Point C: Jours 26 à 29

Je voulais vous parler de vendredi et du week-end. Je voulais m’en parler, pour laisser une trace de chaque jour.

Mais j’ai du mal à me souvenir d’une journée en particulier tant elles finissent toutes par se ressembler. Alors je m’aide de mon téléphone. Je parcours les photos. Elles me donneront des indices… Pas sur ce dernier vendredi. Pas sur le jour 26 puisque je n’ai pris aucune photo. Et c’est une chose exceptionnelle en soi.

Au début du confinement, je bouillais d’idées. J’avais, entre autres, envie de faire des photos des enfants, évidemment. Et puis je me suis laissée happer par le tourbillon, à ne plus savoir où j’en suis.

Si je ne peux pas revenir sur vendredi, je peux raconter mon week-end. Durant ces 3 jours, j’ai fait de tout. D’abord et surtout, j’ai fabriqué un support pour les planches de surf de chéri. Presque toute seule. J’ai imaginé, percé, vissé, poncé. Ce n’est pas très solide. Je pense le consolider plus tard, j’y ai déjà réfléchi. Mais je suis plutôt fière du résultat. J’ai beaucoup aimé cette activité, le rendu est presque pas trop dégueu et c’est utile. Je vous mets 2 photos pour que vous constatiez l’étendu de mon talent !

Ce fut également un week-end sportif. Après une pause de 2 jours (vendredi et samedi) réclamée par mes muscles, j’ai fait un footing dimanche matin et une séance en visio avec des copains lundi soir. Malgré l’absence de résultat visuel, je me rends bien compte que certains exercices deviennent un peu plus faciles. Ou moins difficiles plutôt.

L’eau de la piscine étant devenue acceptable pour moi qui suis très frileuse, j’ai fait mon premier bain. Et chéri a installé un élastique pour que l’on puisse nager sur place. Du coup, j’ai nagé, nagé, nagé… pendant près d’une minute. Ouais, je suis franchement nulle.

J’ai aussi pris mon premier bain de soleil. Pendant que chéri et numéro 2 jouaient au ballon dans l’eau, que numéro 3 s’inventait une vie de tortue en pataugeant, numéro 1 et moi profitions du soleil. Pas trop longtemps. On ne voudrait pas brûler les étapes ! Le moment fut particulièrement appréciable : j’étais allongée, réchauffée par le soleil, profitant d’une légère brise, immergée dans les senteurs de jardin et bercée par les gazouillis. Instant parfait.

Nous avons aussi fêté Pâques. Rien de religieux chez nous mais le plaisir de faire plaisir. Je me suis amusée à cacher quelques œufs dans le jardin et je me suis régalée à voir mes 3 numéros courir partout pour les trouver. Ça m’a bien donné envie de leur préparer une chasse au trésor. Oui, même les adolescents se prêtent volontiers au jeu.

En vrac, j’ai aussi : travaillé, préparé un escape game, mangé du chocolat, mis un masque désincrustant sur mon visage, joué au tarot et pris l’apéro devant l’allocution du président, comme presque tous les français j’imagine.

Et voilà. 4 semaines de plus à vivre en reclus entre nous. Mais ce n’est pas cette annonce-là qui m’a le plus déprimée. C’est plutôt l’idée de reprendre une vie presque normale en termes de contraintes (travail, école) sans pouvoir profiter des loisirs : pas de ciné, pas de restaurant, pas de regroupements !!! Tous nos projets semblent tomber à l’eau : le séjour à Rome, le week-end avec les copains du hand, peut-être la colonie pour les enfants, notre week-end de mi-juillet sans enfants et même les vacances d’août ? Tout semble compromis.

Alors, oui, l’essentiel est ailleurs. Non, je n’ai pas à me plaindre dans l’ensemble. Mais ça met quand même un coup au moral, non ?