Les hargneux des réseaux sociaux

Publié le par Raphaëlle Hosteins

Nous en avons tous déjà rencontrés, les moralisateurs sans cervelle et sans cœur, les hargneux des réseaux sociaux, les débiles à la langue acérée. Ceux qui savent, qui font bien, mieux que tout le monde même, ceux qui jugent. 

En parcourant le réseau social, je lis ce commentaire accablant en réaction à l'annonce du décès d'un enfant de 2 ans, noyé. Cette femme accuse les parents, crie au manque de surveillance et estime que, s'ils ont d'autres enfants, ces parents doivent en perdre la garde. 

Ça me hérisse jusqu'au duvet. Je ne peux m'empêcher de répondre bien que ce soit vain et que cette personne ne mérite pas le temps et l'attention que je lui donne. Gaspillage. 

 

Alors oui, il y a des parents moins attentifs que d'autres et carrément des parents négligeants. Il y en a. Mais ce n'est pas une majorité, loin s'en faut ! 

Que la mère qui ne s'est pas au moins une fois dit "la chance! On a frôlé le drame" me jette la première têtine!

Il arrive qu'un petit s'aventure quelques centimètres plus loin dans l'eau pendant qu'on discute entre adultes, tombe assis, alourdi par sa couche et avale de l'eau, impuissant, incapable de se relever. On l'a pourtant vu les pieds à peine immergés et puis on l'a vu se noyant... Quelques secondes ont suffi. 

C'est parfois un enfant qui mange un œuf ou du jambon sec et qui s'étouffe, sous votre nez. C'est quand vous le voyez suffoquer ou rougir que vous comprenez, que vous réagissez, déjà en panique à l'intérieur. 

Et c'est un enfant encore qui se tient à vos côtés un instant, immobile, et qui court sur la route l'instant d'après. Vous n'avez pas eu le temps de l'agripper et vous priez, tout en vous précipitant derrière, vous priez qu'un véhicule ne passe pas à ce moment-là. 

Je les ai tous vécus ces moments terribles et d'autres. 

 

Un enfant se noie ou s'étouffe en silence et il lui suffit de rien pour mettre en branle ses petites jambes fragiles. On est assez vigilants pour éviter le pire souvent, et juste très chanceux parfois. C'est ainsi. Le risque zéro n'existe pas et la vigilance absolue non plus. 

 

Alors ces parents sont-ils condamnables ? Ou n'est-il pas plus humain de compatir et de pleurer en communion sur cette jeune vie trop tôt terminée ? Triste monde…

 

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