D'échecs en désillusions... merci mon administration!

Publié le par Raphaëlle Hosteins

Je voudrais commencer cet article par des excuses. Voilà bien longtemps que je n’ai pas écrit, trop absorbée par ma propre vie. Cela m’a manqué. Je suis de retour.

Cette année est une grande année, je vais avoir 40 ans. Et cette année est également une année charnière professionnellement puisque, très très probablement, je vais perdre le bénéfice du concours de rédacteur (cadre B dans la fonction publique territoriale), pourtant réussi au prix de pas mal de sacrifices et d’un vrai travail personnel.

Quel constat ? Mis à part l’amer constat que mon administration n’a rien fait pour moi, malgré ce concours et bien que je sois un collaborateur de qualité (dixit mes collègues et ma hiérarchie), il me faut désormais considérer avec sérieux une reconversion.

J’y pense depuis un moment, en regardant, impuissante, se vider le sablier de la validité de ce f****u concours. Et ça doit arriver cette année. Crise de la quarantaine ? Que nenni.

J’ai essayé, longtemps et avec conviction, de trouver un poste. « Malgré la qualité de ma candidature » bla bla bla, j’ai essuyé beaucoup de refus. Et malgré ma motivation et mon engagement, j’ai aussi échoué à tous les jurys que j’ai passés. On me préfère toujours quelqu’un de plus expérimenté… quand on prend la peine de me répondre.

Oui, car l’administration avec un tout petit a (je suis un peu en colère…) ne daigne pas toujours prévenir le malheureux candidat qui découvre par hasard ou par déduction (ah ben quand ça fait plusieurs mois que le jury est passé et que tu n’as pas de nouvelles…) qu’il n’a pas été retenu.

Parfois, un gentil agent de la DRH prend le temps de t’appeler pour te dire, dans une bafouille un peu hésitante, que ta vision du poste était un peu floue et que tu n’as pas su assez mettre en avant tes compétences par rapport au poste. Ben je vais tout vous dire, j’ai besoin de déballer.

 

Lauréate du concours depuis presque 4 ans, un record en soi, je candidate pour un poste en urbanisme. Je ne connais pas la matière mais j’en ai eu un aperçu lors d’une formation que j’avais moi-même demandée. Le jury le sait et il est clair entre eux et moi qu’on ne peut pas me choisir par rapport à mes connaissances. Mais je me renseigne sur le métier, je discute avec des filles en poste et je me prépare. Avec toute la conviction qui m’anime, j’expose mes forces et mes qualités. L’échange est cordial et les membres du jury semblent s’attacher à mes savoir-être et à mes savoir-faire généraux.

Je crois avoir enfin trouver des interlocuteurs qui misent sur la motivation et l’intelligence. Et puis c’est la douche froide. Une semaine plus tard on m’annonce donc que ma vision du poste était un peu floue et que je n’ai pas su assez mettre en avant mes compétences par rapport au poste. Je tombe des nues. Bien-sûr que je n’ai pas une vision exacte du poste puisque je ne pratique pas ! Quant aux compétences… Je ne sais peut-être pas me vendre mais ils n’avaient qu’à passer un coup de fil à ma hiérarchie pour vérifier mon niveau de compétence, d’intelligence et d’investissement.

Le pire ? C’est qu’ils ont su écrire noir sur blanc, à quelqu’un d’autre, qu’ils avaient du mal à recruter sur ce poste et qu’ils cherchaient donc des candidats motivés même novices dans la matière. Et qu’il y a 4 postes en tout qui sortent dans les semaines à venir. Alors ?

Je pourrais me dire que je ne suis définitivement bonne à rien. Je ne suis même pas capable de décrocher ce poste-là malgré les conditions que je viens de vous énoncer. Mais je lutte pour garder la tête hors de l’eau et j’essaie de croire les nombreux messages de mes collègues et mes proches qui m’assurent que j’ai de la valeur. Et si j’y crois (pourquoi ne pas y croire lorsque même vos supérieurs sont unanimes sur le sujet ?), alors quel constat reste-t-il ?

Plusieurs solutions. Peut-être ai-je un ennemi, suis-je sur la liste noire. Un peu prétentieux mais je me questionne.

Ou mes échecs seraient dû, plus probablement, au fait que je ne connaisse personne qui me soutienne. Pas de piston, pas de poste.

Quoi qu’il en soit, le constat n’est pas glorieux pour l’administration qui n’est pas capable, ou ne veut pas, accompagner et aider son personnel à évoluer. J’ai pourtant tout fait dans les règles : un beau concours avec 16.5 de moyenne, des candidatures à droite et à gauche tout en continuant de m’investir dans mon travail en dépit de mon envie de tout plaquer. Et je n’ai pas fait appel aux syndicats car je ne suis pas syndiquée de base et je croyais assez en mon administration et à ma persévérance pour réussir l’exploit d’être nommée.

Mais ainsi en est-il. J’ai fait le chemin seule, totalement abandonnée, et je me suis perdue. Il me faut maintenant me retrouver, me recentrer sur mes envies et mes besoins. Compliqué.

Je vais donc continuer à pleurer encore un peu pour ressortir lavée de cette épreuve et essayer de transformer cette colère, cette rage qui me ronge en force pour me relever. Pour moi, pour mes enfants, pour mon homme et pour tous ceux qui continuent à croire en moi.

Un grand merci à eux, à vous.

 

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