Ligature des trompes: je me lance?

Publié le par Raphaëlle Hosteins

Tu as déjà un, deux ou trois enfants. Peut-être même plus. Ils te comblent. Ou en tout cas, ils comblent ton agenda. Ils t’occupent. T’énervent. Ils remplissent ton cœur d’amour et ta vie de tracas.

Tu sais que tu n’en veux pas plus (faut être raisonnable hein !) et que, quoi qu’il arrive dans ta vie, les vergetures, les nausées et autres joyeusetés n’en feront plus partie (bon en fait c’est pas vrai, les vergetures sont tenaces et les lendemains de fêtes te rappelleront ces bons moments).

Bref, tu es prête pour fermer l’usine. Tu t’es même renseignée sur la manière d’y parvenir mais tu n’arrives pas à franchir le pas. Comme je te comprends !

Après ma visite chez la gynécologue, il m’a fallu près d’un an pour me décider. Parce que ça touche à ta féminité. Ça t’interroge. Ça t’inquiète. Et puis j’avais, personnellement, cette angoisse de me dire que je ne pourrai plus procréer alors que chéri si. Oui, c’est une préoccupation égoïste mais elle m’a freiné.

Et puis je me suis lancée. C’était il y a 6 mois et je ne regrette absolument pas. Je le vis très bien finalement.

La décision est vraiment personnelle et je ne cherche à influencer personne. Mon expérience pourra toutefois peut-être vous rassurer ? Alors je vous le dis, il y a des bons côtés à se faire clipper les trompes.

 

Une (de ces rares) occasion(s) de se faire chouchouter.

En premier lieu parce qu’il s’agit d’une étape importante et (presque) radicale que l’on s’impose pour le bien, en général, du couple. Que monsieur (c’était le cas de chéri) a du mal à imaginer et à prononcer le mot « vasectomie » et qu’il peut (doit ?) donc prendre soin de vous.

Et puis c’est une anesthésie, une celioscopie et quelques douleurs (supportables, je vous assure). Touchées dans nos corps et l’image que l’on s’en fait, nous avons alors besoin d’être accompagnées. Et, je le répète, toute occasion de se faire à son tour chouchouter est une occasion à saisir ! N’est-ce pas les mamans !!

 

L’esprit tranquille…

Vous êtes sous pilule, vous devez y penser chaque jour. Vous stressez si vous l’oubliez. Ça rajoute à la charge mentale et c’est une corvée que vous ne partagez pas dans la plupart des cas.

Vous portez un stérilet, un corps étranger qu’il faut penser à faire vérifier, qu’il faut changer et qui n’offre évidemment pas 100% de fiabilité.

Vous avez choisi, pour toujours ou pour quelques temps, de vous protéger mécaniquement. Vous devez penser à avoir toujours des préservatifs ou autres contraceptifs ou vous assurer que votre partenaire en a. Puis c’est pas forcément glamour, ne s’inscrit pas dans l’instant.

Et un jour, vous optez pour la ligature et vous êtes délivrée de ces contraintes. Vous n’avez plus à craindre une grossesse non désirée. Vous pouvez tourner une page. Et vous pouvez vous autoriser un câlin avec chéri sans avoir à réfléchir : j’ai pas oublié de prendre la pilule hier ? Où j’en suis de mon cycle ?

 

… et le corps libéré

Et toutes ces hormones que l’on a avalées ou assimilées. Pilule, implant, stérilet… ils ont tous distillé un tas de produits chimiques dans nos corps qui ont cessé, parfois, de fonctionner normalement…

Se faire ligaturer, c’est aussi souvent installer un corps étranger. C’est vrai. Des petits clips qui n’ont, a priori, aucun impact sur notre santé. On saura peut-être un jour que ce n’était pas si inoffensif mais pour le moment, il semble que ce soit le cas. Mais c’est se libérer de tout le reste ! Retrouver des cycles normaux.

 

Pour ma part, j’apprécie. J’ai l’impression que mon corps reprend possession de lui-même alors que mon esprit s’est apaisé. Je vais d’ailleurs pouvoir jeter ce test de grossesse que je gardais dans ma salle de bain car malgré mon moyen de contraception, je redoutais souvent de tomber enceinte. Le moindre retard ou un symptôme semblable à ceux qui m’ont accompagnée durant mes grossesses, était source de doutes. Et si ? Et si un bébé s’invitait dans ma vie, dans notre vie ?

Si, à cette dernière question, vous êtes en panique et vous voyez surtout le négatif c’est que, peut-être, vous êtes prête à franchir le cap…

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