Serais-je une hyperactive?

Publié le par Raphaëlle Hosteins

Je suis née un dimanche et j’ai l’habitude de dire que je suis née fatiguée. J’ai constamment, ou presque, l’impression que mes yeux vont se fermer. Mes paupières pèsent un fessier, mon corps s’affaisse et je ne rêve que du moment où je serai en position horizontale, désœuvrée, abandonnée… Quoi que j’ignore si j’arrive jamais à me détendre complètement. Je me rends souvent compte, même couchée, que je suis en tension, la mâchoire crispée ou la nuque raide. Mais c’est un autre sujet (tout aussi passionnant mais ça c’est parce que j’ai un master en sujets passionnants)

Enfin voilà, je suis une personne qui aime dormir et se prélasser.

Mais je suis maman. Et forcément, ce n’est pas tout à fait compatible. Les mille obligations d’une maman, surtout seule avec 3 enfants, m’obligent à être une active de la semaine. Impossible de procrastiner sur tous les sujets, ni même sur beaucoup… Et puis ce que tu ne fais pas le jour même s’accumule avec ce que tu n’as pas fait la veille et tu te retrouves rapidement à devoir tout faire en même temps.

Remarque que, dans ces moments-là, puisque tu n’as plus le choix, tu fais et tu fais plutôt bien (de ton point de vue et du mien).

Ainsi, parce que les jours ne font que 24 heures et que l’on s’inflige des tas d’obligations, on se retrouve vite à devoir gérer beaucoup dans un temps imparti. Et si je fais une analyse de toutes les taches que j’exécute, je peux finalement en tirer la conclusion que je suis super active.

 

Alors en fait je suis peut-être une hyperactive qui s’ignore ! Parce que je ne suis jamais aussi bien organisée que lorsque je suis overbookée, et jamais aussi efficace que lorsque je suis dans l’urgence. Je l’avais déjà remarqué au travail, je le réalise en ce qui concerne ma vie privée.

Comme beaucoup d’autres j’imagine, moins je fais et plus je suis bonne à rien ou moins je suis bonne à quelque chose.
C’est comme l’appétit ! Il s’installe un peu à la bourre une fois qu’on a commencé à manger. Tranquille pépère, et après t’as du mal à t’en débarrasser.
Enfin c’est comme tout, comme l’argent par exemple. Plus t’en as plus t’en as. Enfin t’as compris ! L’argent amène l’argent, la nourriture amène l’appétit, les impératifs amènent l’activité.


Du coup, je suis une maman qui déchire. En tout cas cinq jours sur sept puisque le week-end, je lève le pied, je laisse chéri en prendre une partie. Ce qui fait que je suis moins occupée et donc moins efficace. Et c’est là tout le problème finalement. Chéri doit croire que je suis une feignasse ! Ah merde.

Comment faire ? En faire autant que la semaine ? Ah oui mais non. Le convaincre ? Pas facile...
Ou accepter le jugement que je crois qu’il a sur moi alors que peut-être-pas-du-tout-parce-qu’il-doit-bien-voir-que-je-ne-chôme-pas ? (phrase qui m’a demandé un effort de relecture. Désolée)

 

Je vais commencer par me faire ma propre opinion bienveillante de moi-même et je verrai plus tard pour la sienne. Et je me félicite donc d’être devenue une femme active, très active, efficace. Une maman qui déchiiiire donc. Et si j’ai grandement conscience que je peux faire mieux, je vais prendre le temps d’y arriver. Comme dit ma mère (ou mon père d’ailleurs) : « Paris ne s’est pas fait en un jour » (ah bon ? Ce n’est pas d’elle ?). Et il m’a déjà fallu quelques années avant d’en arriver là. Je prends donc une minute pour me congratuler : t’es peut-être pas une hyperactive ma vieille, mais t’assure, c’est sûr (oh putain, on dirait les rimes de la dernière chanson de M Pokora : c’est sûr, j’suis sûr, pour sûr… Il est où l’émoticône qui vomit ???)

 


 

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