Mes vacances en enfance
Cette année encore, j’ai passé quelques jours chez ma maman, près de Brest, accompagnée de chéri et numéro 3. Cinq jours plein d’enfance.
Brest, Finistère, Bretagne.
Nous avons profité de la plus belle journée pour aller à la plage. On a bien fait de profiter de l’occasion, le reste du séjour a été légèrement pluvieux. Nous avons commencé par une petite promenade dans le centre de Pont-Aven, ville d’artistes et de biscuits bretons. C’est charmant. Je regrette de ne pas avoir eu le temps d’en voir plus mais nous sommes arrivés tardivement pour déjeuner et étions pressés de rejoindre le bord de mer.
Après le déjeuner, nous nous sommes garés à l’anse de Rospico, à Névez. Nous avons laissé maman et son ami à la plage et nous avons entrepris une balade côtière jusqu’à la plage de Raguenez, surnommée Tahiti. Je dois avouer que nous n’avons pas été particulièrement ébahis. Le chemin côtier est agréable. Il surplombe des petites falaises et des criques qui se découvrent à marée basse et longe quelques propriétés fort sympathiques. Mais il est plus court qu’on ne croyait pour atteindre la fameuse plage. La plage de Tahiti est grande et l’eau est d’une très jolie couleur. Cependant, elle était suroccupée par des touristes (et des locaux j’imagine) trop contents, tout comme nous, d’enfiler le maillot de bain et de braver la fraicheur de l’océan.
Nous avons donc fait demi-tour pour rejoindre l’anse de Rospico et nous avons courageusement plongé dans les vagues. Baignade saisissante, revigorante et j’avoue avoir été particulièrement heureuse de profiter enfin de la richesse côtière et de voir ma fille rire dans les vagues.
Le jour suivant, accompagnés de notre neveu et de mon frère, nous sommes allés au Fort de Bertheaume pour un accrorocher divertissant. Oui, c’est comme un accrobranche… sans branches. Le parcours nous permet d’escalader les rochers sur lequel le fort est construit, et de dominer les vagues qui s’écrasent sur l’ilot.
Un laser game dans l’après-midi aura clos le chapitre des activités de ces quelques jours.
Bien que la Bretagne soit incroyablement attrayante, je ne m’y rends pas pour visiter. J’y vais pour profiter de la famille et surtout de ma maman qui vit toujours dans la ville de mon enfance. J’y retourne pour divaguer dans les rues de Brest (Siam et Jean Jaurès évidemment !), errer sur le port de plaisance, passer devant les lieux qui m’ont vu grandir (mon collège, l’école primaire, le bourg du Relecq-Kerhuon…). Quel plaisir de montrer du doigt à ma fille tel ou tel endroit !
Et comme chaque fois, nous sommes allées rendre visite à la plus âgée des sœurs de ma mère. Numéro 3 et moi avons ainsi pris le thé avec ma maman et deux de mes tantes et elles nous ont permis de pénétrer leur mémoire. Témoignage d’un passé qui semble si lointain ! Quand elles allaient chercher le lait à la ferme et, par jeu ou par défi, faisait tourner le pot ouvert pour tester la gravité. Ou quand elles dormaient à plusieurs dans le grenier, effrayées par les araignées.
Mais la jolie histoire que je retiens cette fois-ci, la voilà :
Elles sont jeunes, dans une fratrie de 7. Leur maman, bien occupée, souhaite les éloigner d’une pièce (sa chambre ?) et imagine un stratagème très astucieux : elle attache à la poignée de la porte un scarabée avec un fil de laine. L’insecte en laisse devient gardien malgré lui en faisant les cent pas devant la porte et les filles, effrayées par ses antennes menaçantes, se tiennent éloignées.
L’histoire en elle-même me plait tellement ! Mais plus encore que l’image du coléoptère-cerbère, je vois les étoiles dans leurs yeux rieurs de ma mère et ses sœurs. Leur émotion est palpable. Elles revivent avec plaisir ces souvenirs d’une mère partie trop tôt, espiègle et maligne. Et ma fille découvre un peu la femme qui lui a donné son deuxième prénom et moi, j’en apprends un peu plus sur cette grand-mère que j’aurais tant aimé connaître.
Nous n’avons pas siroté de cocktail au bord d’une piscine sous 35 degrés. Nous n’avons pas arpenté un désert de sable ou survolé un lac enneigé. Nous n’avons rien fait d’extraordinaire mais nous l’avons fait auprès de ma famille, un peu plus près de mes racines…