Un smartphone pour mon ado: une obligation?
Succomber à l’ère du temps et fournir à nos adolescents un smartphone… Est-ce une obligation ?
En voilà une question intéressante et d’actualité !! (Ben moi je la trouve intéressante, na !)
Faisons d’abord un constat : le téléphone, et plus précisément le smartphone, est entré dans nos vies, s’est fait une petite place. Puis il a grandi, grandi et nous est devenu presque indispensable. A l’ère de la dématérialisation, de la surconsommation et du tout-toutdesuite, il est notre Bernardo, notre Jeffrey, notre phone à tout faire.
Mais comme tout addict à quoi que ce soit, nous affirmons haut et fort que, évidemment, on s’en passe quand on veut. Non, on n’est pas dépendant. Mais non, je ne suis pas tout le temps dessus ou en tout cas pas plus que toi !
Pourtant, on s’en éloigne rarement, on le cherche, parfois en panique parce qu’il est perdu dans le fond de son sac à main entre le chéquier et le paquet de mouchoirs, coincé dans la liste de courses. Et on le regarde. Pour vérifier que quelqu’un pense à nous ? Pour chercher une réponse. Pour passer le temps, ce si précieux temps qui nous manque pourtant cruellement, à nous mamans.
Alors oui, on pourrait bien s’en passer, surtout si où nous n’en laissait pas le choix mais faibles que nous sommes, nous le gardons près de nous en nous défendant maladroitement : oui mais j’attends un appel urgent… oui mais je regardais juste la dernière notification… attends, il a vibré, c’est peut-être important…
Nous, les adultes, avons succombé. Mais nos ados, ils sont nés avec. Depuis le début de leur adolescence, et même depuis leur préadolescence voire leur enfance, ils côtoient l’objet malin. Il fait partie de leur monde et les attire. Au-delà de son utilité, le smartphone est un outil de socialisation. Le gadget à arborer. Il faut en avoir un !
Et puis, celui qui ne sera pas sur un réseau social, ne communiquera pas à l’envie avec les autres, trouvera-t-il sa place dans la communauté ?
Ouh la ! Je vous entends arriver avec vos doutes et vos objections. Et je partage vos réserves. Effectivement, un ado peut survivre sans smartphone. Il peut même avoir une vie sociale épanouie. Encore faut-il que son caractère le lui permette… Car ce n’est pas donné à tout le monde d’être à la marge et de maintenir le cap malgré sa différence.
Pire encore, il faut parler des dérives, des risques, des dangers même ! Internet est l’antre du mal et le Kaa qui cherche à hypnotiser, manipuler nos petits. Oui, il y a mille dangers mais est-ce l’éviter que de ne pas mettre entre leurs mains la boîte de Pandore ? Ils trouveront toujours moyen d’utiliser le téléphone d’un ami, l’ordinateur de la bibliothèque…
Personnellement, je crois plutôt en l’éducation et la prévention. « Ayons confiancssssse ! »Non pas que cela mette ma progéniture à l’abri mais elle sera plus armée pour comprendre et déjouer les pièges. Mieux vaut savoir qu’un fuseau empoisonné te menace de mort plutôt que de te laisser dans l’ignorance et te piquer comme une truffe à l’objet inconnu ! Non ?
J’ai donc cédé sans aucune résistance et mes 2 grands sont équipés depuis leur entrée au collège. Avec pour excuse de ma part : ils prennent le bus seuls, ça me rassure.
Nous les informons des risques qu’ils encourent, de la fourberie et la cruauté de certaines personnes. Nous les accompagnons en leur offrant une certaine confiance (et en croisant les doigts, aussi). Et puis nous les avons prévenus : nous nous autorisons à y jeter un œil quand bon nous semble.
En vérité, nous ne l’avons exercé que très rarement ce contrôle. Un peu au début, pour qu’ils acceptent la règle et pour contrôler leur activité. Et ponctuellement mais exceptionnellement en cas de doute ou de problème.
Chez nous, le smartphone est donc accueilli mais, en plus du contrôle inopiné possible, il doit se soumettre à quelques restrictions d’usage : pas à table, pas tout le temps, pas la nuit… Mais il a sa place dans notre foyer, j’avoue.
Et vous, quelle est votre position sur le sujet ?