Smac ou pas smac: tout un micmac

Publié le par Raphaëlle Hosteins

D’autres en ont déjà parlé, drôlement, et en ont même fait des vidéos très amusantes. Notamment des étrangers dont les us ne les ont pas préparés à nos bises. Oui, les bises, les bisous des français. Pas LE mais LES parce qu’il y a beaucoup de pratiques différentes.

C’est en concluant son discours passionnant sur la bise qui fait du bruit ou pas, par :« c’était ma réflexion du jour » que ma fille a réveillé mon besoin d’écrire et que mes doigts se sont irrésistiblement sentis attirés par mon ordinateur. Car vous serez d’accord avec moi, voilà un sujet inspirant.

D’abord, il y a ce moment gênant ou tu ne sais pas si tu dois serrer une main ou frôler une joue. Comme ce matin en réunion : tous mes collègues ont embrassé les organisateurs tandis que j’ai décidé de leur serrer solennellement la paluche. Je ne les connais pas et partie dans mon élan à serrer une première main, j’ai continué à les honorer de mes mimines.

Il se peut aussi que l’hésitation concerne le côté par lequel commencer l’embrassade. Je présente toujours ma joue droite mais dans certains coins de France, il semble que ce soit l’inverse. Le malaise s’installe quand on ne se pose pas la question et qu’on y va gaiement : l’un tourne la tête à gauche, l’autre à droite et puisque les zigotos sont face à face, l’inévitable se produit. Les bouches se rapprochent, les yeux s’exorbitent, le cœur s’emballe, le cerveau met les gaz et ordonne à la tête de changer de cap. Oui mais l’autre a reçu le même ordre de sa propre tour de contrôle. Et rebelote ! Les bouches se re-rapprochent… On s’excuse, on bafouille, on rougit parfois et on se maudit : ah si j’avais simplement serré sa main !

Remarquez qu’on peut également se retrouver en fâcheuse posture en serrant une main. La bienséance veut que l’on propose sa main droite mais, et surtout quand on n’est pas habitué (comme beaucoup de femmes peu aguerries à cet exercice), on peut rater la main de l’autre. Non ? Eh ben moi si. Ma main ne vient pas épouser gracieusement celle de l’autre, je bute contre sa paume, me reprends. Il se peut qu’on ne la saisisse qu’à moitié. Et que dire de ceux qui te broient chaque os consciencieusement ou qui, tout au contraire, te tendent une main plus molle qu’un escargot en gélatine ?

Pire que le bon ou le mauvais côté, il y a ceux qui ne choisissent pas. Ceux qui tendent leur bouche en ligne droite, sans pivoter le moins du monde. Peut-être sont-ils sujets à des torticolis à répétition ou peut-être attendent-ils la faille. Je le connais moi celui qui fait ça ! Tu lui tapes la bise comme à n’importe qui, sans chercher le vice, sans regarder ce qu’il fait et une fois que ta joue s’est approchée suffisamment, tu réalises que sa bouche cherche le contact. Il est prêt à décaler légèrement le visage et il patiente jusqu’à la fin, le moment où tu redresses ton propre visage, juste assez pour, sur un malentendu, qu’il ait une chance de te choper la bouche. Berk. Et pire encore, son nez vient s’écraser sur ta joue. Reberk. Ah oui, je vous l’ai pas dit ? J’aime pas les nez.

Bon. Admettons que tout aille bien : on sait qu’on va se faire la bise (ben on est cousin il parâit) et on part du même côté, bien de profil. Mais lui, il vient de l’est et nous, du sud-ouest. Combien de bisous ? Un ? Deux ? Trois ? Ou même quatre ?? Par exemple, voyez-vous, à Brest, la ville de mon enfance, les adultes se faisaient 4 bises et nous, on en faisait qu’une seule. Déséquilibré, je sais, mais je n’ai pas l’intention de révolutionner l’affaire. « C’est combien chez vous ? » 28 !! Et un sourire en coin, une plaisanterie et on peut enfin passer à autre chose.

Mais attention. Même quand tous ces points sont réglés, il est possible de se poser encore des questions. C’est ce que numéro 1 a fait ce soir en soulevant le problème du « bruit ». Parce que certains malotrus se permettraient de ne pas faire claquer le bisou. Non mais déjà qu’on n’embrasse pas vraiment ! Oui, la plupart du temps on ne fait que se faire un joue à joue, une pression de joue (ce qui évite les risques de dérapage et les nez insolents comme précisé plus haut dans le texte. Merci de m’avoir lue en entier). Alors pourquoi se fendre d’un bruit de bisou dans le vide ? Mais parce que. Ne serait-ce pas encore plus ridicule si nous nous touchions les joues sans un bruit ? Et maintenant que j’ai écrit plus de 800 mots sur ce sujet dont vous n’aviez certainement rien à faire à la base (et pas plus maintenant je suppose), je vais pour ma part me poser la question du propre bruit de mes propres faux bisous quand j’aurai, demain, la politesse de saluer mon entourage.

Un avis sur la question ? Faisons avancer le monde…

Allez, sur ce, je vous fais la bise !!

Smac ou pas smac: tout un micmac

Publié dans billets d'humeour

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