Le bilan: Version 1

Publié le par Raphaëlle

Début janvier… c’est évidemment l’heure du bilan de l’année écoulée.

Un semi-marathon, un road trip aux USA, mes 40 ans… Ah ben non, ça c’était en 2018. C’était une chouette année d’ailleurs. Mais qu’en est-il de 2020 ?

J’ai cherché. J’ai réfléchi. Je me suis étonnée de ne rien trouver à raconter. Aura-ce été une année totalement fade et triste ? Sans relief, sans joie, sans vie ?

J’ai alors décidé de me replonger dans les photos. Ce sont elles, en général, qui racontent les moments forts de ma vie. Mais avant de prendre le temps de le faire, j’ai encore tourné l’année dans ma tête jusqu’à ce que l’évidence s’impose à moi. Quand même.

Comment n’y ai-je pas pensé d’emblée ?

2020 aura été l’année de la publication de mon livre. Ce n’est pas grand-chose, à telle point que ça m’était sorti de la tête. Pourtant, c’est énorme ! C’est fantastique ! J’en ai éprouvé un grand bonheur et une fierté certaine.

 

Evidemment, l’année 2020, c’est aussi plein d’autres choses. Allez, je me plonge dans mes albums.

 

Janvier :

Quelques promenades en famille. On a débuté l’année tranquillement, sans précipitation. Nous avions un projet commun : l’Ile Maurice pour noël ! Nous avons acheté les billets d’avion à la fin du mois. Sereins.

Quant à mon projet personnel – l’édition de mon manuscrit – il avançait pas à pas.

 

Février :

Aussi paisible que le mois précédent. Une promenade en forêt tous les 5. Et la vie quotidienne. Le calme avant la tempête. Un mois sans remous, dans l’ignorance.

 

Mars :

On commence le mois au Pays Basque. On prend l’air. On profite de ce dont on ignorait qu’on allait être privé : la liberté.

Il se rapproche. Je m’étais crue à l’abri. Le virus est né si loin de nous ! Mais il est à nos portes. Non ! Il a déjà pénétré le pays.

Comme beaucoup d’autres tout aussi naïfs que moi, j’apprends avec stupéfaction que les écoles ferment. Je travaille le dimanche juste avant la date de fermeture. Et je travaille le lundi. Je suis épuisée et en stress. La tension dans les couloirs au travail est telle que je ne l’ai jamais connue. Elle me brise momentanément. Je rentre chez moi en pleurs pour retrouver mes enfants.

Nous (re)découvrons le plaisir de faire des choses ensemble : du sport, des vidéos amusantes, des jeux de société. Nous vivons en vase clos avec plus ou moins de réussite.

Le travail s’immisce dans toutes les failles. L’équilibre est précaire.

Et nous fêtons le premier anniversaire confiné. Numéro 1 a 17 ans.

 

Avril :

La vie de confinés se poursuit. Je raconte notre quotidien dans le blog. Je ne sais plus que parler de ça. Ou presque.

J’ai 42 ans. Les a-t-on fêtés ? Je ne sais pas.

Je ne veux plus sortir de ce confinement : j’ai peur de reprendre le travail normalement ; je sais que ce sera très difficile. Et pourtant, je n’en peux plus de cette situation et je m’inquiète pour les enfants et leur scolarité.

Numéro 3 devient râleuse et parfois agressive. Elle souffre.

 

Mai :

Chéri a repris le travail en présentiel 3 jours par semaine. J’y vais le lundi.

Et à partir du 11 mai, j’enchaine les jurys à un rythme effréné. Et j’essaie de rattraper les semaines perdues à travailler dans l’urgence et à laisser de côté les dossiers habituels.

Nous annulons le week-end prévu à Rome. J’avais voulu y croire jusqu’au bout.

Nous fêtons l’anniversaire de chéri. Nous revoyons la famille. J’ai du mal à en profiter. Je trouve compliqué de passer de l’isolement à un moment familiale : bruit, cris, agitation.

C’est aussi le mois où j’engage une bataille contre les kilos accumulés depuis 5 ans.

 

Juin :

On croirait presque que la vie est normale.

Nous inaugurons, entre nous, notre nouvelle cuisine tant attendue.

