La bienveillance... au travail aussi

Publié le par Raphaëlle Hosteins

La sensibilité peut être une qualité. Il parait.

Pour ma part, quand on me demande quel est mon défaut lors d’un entretien professionnel, je réponds que je suis sensible. Et la sensibilité au travail, c’est effectivement plutôt un défaut. C’est une fragilité qui déstabilise, qui me déstabilise et me pèse.

Je fais en sorte que ce soit une force en ce sens que je m’applique à produire un travail le plus irréprochable possible pour ne pas subir de remarques, et je le fais avec un maximum de bienveillance. Pour autant, je n’ai toujours pas atteint la perfection (eh ben non) et je commets parfois des erreurs (eh ben oui). Et puis Parfois même tout donner n’est pas forcément suffire (c’est JJG qui le dit !)

Il va sans dire que j’accepte les critiques, du moins lorsqu’elles sont légitimes et constructives. J’écoute mon interlocuteur, je l’entends, je prends sur moi pour encaisser ce qui me heurte puis je me laisse le temps d’y réfléchir posément et d’analyser. Soit j’admets que la critique est justifiée et j’apprends de mes erreurs, soit je la trouve injuste et j’en fais part à la personne concernée.

 

Le problème survient quand, même légitime, la remarque m’est adressée sans tact, avec insistance ou sans aucune indulgence. Car j’attends des autres qu’ils me témoignent la même bienveillance que je leur accorde.

Et puis c’est vrai, il y a des jours où l’on est moins réceptif, peut-être plus fatigué, déjà en colère ou usé par d’autres combats. Ces humeurs-là amplifient l’instant et la blessure qui aurait pu n’être que superficielle s’installe un peu plus en profondeur. Difficile alors de se raisonner. Ce sont les émotions qui prennent le dessus. Ma sensibilité.

Je sais, je ne devrais pas. Encore une preuve de mon abjecte imperfection !

 

Mais tout ça n’est pas bien grave, n’est-ce pas ? Pourtant, aussi anodin que ce soit, je peux mal le vivre. Je me remets alors en question (ça c’est bien !) et le doute m’assaille (ça c’est pas bien). Je peux perdre toute ma confiance en moi en un rien de temps et focaliser sur tout ce que je fais mal. Absurde. Humain.

Il suffirait pourtant de peu pour ne pas m’ébranler ainsi. Et il suffira d’ailleurs d’un rien pour me remettre d’aplomb. Quelques mots comme ceux qui me servent d’exutoires ici peuvent me réconcilier avec moi-même. Une attention, un sourire rassurant, un encouragement. Et je sais que je les recevrai demain par mes gentils collègues. Ils sauront me rappeler mes petits succès et minimiser ce qui m’a paru si intense.

Pour autant, il est un mot à la mode (et que j’ai déjà maintes fois écrit) que l’on trouve à toutes les sauces, dans tous les blogs (le mien n’y échappe pas) … la bienveillance.

En éducation, elle est le graal à découvrir en chacun de nous pour la faire rejaillir sur notre progéniture. Mais elle n’est pas l’exclusivité du monde parental. Loin s’en faut. La bienveillance doit être de tous les instants, de tous les endroits et notamment (particulièrement ?) au travail où l’on passe une grande partie de son temps.

Car il est plus aisé d’accepter une remarque prononcée avec gentillesse et empreinte d’empathie qu’un discours rude et sans nuance. Mais peut-être est-ce à moi de m’interroger sur le sens et l’importance que je prête aux mots d’autrui et à moi de les accepter avec bienveillance ?

 

 

Quoi qu’il en soit, les paroles ont été prononcées, elles ont fait leur vie, ont laissé leur petite empreinte sur ma sensibilité déplacée mais elles m’apprennent la vie, les relations humaines et me rendront certainement un peu plus forte.

Publié dans billets d'humeour

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