Je ne serai plus jamais aussi jeune qu'aujourd'hui
Ça te fait quoi? Alors ? Rien. Non, vraiment ça ne me fait rien d’avoir bientôt 40 ans. C’est juste une super occasion de faire la fête...
J’ai tenu ce discours pendant un moment. Jusqu’à il y a peu. J’étais sincère. Cela fait quelques années que je ne suis plus émue de prendre de l’âge alors 40 ou autre, peu importe, ce ne sont que des chiffres.
Et puis, finalement, non. Depuis quelques jours je réalise, je cogite, je ressasse, me torture, me retourne.
C’est pas rien finalement 40 ans. C’est un bel âge, je n’en doute pas et je le vis pleinement mais c’est aussi un cap. La jeunesse m’échappe définitivement. Je ne peux pas la retenir. Je fais semblant pourtant ! Dans mon attitude ou mes vêtements, dans mon état d’esprit, dans ma volonté farouche de rester à la page par rapport à mes enfants. Je lutte. Ça fait même illusion puisqu’on me donne souvent moins que mon honorable âge. N’empêche...
Il y a de cela une quinzaine d’années, hier en fait, chéri et moi parlions de nos 40 ans. Nos enfants seraient alors assez grands pour se gérer et nous profiterions de cet âge encore jeune pour sortir, nous amuser. Et nous y sommes !!!! Quel choc ! Nous sommes déjà dans le futur qui nous paraissait pourtant si lointain.
Le temps a passé tellement vite. Ces 15 années ont défilé sans que je ne m’en aperçoive. J’ai vécu de belles choses : un mariage, 3 enfants, des voyages, une maison, des amitiés. J’ai mûri et appris de la vie. Je suis devenue plus sage et plus sereine. Mais je l’ai fait dans une sorte de brouillard, un peu à l’aveuglette. Les mains devant moi pour ne pas me cogner ou tomber, je n’ai pas pu admirer le parcours.
Et aujourd’hui, alors que j’ai enfin la vue dégagée, j’ai l’irrésistible envie de me retourner sur mes jeunes années. Avec le regret de ne pas avoir su en profiter. Ce n’est pourtant pas très constructif. C’est même tout à fait l’inverse. Continuer à avancer en regardant derrière serait plus sombre et stupide encore que de parcourir le chemin les yeux rivés au sol.
Oui, ma jeunesse, la vraie, n’est plus qu’un souvenir mais mon corps et mon cœur sont encore bien vivaces et il me faut les accompagner dans leur soif de plaisirs et de conquêtes. Le reste de ma vie est devant moi et il m’appartient de le transformer en bons souvenirs pour plus tard, sans regrets.
Ainsi, aujourd’hui, et malgré ce que je croyais et ce que je disais haut et fort, j’encaisse avec quelques peines l’arrivée de mes 40 ans. Mais j’en ai pris conscience et, comme j’aime à le faire, je verbalise ce ressenti pour l’extérioriser, l’exorciser. Y poser des mots me permet de le comprendre, de l’accepter et de le surpasser. Et je dois dépasser ce lamentable sentiment qui ne fera que me freiner. Car en toutes conscience et objectivité, je sais que de belles choses sont à venir et que 40 ans est le meilleur âge pour en profiter.
Ce soir, je suis trentenaire. Demain je serai quarantenaire. Quoi qu’il en soit, je ne serai jamais plus aussi jeune qu’aujourd’hui. Une vérité de tous les jours…