Nous passons une journée à la plage avec nos amis. Nous allons au restaurant. Nous recevons un peu de monde. Nous soufflons, prenons une grande inspiration, jouissons de cette liberté retrouvée même si elle n’est pas celle d’autrefois.

25 juin : mon livre sort en librairie. Je suis autrice ! C’est mon grand événement de l’année. Je savoure.

 

Juillet :

Mon week-end annuel avec les copains du hand peut se faire. C’est incroyable et tellement appréciable ! 2 jours où je ne suis plus l’épouse et la maman mais seulement une vieille ado.

Les grands ont leur brevet et leur bac de français sans avoir passé un seul examen. Sans connaitre le stress et l’excitation.

Mi-juillet, chéri et moi partons sans enfants pour un week-end prolongé magique. Saint-Cirq-Lapopie s’offre à nous.

Fin juillet, nous organisons une petite cousinade avec mes neveux et nièces. Et une olympiade.

En faisant ce bilan, je découvre que juillet aura sûrement été mon plus beau mois.

 

Août :

Les vacances, enfin. Juste 2 semaines car nous espérons toujours aller à Maurice en décembre.

Je pars avec les enfants chez ma maman, à Brest et j’en profite à fond : je fais mille photos au Conquet, devant ce merveilleux coucher de soleil.

Nous passons ensuite une semaine à Bénodet avec nos amis. Plages, baignades, restaurant, promenades et apéros ! Une semaine tranquille et ressourçante.

Et on se prépare à une nouvelle rentrée sans savoir à quoi elle ressemblera.

 

Septembre :

L’école reprend normalement. A peu près.  On peut même espérer que la vie reprenne son cours.

 

Octobre :

Numéro 3 se casse le bras. Numéro 2 est cas contact. Les aléas.

Avant que les mesures sanitaires ne soient durcies, nous fêtons les 30 ans de mon beau-frère. Musique, danse, rires… Une vraie bouffée d’oxygène !

Nous annulons nos billets pour Maurice. Résignés. Et tristes.

 

Novembre :

Les enfants reprennent l’école : avec le masque pour numéro 3 qui était jusque-là épargnée et 1 semaine sur 2 pour les grands.

Nous fêtons les 10 ans de la petite en comité restreint. Elle n’aura pas d’anniversaire avec ses copines.

 

Décembre :

Chéri part à la Réunion pour le travail. Durant son week-end d’absence, nous achetons et décorons le sapin. Mi-décembre ! D’habitude, nous le faisons vers le 20, parfois plus tard. Mais j’ai besoin d’un peu de paillettes et de légèreté.

Je crée un calendrier de l’avent sous forme de défis que je relève chaque jour et que je publie sur Instagram. Ça oblige à sourire même lorsque le moral est au plus bas.

Le 22 décembre, nous profitons d’une journée magnifiquement ensoleillée pour rejoindre nos amis à la plage.

Nous fêtons noël à 6 adultes et le nouvel an à 4. Nous respectons toutes les recommandations… Ah ben non, j’avoue, nous nous sommes embrassés aux douze coups de minuit. Avec l’espoir que cette nouvelle année sera plus… ou moins…

 

2020 aura apporté son lot de jolis moments et quelques grandes joies. Malheureusement, les fêtes et les voyages auront presque tous été annulés. Les angoisses ont pénétré tous les domaines de nos vies : santé, scolarité, vie sociale, travail, loisirs.

Tout aura été chamboulé. Une année blanche ? Une année grise.

Je n’ai pas souffert particulièrement mais j’ai l’impression d’avoir été anesthésiée, d’avoir vivoté. J’ai plus que jamais l’envie de vivre à fond, de profiter de chaque instant. Nous avons des projets. J’ai peur qu’on ne puisse pas les concrétiser. Ma grande va avoir 18 ans. Elle va peut-être partir dans quelques mois. J’ai peur de ne pas pouvoir profiter pleinement de sa présence et de nos derniers moments à 5.

Je commence donc une nouvelle année chargée de promesses avec la peur que ce ne soit que chimères.

Mais ce bilan est morose, déprimant...

Je vous offre donc une version 2: plus courte, plus positive...

 

 

 

 

Publié dans billets d'humeour

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