L'aller
Partir en voyage aux Canaries, c'est chouette mais ça commence par un trajet en avion (parce qu'en bateau, comment dire… on y serait encore)
L’arme-
Tu te ruines à la Presse en achetant tout un tas de magazines dont tu ne liras au mieux que 31% du contenu (étude non réalisée par pas moi) mais que tu apprécieras certainement quand tu siègeras sur le trône (quoi que… le smartphone ait détrôné la lecture, même au petit coin). Un pour chéri, un pour maman… les enfants aussi sont invités à en choisir un. C’est ce que fait numéro 3 avec grand plaisir. Elle jette son dévolu sur celui qui offre quelques (3 malheureuses en réalité) cartes Pokemon. Et un superbe jouet en plastique bigarré qui dit MERDE à l’écologie et au bon goût.
Et puis tu passes au contrôle. Ce passage obligé où tu as presque l’air coupable même si tu viens de passer 3 mois à creuser un puits dans un village au cœur du désert. C’est légèrement anxiogène. Tu te demandes toujours si tu vas sonner… Bref, c’est notre tour et nous sommes aussi serein que possible (pourvu que numéro 2 n’ait pas encore eu la bonne idée de laisser une paire de ciseaux au fond de son sac !!). C’est à ce moment-là que le personnel marque une pause. Ils se regardent, s’interrogent. « C’est à vous ce sac ? » Euh… oui, à la petite. « Vous permettez qu’on l’ouvre ?» Y a-t-il jamais eu une maman pour répondre non ? Euh… oui, bien-sûr.
« C’est à vous ? » What ??? Quoi ?? Ça ??? Ben oui. On vient de l’acheter.
Et voilà. La brigade du bon goût va nous coffrer pour avoir acheté ce jouet moche….
« C’est un pistolet ». Quoi ? Qui ? Où ? C’est une plaisanterie ?
Alors oui, l’objet en question représente un pistolet. A eau. Et il est encore emballé.
« C’est la règle. On ne peut pas le laisser passer ». Bon, ils sont un peu gênés quand-même (c’est la moindre des choses). Ils hésitent mais le bon sens et le discernement devaient être en voyage de noce ou en pause cigarette peut-être. En tout cas, ils n’étaient pas là et il ne restait que la règle et la rigidité. Tout de même pas à l’aise, les voilà partis dans des explications fumeuses sur un problème, une fois… Allez, on ne va pas se fâcher. Hop ! Poubelle !
J’ai le droit de dire, les dents serrées : mais pourquoi ils vendent ce genre d’articles dans un aéroport pour qu’il finisse à la poubelle 200 mètres plus loin !! Pourquooooiiiiii ??? Allez, double fuck à la planète. Grrrrrrr
No stress-
Nous patientons dans la file pour déposer nos nombreux bagages (5 valises et une planche de surf quand même) quand numéro 3, l’innocence au bord des lèvres, me dit « t’imagines, l’avion se crashe ». Je lui lance mon regard de maman-pas-contente et lui explique qu’il ne faut pas prononcer ce genre de paroles qui pourraient plonger certains passagers dans le stress, voie la prostration.
Nous avançons vers le tarmac, tout prêts d’embarquer (Yes !) tous les 9 : chéri, mes 3 numéros, G-elle et G-lui et leurs numéros, Bibouchette et Rodrigo, et moi. Grande discussion alors pour savoir qui s’assoit à côté de qui. « Ah ben si on se crashe, on ne saura pas qui est mort ! » Merci G-elle. En même temps, si l’avion dit bonjour au sol, il sera difficile de retrouver des bouts de nous, que l’on soit assis à notre place ou ailleurs au moment de l’impact.
A cela, Bibouchette répond à sa maman « tu vois que l’avion peut se crasher ! ». C’est pas fini oui !! Vous admettrez que c’était le moment parfait pour que les G2 évoquent cette fois-ci le dernier reportage sur un accident d’avion…Bon, au moins ils ne sont pas superstitieux. Moi non plus… mais quand-même…
Nous sommes enfin installés dans l’avion (Bibouchette à ma place, moi à celle de G-elle et elle à la place de sa fille), sereins. La fille derrière nous, vachement moins sereine. A moins qu’elle fasse de la méditation, elle est en train de se liquéfier de peur. Le visage dans les mains, elle semble pleurer, les muscles du cou tendus à bloc.et son homme lui caresse le visage, le bras… Passé le décollage, je me retourne en me disant que ça doit aller mieux. Mais Miss-terre (celle qui n’aime pas trop être dans les airs) se tient toujours prostrée, au bord de la crise de nerf ou du malaise. Je souffre pour elle. Pour lui aussi.
Finalement, et contre toute attente, c’est à une demi-heure de l’atterrissage qu’elle a retrouvé de la sérénité. Même pas peut à l’arrivée !! Bah, j’ai pas compris. En attendant, j’ai même pas eu peur moi !!! Enfin pas trop !! Bon, juste un peu au décollage et à l’atterrissage. Mais parce que ce sont les instants critiques parait-il. Alors c’est très raisonné comme peur. Non ?