Kayak aïe aïe aïe

Publié le par Raphaëlle Hosteins

 

Les gorges du Tarn, en Lozère (et pas dans le Tarn… comme les gorges de l’Aveyron ne sont pas vraiment en Aveyron… m’enfin, bref)

Si vous êtes comme nous, vous n’avez même jamais pensé y aller. Alors, j’avoue, nous avons de la famille à Rodez et l’idée ne vient pas de nous. Mais aucun regret, le coin est charmant et les gorges du Tarn magnifiques !

C’est donc une sortie en famille en canoé depuis Les Vignes pour 12 kilomètres de descente à notre rythme (pique-nique sur le trajet). La famille rebelle y va avec ses 3 petits dont la dernière n’a même pas 6 ans. Grimace de la société de location « c’est à partir de 7 ans et cette portion-là est celle qui secoue le plus ». Mais nous on a confiance, la pitchoun en a même déjà fait il y a peu (et c’est vrai en plus, et toc).

Nous enfilons donc nos gilets de sauvetage magnifiquement ajustés et tout neufs (MDR) et les casques pour les enfants. Une rame (à moins que ce ne soit une pagaie) pour les 4 grands et hop : Numéros 1 et 2 dans un et papa, maman et numéro 3 dans l’autre.

Personnellement, je n’ai jamais vraiment compris comment diriger ces embarcations et je crois que mes enfants tiennent de moi. Heureusement, le courant nous porte un minimum, on devrait réussir à atteindre l’arrivée avant 18 heures pour la dernière navette.

Les gnomes se plaignent de leurs casques « on a l’air bête avec » et les grands qui avaient voulu embarquer ensemble, ils en reviennent : « Mais dirige ! », « Mais rame ! ». Le bonheur des sorties familiales. Bon, ok, on s’arrête manger et après c’est maman qui monte avec sa grande fille.

Et comme promis, maman monte à l’arrière pour gouverner comme elle sait si bien le faire dans la vie et comme attendu maman n’y arrive pas franchement bien. Enfin, on se débrouille et on passe de la rive gauche à la rive droite parce que c’est beau et qu’on veut profiter un maximum… et puis on s’arrête régulièrement… contre un rocher voire carrément dessus, plantées. On rit, on râle, chéri rit. On se baigne (un peu de force, merci chéri), on s’éclabousse. Et puis le drame…

 

Kayak aïe aïe aïe
Kayak aïe aïe aïe
Kayak aïe aïe aïe
Kayak aïe aïe aïe
Kayak aïe aïe aïe
Kayak aïe aïe aïe
Kayak aïe aïe aïe
Kayak aïe aïe aïe
Kayak aïe aïe aïe
Kayak aïe aïe aïe
Kayak aïe aïe aïe
Kayak aïe aïe aïe
Kayak aïe aïe aïe

Eh oui, le drame, l'horreur, la tragédie, la catastrophe!!!!! Yeux exorbités, terreur sans nom!!! Bon, ok, j'arrête.

Un rapide comme on en a passé plusieurs mais cette fois, au lieu de le franchir en marche arrière ou avec un style peu orthodoxe, ma grande et moi ne le passons pas du tout. On tangue, on fonce dans le bord et on bascule. Il y a peu d’eau et beaucoup de roches. On tombe lourdement et on se cogne. Je garde ma rame en main puis j’attrape de justesse celle de numéro 1 et je rattrape le canoé qui essayait de nous abandonner. En même temps, je garde un œil sur ma grande qui commence à paniquer sérieusement. Elle a la tête hors de l’eau mais se fait balloter et pleure : de douleur ? de peur ? Je prends sur moi pour rester calme malgré les coups et la peur pour elle. On finit par sortir des remous. Je demande à ma grande de s’agripper au canoé et je ramène le tout sur la rive, avec une seule jambe (ma cuisse droite me fait trop mal). Et tout ça sous le regard de la famille Jguebluck (oui bon ben ils parlaient la langue imprononçable d’un pays du nord, njut !), tranquillement assise comme au spectacle. Même monsieur Jguebluck n’a pas esquissé le moindre geste pour nous aider à rejoindre le bord. Vive la solidarité !

Le danger passé, je me mets aussi à pleurer (y a pas de raison, moi aussi j’ai le droit de craquer). Numéro 1 a mal à la cuisse gauche mais s’en sort bien : le lycra l’a protégée des éraflures et le casque n’a pas servi mais retrouve grâce à ses yeux. Ah les enfants ! La preuve pas la démonstration, il n’y a que ça de vrai ! Et moi, j’ai un œuf sur le tibia gauche, des bleus et des égratignures un peu partout et surtout une grosse douleur à la cuisse droite. L’eau fraiche me fait du bien mais on va pas rester là le reste de la journée ! Nous nous remettons de nos émotions et nous remontons dans notre embarcation, pressées d’en finir.

Etrangement, je me suis trouvée plus efficace sur la fin du trajet, comme motivée d’en terminer donc. J’interdis à mon homme de rire et de se moquer mais nous trouvons la force de faire un peu d’autodérision en imaginant nous inscrire dans un club…

Bilan de cette sortie : un bon moment de plaisir partagé, des heures à 5, juste nous 5 (et les quelques centaines d’autres pagayeurs). Plus de peur que de mal (bon, 6 jours après, j’ai encore mal à la cuisse et je boite toujours) et de beaux souvenirs. A refaire ?

Publié dans sortie en famille

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