Mon second semi-marathon: les foulées Saint Selvoises
Mon tout premier semi-marathon, c’était celui de Bordeaux, en nocturne, en l’an 2018. L’année de mes 40 ans. J’étais fière de moi mais mes jambes de bois et moi avions conclu que ce serait l’unique fois. Je l’avais fait et c’était bien là l’essentiel (genre : je pouvais cocher la case sur ma liste des choses à faire avant de devenir sénile).
Et puis ben voilà. Cette année, évincée du hand compétition, il me fallait une alternative pour exprimer mon mental de guerrière (ben si quand même) et me dépasser. Je me suis donc remise à courir. Et naturellement, je me suis lancée dans un nouveau semi-marathon.
La préparation
Sans objectif particulier au départ, j’ai commencé à courir avec une certaine régularité et une rigueur essentielle dans tout sport si l’on veut progresser. Je me suis lancée dans un parcours d’entrainement grâce à l’application et ma montre Garmin. J’ai été sérieuse et assez assidue et j’ai enchainé les fractionnés et les sorties longues. Jusqu’à 2 sorties de 21 kilomètres qui se sont très bien passées. La plus grande difficulté a été de trouvé des parcours longs proches de mon domicile. Et le point négatif est que je vis en ville. Cela me contraint à courir sur des trottoirs, dans le bruit et la pollution et à devoir traverser des routes parfois fréquentées. Mais j’avoue ne pas chercher de parcours plus sympas : cela me prendrait trop de temps.
Quoi qu’il en soit, la préparation de ce semi a été clairement plus sérieuse et donc efficace que celle d’il y a 6 ans, faite au talent.
Juste avant
Les jours précédents, j’ai pris la peine de me renseigner sur internet pour déterminer mon alimentation ainsi que le volume et la consistance de mes sorties. J’ai donc pris garde de ne pas avaler trop de fibres (une fumeuse histoire de digestion…) et de ne pas trop forcer sur mes petits muscles fébriles.
La veille, je me suis couchée tôt après un plat de pates (mais j’ai franchement eu du mal à dormir et ma nuit a été agitée).
Le matin, j’ai pris un petit-déjeuner (une fois n’est pas coutume) à 7 heures. 7 heures !!! Un dimanche !!! Cela confirme ce que l’on sait tous : le sport rend zinzin.
Sur le trajet (merci à mon chauffeur/pote/co-coureur), j’étais en mode motivation extrême. J’imaginais déjà les prochaines courses et je lui ai dit ce qui me trotte dans la tête depuis un moment et que je n’osais exprimer : j’ai envie de me tester sur des distances plus longues.
L’euphorie de l’avant quoi…
Le semi-marathon
Sur la ligne de départ, je le savais déjà : j’allais me faire doubler par beaucoup de monde. Non mais vous auriez vu mes partenaires de folie !! Des sportifs nés ! Juste à les regarder, je savais qu’ils n’étaient pas là pour la balade. Moi non plus mais nous n’avions pas tous le même objectif, à l’évidence : eux voulaient passer le mur du son, moi je voulais aller au bout en moins de 2h17 si possible (chrono du semi de 2018).
Et ça n’a pas loupé : ils m’ont presque tous doublée. Du coup, l’allure de départ était un peu trop haute pour moi. J’ai très vite rectifié le tir : pas question de me laisser embarquer, je voulais doser. J’étais focus sur mon rythme à moi. Et j’ai ainsi pu enchainer les kilomètres avec le sourire et du plaisir. J’ai même discuté avec la nana à côté qui m’a accrochée jusqu’au 12ème et s’est ensuite laissée distancer. J’ai observé les alentours, les coureurs, le public, les plantes… J’ai écouté ma musique, pensé aux gens que j’aime. J’ai levé les bras comme une star sous les encouragements des bénévoles (un grand merci à eux).
La météo était favorable mais il y avait trop de côtes à mon goût. Et des faux plats que j’aurais bien insulté si je n’avais voulu garder mon souffle.
Les derniers kilomètres ont donc été un peu difficile pour les jambes et surtout le dos (merci les 3 heures d’attente de la veille pour inscrire numéro 3 à la colonie…). J’ai quand même accéléré sur les 3 derniers kilomètres et surtout le dernier. Et quel plaisir de passer la ligne d’arrivée !!
Malgré le plaisir ressenti, j’ai quand même parfois eu envie de marcher. C’est le mental qui a pris le relais. Et dans la souffrance de l’instant et de l’après immédiat, je me suis à nouveau dit que je n’avais aucune raison de m’infliger ça et que je n’en referai certainement plus.
L’après semi-marathon.
Physiquement, j’étais fatiguée et fourbue (mais toujours en vie). J’ai fait une sieste et j’ai marché avec difficulté les heures suivantes.
Je me suis octroyée du repos les lundi (à part le trajet domicile-travail-domicile à vélo qui m’a décrassée) et mardi. Le mercredi, je n’ai pas pu aller au sport (j’ai débauché à 19h30. Ça aussi c’est dingue).
J’ai couru le jeudi matin avec comme objectif de ne pas dépasser les 150 battements cardiaques par minute. Frustrant. Mais mon corps a très bien réagi (à part le dos, encore une fois).
Et le dimanche suivant, j'ai couru la Frappadingue: 13.8km de course en partie dans le sable et entrecoupée d'obstacles. Parfait pour une récupération en douceur :p
Mentalement, j’ai d’abord apprécié ma performance : 2.13.10 soit 4 minutes de moins qu’en 2018 (avec 6 ans de plus au compteur, je suis satisfaite). Attention, tout est relatif : je suis arrivée 262ème sur 289. Mais ça ne me gêne pas. Je concourrais contre moi.
En arrivant à la maison, chéri et mes 2 numéros m’ont applaudie. C’est rien mais ça m’a fait plaisir.
Et finalement, après l’envie de raccrocher mes chaussures de running, j’ai très vite ressenti celle de les enfiler à nouveau. Il est fort probable que je (et d’autres) sois un peu dérangée mentalement.
Je ne sais pas de quoi sera fait mon avenir sportif mais je crois qu’il me réserve encore quelques challenges.