Faut-il remettre en question La Fête des Mères ?

Publié le par Raphaëlle

A l’approche de la désormais controversée fête des mères, j’ai pu lire une drôle de publication sur Instagram. De celles qui veulent tout remettre en question au motif que la société évolue ainsi que les mœurs.

Alors, si je suis d’accord que les mentalités progressent et que chacun a sa place, quels que soient son orientation sexuelle et son mode de vie, je ne suis pas favorable à la révolution totale.

 

Pour comprendre mon propos, je vous résume celui de la fameuse publication : la fête des mères, c’est le mal. Bon, ok, c’était beaucoup plus nuancé et argumenté.

Disons que la fête des mères pose le problème du mot « mère » dans des familles où il n’y en a pas ou plus ou deux. Et elle serait également une pression malsaine sur les petites filles pour qu’elles se conforment au modèle poussiéreux de la maternité impérieuse. Sans compter que c’est une occasion de se vautrer dans la surconsommation diabolique.

 

Eh bien j’ai quelques objections à cette vision du monde.

 

D’abord, je m’interroge. Faut-il nier le modèle multiséculaire qui est aussi rappelons le seul modèle qui permet la naissance d’un enfant, sans avoir recours à quoi que ce soit d’autre, oserai-je donc dire naturel : un homme, une femme, un enfant ?

Ça reste quand même le modèle de la majorité. Sans vouloir exclure les autres modèles (monoparentaux et homoparentaux), faut-il vraiment tout déconstruire ? Ne pouvons-nous pas cohabiter sans effacer le rôle de maman ?

Certains parlent de renommer la fête des mères comme la fête des gens qu’on aime. C’est mignon-joli mais dans ce cas, on supprime la fête des pères et des grands-parents ? Et, à titre personnel-égoïste, je trouve que la maman (dans le modèle hétéro) mérite bien une journée de reconnaissance et d’attention toute particulière. Et quand on a 2 mamans, on peut fêter les 2 en même temps !

 

Alors quid des enfants qui n’ont pas de maman at all ?

Les familles monoparentales, les mamans, décédés, les enfants placés, ou éduquer par leurs grands-parents, c’est loin d’être une nouveauté, malheureusement. Et je pense que c’est à l’entourage et aux professeurs de gérer (comme ils le font très certainement très bien depuis toujours).

Un professeur connaît ses élèves et leurs histoires personnelles. Il peut adapter son discours et les cadeaux selon les situations.

Et en parallèle, on peut toujours expliquer à ses enfants pourquoi cela s’appelle la Fête des Mères. Comme ils verront bien que la majorité des familles sont hétéroparentales et que la plupart des enfants vivent chez leurs deux parents (ensemble ou en alternance), ils pourront comprendre pourquoi cette fête a été mise en place. Chaque enfant mène une vie bien à lui qui déborde parfois de frontières de la norme. Et la société ne peut en aucun cas s’adapter à l’unique.

C’est d’ailleurs dans cet esprit que j’ai éduqué (du mieux que j’ai pu) mes enfants : nous avons essayé de les rendre adaptables afin qu’ils puissent vivre en société sans s’en sentir exclus. J’ai peut-être tort et d’autres voient l’éducation autrement. Et surtout, j’ai bien conscience que nous sommes dans la norme et que c’est plus facile pour nous de nous adapter. Toutefois, nous avons connu notre lot de soucis et nous avons tenu bon : c’est à notre enfant de s’adapter car nous ne pourrons changer le monde entier.

 

 

En ce qui concerne la pression sociale sur nos petites filles, je ne pense pas que cette fête en soit le meilleur exemple. Oui, la société attend des petites filles qu’elles deviennent mamans. Mais n’est-ce pas la même chose pour nos amis les animaux ? N’est-ce pas l’essence même de chaque espèce que de chercher à se reproduire ? C’est dans nos gênes.

Pour autant, de plus en plus de femmes s’affranchissent de cette obligation. Je comprends qu’elles soient lassées des allusions, des suspicions, des pressions. Mais je ne crois pas que la fête des mères en soit une. Toutes libérées de l’envie d’enfanter qu’elles soient, elles ont eu une maman. Et la fête des mères est la fête des mères, des femmes qui ont porté et/ou élevé un enfant. Ce n’est pas la fête des futures mamans potentielles !

 

 

Enfin, pour ce qui est du côté mercantile de cette fête, pointé du doigt comme pour la Saint Valentin ou Noël, c’est à chacun de gérer, non ? Nous ne sommes pas des moutons. Nous avons notre libre arbitre !

Pendant longtemps, nous avons refusé de recevoir des cadeaux achetés. Je ne voulais que des cadeaux faits par les enfants, tout comme nous ne nous achetions jamais rien à la Saint-Valentin. La pression capitaliste n’est pas une excuse.

 

Alors oui, je défends cette fête des mères qui représente à mes yeux une parenthèse émouvante et une reconnaissance de notre investissement quotidien depuis le jour où l’enfant s’est lové dans notre corps.

 

Et dans nos vies de fous, nous courrons tout le temps, et nous oublions parfois de dire je t’aime ou de le montrer, trop pressés. Il est parfois utile qu’on nous rappelle sur une journée de penser à nos mamans, nos papas, nos grands parents…

 

Et si vous me disiez ce que vous en pensez ?

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