je le répète, et je devrais prendre en considération ces réactions plutôt que celles qui me contrarient mais on a beau essayer de changer, on ne se refait pas. Et moi, quand je reçois une critique ou que l’on m’ignore, je cherche à comprendre, je me torture.
Je cherche à savoir pourquoi. Qu’ai-je fait de travers ?
Ceux qui me connaissent, et même les autres visiblement, savent à quel point ce projet me tenait à cœur, à quel point il est important pour moi. N’est-ce pas naturel d’attendre un petit mot ?
J’en attends trop peut-être. Je devrais simplement accepter que cela n’intéresse pas tout le monde. Ouh la !! Attention ! Je sais que mon livre n’intéressera pas tout le monde ni même, peut-être, grand monde. J’en ai une parfaite conscience et je le vis très bien. J’ai les pieds sur terre.
Mais j’avais imaginé que mes copains seraient heureux pour moi et qu’ils me l’auraient dit ne serait-ce qu’avec un petit « c’est super », « contente pour toi ».
Mon partage aura été mal reçu ? Comme si je me vantais ? Oui, je me pose la question car j’ai toujours la crainte de ne pas faire bien, de vexer, de déranger… Mais je n’arrive pas à me résoudre à l’idée qu’on imagine que c’est de la vantardise. N’est-ce pas normal de partager nos bonnes nouvelles avec les gens qu’on apprécie ?
J’en ai mal dormi et j’en ai la boule au ventre. Absurde. Ecrire cet article me permettra peut-être d’avancer dans mon introspection comme l’écriture en a souvent le pouvoir. Dans quelques heures, dans quelques jours, je me trouverai sûrement ridicule d’avoir surréagi.
Il faut que je me secoue, que je relativise, que je reprenne les rênes. D’autant que la vie n’est pas une plume qui glisse sur un arc-en-ciel. Ce serait plutôt un gros rocher ovoïde parsemé de vides et de pics rugueux qui dévaleraient un flanc de montagne escarpé… Enfin, bref, tu entrevois la légèreté de mon humeur du jour.
Et dans cette descente infernale, je rencontrerai encore des obstacles qui me feront parfois dévier ma course. Je serai encore propulsée haut pour retomber lourdement, perdant un peu de ma matière au passage et gardant l’essentiel.
Sur le chemin, je vais devoir faire avec les critiques et notamment de mon livre puisque j’expose au public ma plume. Et ce public pourra être plus exigeant, plus acerbe car il aura déboursé quelques euros pour me lire.
Et comment vivrai-je les critiques, les opinions négatives sur la valeur de ce livre dont je doute moi-même sans cesse ?
Je sais, en conscience et avec objectivité, que je ne ferai pas l’unanimité. J’espère juste recevoir des mots bienveillants même s’ils sont critiques. J’espère un échange, une discussion.
Aujourd’hui je doute et je redoute. Je me suis moi-même livrée à l’avis du public. En ai-je les épaules ?