Juste avant: la joie avant le jugement
Les meilleurs moments, je les ais vécus ces derniers jours. Demain sera différent…
Je ne voudrais pas vous saouler avec mon livre alors n’hésitez pas à ne pas lire cet article ! Car oui, je vous en parle une fois de plus. Car demain, c’est le grand jour : il sort en librairie (normalement).
Je devrais être hyper super extra excitée. Je le suis. C’est même un truc de dingue. Trop dingue pour que je réalise totalement. Trop abstrait, trop incroyable. Et c’est ça qui est génial.
Aujourd’hui, je me réjouis de la chance énorme que je vis. Je profite un max de ces sensations. Je vis le meilleur : le bonheur d’être publiée, sans les critiques. Et c’est donc sûrement le meilleur moment, tout simplement. Avant le jugement.
C’est l’inverse d’un examen. Lorsque je passe un concours par exemple, je stresse à mort avant et jusqu’à ce que je sois installée devant le sujet. Ensuite, mon cerveau se met en automatique et le stress disparait.
Mais là, j’ai le trouillomètre qui s’agite. Ce soir, je suis encore « la fille qui se fait éditer ». Demain, je serai quelques pages sur un étal, une succession de mots à l’ombre des belles phrases, un livre au milieu des œuvres. Demain, contre quelques euros, le lecteur deviendra juge et je me ferai petite dans le box des accusés. J’appréhende le son du marteau, non, des marteaux qui annonceront le verdict.
J’ai beau me raisonner en me faisant remarquer que si un professionnel a investi, c’est que quelqu’un a aimé et y a cru, je reste dans le doute terrible de ne pas valoir grand-chose en tant qu’écrivain.
J’ai beau claironner qu’être éditée est une aventure extraordinaire en soi et que j’en suis tellement heureuse que cela me suffit, il n’en est pas moins vrai que je tremble de décevoir. Personne ne met autant d’espoir et de crainte dans ce projet que moi-même, évidemment. Au pire, il sera lu à moitié, laissé de côté, oublié et je reprendrai ma petite vie de maman qui n’a de toute façon pas franchement changé ?! Bien-sûr.
Mais il est également possible qu’un lecteur, laissé sur sa fin ou intoxiqué, se plaigne du menu et fasse, ici ou là, un commentaire désobligeant. Il n’aurait pas tort ! Mais j’ignore comment je le recevrais.
Je me sais particulièrement sensible et je souffre de ne pas donner satisfaction en général. J’admets la critique, c’est un minimum, mais je me sens diminuée. Alors j’ai un peu peur des retours négatifs. Je n’ai d’ailleurs peut-être pas les épaules pour être ainsi exposée. Et mon nom de plume ne me protègera qu’en surface. Il me faudra accepter, relativiser, me blinder.
Bref. Aujourd’hui, je suis heureuse de cet événement. Demain est un autre jour.