Et tout à coup... je ne suis plus jeune

Publié le par Raphaëlle Hosteins

Depuis que je suis tata, et encore plus depuis que je suis maman, le temps m’échappe. Il défile plus vite que la lumière. A peine a-t-on cligné des yeux que déjà nous ne sommes plus enfants mais parents et que nos propres enfants ne sont plus des bébés.

Oui, les enfants ont le pouvoir de faire accélérer le temps. Ils dirigent Chronos et l’obligent à nous jouer de vilains tours en nous faisant passer de jeunes hommes et femmes à adultes quasi raisonnables, en un instant. Ainsi, je me surprends régulièrement à faire un arrêt sur image et à m’étonner d’avoir mon âge (40 ans l’année prochaine !!!).

Je me sens jeune ou en tout cas, je ne me sens pas vieille. J’ai toujours 29 ans, parfois 16. J’ai plaisir à m’habiller en jeans et tennis, je fais des blagues potaches, je dis des mots puérils. Et même si mon corps me rappelle en certaines circonstances (comme les entrainements de hand avec des minettes de 20 ans) qu’il a vieilli, ma tête ne se résigne pas.

Parfois donc, je reçois un coup dans le ventre quand je réalise que j’ai bientôt 40 ans, probablement plus de la moitié de ma vie, et que mes enfants ont déjà 7, 12 et 14 ans. La vie m’échappe et c’est la meilleure raison d’en faire un éternel bon moment. Pas facile cependant, voire impossible mais je m’attache à profiter davantage qu’avant. Car quand on est jeune, on pense avoir le temps de tout et un jour on comprend que le temps ne nous appartient pas et qu’il est une des rares richesses qui ne se retient pas.

Je ne déprime pas, je vous rassure, j’ai juste par moments des éclairs de lucidité. Il en a été ainsi ce soir où, sans prévenir, j’ai ressenti le décalage entre mon esprit et mon corps. Comme extirpée d’un sommeil sans rêves qui aurait duré une vie, je me retrouvais là, dans mon corps, avec 3 enfants, surprise d’être cette maman qui semble assurer alors que je me sens si jeune et si vulnérable. Cette prise de conscience est violente mais passagère. Elle reviendra.

En attendant, paradoxe parmi tant d’autres, je vais continuer à vivre sans me poser de questions et en m’en posant mille. Il en est ainsi quand on est parent, n’est-ce pas ? On s’interroge sur tout et sur rien et dans le même temps, on avance sans réfléchir, presque en automate. Et un jour prochain, j’ouvrirai à nouveau les yeux grands sur la réalité et j’aurai peut-être près de 60 ans et mes petits seront tous grands et mes petits-enfants manipuleront à leur tour Chronos pour se jouer de moi et de leurs propres parents.

Et tout à coup... je ne suis plus jeune
Et tout à coup... je ne suis plus jeune
Et tout à coup... je ne suis plus jeune
Et tout à coup... je ne suis plus jeune
Et tout à coup... je ne suis plus jeune
Et tout à coup... je ne suis plus jeune

Publié dans billets d'humeour

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