Un soir comme ça

Publié le par Raphaëlle Hosteins

C’est un soir comme ça, de ceux qu’on souhaiterait avoir déjà dans le dos. C’est un soir de fatigue, autant physique que mentale.

Je ne me plains pas. J’ai une jolie vie dans l’ensemble et surtout, j’ai la vie que je me crée. Même si je ne maîtrise pas tout, je suis le pilote. Mon avion traverse des nuages, parfois des orages mais je garde le cap.

Mais ce soir, je ressens de la lassitude. J’aimerais tout débrancher et me glisser sous la couette. Dans le noir et le calme, n’écouter que ma respiration, me concentrer sur mes sensations.

Et pourquoi suis-je mélancolique ?

Il pleut, c’est vrai. Le gris domine, le soleil ne perce pas. Les gens se cachent sous leurs parapluies ou courent pour… quoi ? Ne pas être mouillés ?  La pluie, je l’aime quand je suis dans la chaleur de mon foyer. Aurais-je perdu mon âme d’enfant ? Mon esprit mutin ? Comme j’aimerais tournoyer sous la pluie, les bras en croix, le visage levé vers le ciel ! Rire de sentir une goutte se faufiler dans ma nuque. Observer les perles d’eau s’écraser et rebondir !

La pluie est une excuse. Elle participe à l’humeur peut-être mais n’en est pas responsable.

Les enfants m’agacent, c’est vrai. Ils mettent de la mauvaise volonté à faire leurs devoirs et je crie. Ils laissent un grand bazar dans leur chambre en t’assurant qu’ils l’ont rangée. Ils font trop ou pas assez et nous devons répéter encore et toujours. Mais ce ne sont que des enfants. Ils ont leur vérité, leur monde et peut-être est-ce une manière inconsciente de ne pas pénétrer le nôtre. Ce monde d’adultes où l’on ne sait parfois plus profiter des plaisirs simples.

Les enfants sont une raison. Un petit grain de raison dans la lourde grappe.

 

Un soir comme ça

J’ai donné mon sang hier, c’est vrai. L’action est belle et me réconforte. Elle est positive. Toutefois, je ressens une fatigue physique insidieuse. Rien de flagrant. Peut-être même rien de réel. Je me crois vidée, je me persuade que je supporte moins, que je suis plus fragile pour un temps. Cela rajoute à mon moral branlant.

Et puis, certaines paroles, certains actes viennent grignoter la bonne volonté. On se croit fort un instant et on sait relativiser, puis l’instant suivant on encaisse mal et on se fait un monde de quelques contrariétés. Il y a eu ce moment où je ne me suis pas sentie à ma place et celui où on me l’a clairement dit. Gênée, déçue. Fatiguée. Agacée.

Il y a des soirs comme ça où le négatif s’est installé, victorieux. Alors quand vient mon désormais rituel de partager mes petits plaisirs du jour, je suis dans l’embarras. Je ne trouve pas. Il me semble que la journée ne m’a pas apporté ces petits plaisirs. Je me force pourtant. Est-ce possible de ne pas croiser un sourire sincère, de ne pas avoir soi-même esquissé un sourire dans une journée? Et puis finalement je trouve. Toujours. Et je partage pour les fixer, les rendre réels.

Et puis le soleil reprendra sa place demain.

Un soir comme ça

Publié dans billets d'humeour

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