J'aurais pu faire du violon...

Publié le par Raphaëlle

J’aurais pu faire du violon mais j’ai choisi le hand. 2 mondes bien différents.

 

Mon père a vu en moi une violoniste ? A moins que ce soit mes 2 parents qui ont décelé un talent enfoui ? Faut dire que je jouais divinement bien de la flûte, ça a dû les inspirer. En tout cas, c’est vrai que j’adorais ça.

Mais pourquoi m’ont-ils proposé d’apprendre le violon ?

 

En réalité, on m’a donné à choisir entre le violon et le hand. 2 univers sans frontière commune.

Tu sais ce que j’ai choisi. Non ? Bah, faut me suivre sur Instagram, je me vante et me lamente régulièrement. Et puis, t’es pas attentif. Relis donc ma première phrase.

J’aurais pu devenir violoniste, donc. Chignon serré (ma mère adorait que j’aie les cheveux tirés et moi je m’obstinais à sortir des mèches) et regard dans le vide. Pour le regard, j’ai essayé, les soirs de beuverie : le rendu est moins stylé. Et puis la violoniste, elle a plutôt les yeux dans l’immensité d’une partition étoilée.

 

Mais le violon, vraiment, me chuchote encore des mots doux à l’oreille. Il essaie de me séduire et je ne suis pas indifférente à son charme.

Quand j’écoute JJG et ses solos de violon (il sait tout faire le gars !), mon bras gauche se tend à moitié, ma tête penche sur l’épaule gauche, ma main droite va et vient, index et pouce amoureux et je crois que je ferme les yeux. J’ai cependant un doute : je crois plutôt que j’entreferme les yeux tout en les levant. Ça doit être flippant à voir. Mais je le vis.

Et pour finaliser le tableau, je fredonne la musique. Je pars dans les aigus, totalement possédée.

Ce n’est pas du caviar à entendre mais je kiffe. Et les automobilistes et autres usagers de la ville doivent bien se marrer quand ils me voient faire ma prestation au feu rouge.

 

Quand je dis à chéri que j’ai failli faire du violon et que ça m’aurait sûrement plu, il me répond : c’est pas trop tard. Oui mais si. Un peu, non ?

Bien sûr, je pourrais me lancer mais j’ai déjà du mal à trouver du temps pour écrire… et je voudrais du temps pour mon jardin et lire et pour apprendre les danses de salon et faire rien et pour être à jour des papiers et nettoyer mon grenier et mettre mes photos à jour…

Ou alors… mais oui ! C’est ça ! Il faut qu’on soit riche ! Et je pourrai apprendre le violon et l’espagnol. Je pourrai reprendre des études de français et écrire et écrire, écrire. Je pourrai organiser et nettoyer mon grenier… Mais pour le moment, je n’ai pas le temps.

 

J’aurais pu devenir (élève) violoniste mais quand mon père m’a demandé de choisir entre le violon et le hand (2 mondes disais-je, drôle de choix), j’ai visualisé les 2 et je n’ai presque pas hésité. J’avais déjà commencé le hand. J’étais déjà accroc. C’était trop tard pour moi. J’étais déjà perdue dans les dribbles et les tirs en extension. Choisir entre le solo et l’équipe, entre les accords et les combinaisons, entre le lyrique et le physique… mon cœur s’est déchiré. Il en reste un bout tout chiffonné qui pleure encore telle une corde sous l’archet. Pour le reste de mon cœur, il bat au rythme des 3 pas et des tirs en lucarne.

 

J’ai préféré le handball, entourée de mes amies. Et si j’avais été aussi bonne au violon qu’au hand, j’aurais fait souffrir quelques oreilles. C’était peut-être le destin ? J’ai été guidée vers l’activité la moins pénible pour mon entourage.

 

 

Quoi qu’il en soit, je garde en mémoire (pourquoi ?) ce moment où mes parents m’ont fait venir à la porte de leur chambre pour me proposer ce choix. Je me souviens avoir été étonnée et avoir pris un tout petit temps de réflexion.

Aujourd’hui, un enfant n’aurait peut-être pas à choisir : il ferait les deux !

 

Et vous, avez-vous dû faire, enfant,  des choix auxquels vous pensez encore à l’âge adulte ?

 

Publié dans Pas qu'une maman

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article