L'été au bureau
Si l’été rime avec farniente, nous sommes tout de même très nombreux à en passer une partie sur notre lieu de travail. Mais ça fait quoi de travailler pendant que d’autres sont en train de bronzer ? Bah… ça fait ch***, c’est vrai, un peu, mais il y a un côté franchement agréable aussi.
L’année scolaire, surtout quand les enfants sont jeunes, est un marathon sans fin. Un ultra trail sans les paysages à couper le souffle et sans médaille. Une compétition sportive sans les joies du sport. Tu dois rester efficace dans ton travail tout en gérant les trajets domicile-école, les visites chez le médecin, les devoirs, les repas, les bains, le ménage, le tri des vêtements, la compétition de judo, le remplissage des dossiers, le paiement de la cantine, les rencontres parents-professeurs… J’ai l’impression d’avoir déjà mille fois listé les missions parentales mais c’est une vérité.
Alors, quand vient l’été, le rythme ralentit de lui-même. L’école est fermée et même si tu dois conduire ton petit au centre de loisirs, les horaires sont moins stricts. Et tu n’as pas besoin de vérifier que les devoirs sont faits. Il faut quand même bien penser à mettre la gourde et la crème solaire dans le sac à dos mais une fois que c’est fait, c’est fait.
Et les activités sportives sont en pause. Plus besoin de loucher sur l’horloge et de courir en sortant du boulot pour que l’enfant arrive à l’heure au gymnase.
Pour les plus chanceux dont je fais partie, les enfants ont provisoirement quitté la maison pour profiter de leurs grands-parents ou pour épuiser les animateurs en colonie. Et alors là, vous ne me direz pas le contraire, on a l’impression d’être en vacances. On a plus que soi à gérer. On peut enfin se lever au dernier moment ou, au contraire, concurrencer le soleil pour aller faire un running à la fraiche. Et quand vient le soir, on peut sauter le repas si on a la flemme de cuisiner ou prolonger la soirée au bar si le cœur nous en dit, sans avoir à organiser la garde de nos adorables mouflets. Mais qu’on se le dise (et peut-être êtes-vous comme moi ?), j’aime autant profiter du calme de chez moi. Le plaisir d’heures sans sollicitations est si rare quand on est maman !
Les trajets jusqu’au bureau sont aussi plus cools. Enfin, pas cool dans le sens frais parce que les retours à vélo sous 35 degrés ressentis 40 ou plus… ça chauffe. Mais il y a moins de monde sur la route. Moins de risques de se faire renverser, moins de mouvements de têtes à faire pour contrôler la trajectoire aléatoire de certains conducteurs, moins d’usagers à doubler ou éviter. Moins de stress. Et pour ceux qui prennent les transports en commun ou la voiture : moins de temps perdu !
Et comme l’été dure plus longtemps que nos droits à congés, il faut bien qu’on se relaie au bord des plages. Les bureaux sont donc moins peuplés et nous sommes moins sollicités par les uns ou les autres. On peut enfin se mettre à jour, ranger son bureau ou même travailler sans précipitation. Un luxe appréciable dans cette vie de fou ou tout doit être fait vite !
Enfin, les soirées et les week-ends ont des airs de club vacances. On peut s’autoriser une baignade ou un restaurant. Les journées sont encore assez longues et parfois ensoleillées : elles permettent de vivre autre chose que les contraintes. Elles permettent de vivre. En hiver, la course du soleil nous plonge dans une course contre la montre, sombre et froide. L’été au bureau est une soupape. Un bol d’oxygène comme une promesse de grandes respirations. Un avant-goût des vraies vacances.
Pour ma part, il me reste 8 jours de travail dans cette atmosphère légère. 8 jours à apprécier l’avant-vacances. S’enchaineront ensuite les jours de congés à une vitesse folle. Et le cycle recommencera. Alors, j’essaie d’apprécier avant que Chronos ne me vole encore des minutes et des jours.