Félicitations!!!
Félicitations ! Machin vient d’avoir un bébé, on le félicite chaleureusement, serrage de main, embrassades, cadeau (oui, nous sommes des gens civilisés). Quel poids ? Quelle taille ? Tout s’est bien passé ? La maman va bien ?
Après les questions d’usage dont on écoute parfois, il faut l’avouer, les réponses d’une oreille distraite, on ose lui demander, un rictus maléfique aux lèvres, s’il n’est pas trop fatigué. Et on attend qu’il se répande en lamentations, les yeux larmoyants. Un nouveau-né, ça dort pas, ça pleure, ça crie, ça use tout parent !! Mais l’impoli nous regarde, l’air presque reposé et nous balance comme une insulte : « Il dort bien, ça va, et il mange bien aussi ».
C’est le moment où j’hésite à lui sauter à la gorge pour le punir de son insolence ou à serrer les dents au souvenir de mes semaines de galères avec mes propres mouflets. Non mais c’est vrai quoi ! Un peu de respect !
Non, je suis contente pour lui, c’est cool, il a de la chance… Pfff, pas du tout !! Je le maudis ! N’avez-vous jamais ressenti ce petit sentiment de jalousie mêlée de mépris envers le parent qui semble vivre avec bonheur et sans douleur aucune l’arrivée de son petit ? Est-ce seulement possible ? Toutes les hypothèses peuvent être envisagées :
· D’abord, c’est son troisième, ce qui explique peut-être cela. Quoi que le bébé ne sait pas qu’il arrive en troisième position lui ! Il doit bien faire ses expériences de bébé tout de même ! Et d’ailleurs, ma troisième à moi, qui est une perle (et j’exagère pas hein !) ne m’a pourtant pas laissé beaucoup de répit les premières semaines. Ah, elle mangeait bien oui ! Enfin beaucoup ! Et à mes seins qui plus est ! Mais du coup elle réclamait beaucoup… et la nuit de préférence. Passons.
· A moins que cela ne s’explique simplement par le fait que ce soit un homme qui raconte. Eh oui, peut-être dort-il bien, Môssieur, mais que madame, elle, donnant de son corps pour nourrir cette petite vie, ne soit totalement épuisée. Elle n’aurait pas idée de dire qu’il dort bien, elle ! Hypothèse très probable car je crois que mon homme lui-même n’a pas souvenir que notre dernière me faisait vivre l’enfer nocturne.
· Dernière possibilité… osé-je ? Oui, j’ose : il ment ! Quoi ? Non ? Vous pensez pas que c’est possible ? C’est sûr que, pour parler encore de moi (ben c’est mon blog, je vous le rappelle, gnagna), j’aurais pu essayer de mentir à la naissance de mes minis bourreaux à moi, personne ne m’aurait cru. J’avais les yeux cernés style zombie, je ne tenais pas une conversation intelligible plus de 3 minutes (les jours où je me concentrais)… et puis je suis plutôt de nature honnête de toute façon.
Bon, en tout cas, je vous le dis, ça ne se fait pas de se vanter de la perfection de ses enfants devant d’autres parents. C’est hautement indélicat !