Violences conjugales: tous concernés

Publié le par Raphaëlle Hosteins

Est-ce que je ne veux pas voir ?

Est-ce que ça ne se voit pas ?

Ou est-ce que ça n’existe pas autour de moi ?

C’était le grenelle des Violences Conjugales. C’est tellement triste !!!

Evidemment, c’est triste que des femmes meurent sous les coups de leurs conjoints. C’est même terrible qu’un homme se sente le droit d’user de violence sur sa compagne. L’inverse l’est tout autant d’ailleurs. Moins fréquent, moins dit mais tout aussi condamnable.

C’est triste qu’une femme vive dans la peur pour elle, pour sa vie, pour ses enfants. Qu’elle ait parfois honte. Qu’elle ne sache pas vers qui se tourner. Ou qu’elle n’en est pas ou plus la force.

 

Plus encore que la violence conjugale, il est triste que nous en soyons rendus à prendre des mesures d’urgence. Cela révèle notre incapacité, jusqu’à aujourd’hui, à empêcher ces crimes. Et dans « nous », j’entends le gouvernement bien-sûr, les pouvoirs, les instances, les autres ! Mais dans « nous », il y a aussi vous et moi.

Je me pose à nouveau ces questions :

Est-ce que je ne veux pas voir ?

Est-ce que ça ne se voit pas ?

Ou est-ce que ça n’existe pas autour de moi ?

 

Mais que puis-je y faire au fond ? Ce n’est pas moi qui frappe. Je ne détourne pas le regard non plus ni ne garde le silence, car je n’ai pas vu. Je peux être plus attentive pour essayer de voir ce qui se cache. Je peux tendre l’oreille et la main. Je peux.

Mais surtout, je peux éduquer mes enfants. Ça ne fera pas tout, évidemment. L’éducation est un levier, pas une baguette magique. Je suis toutefois convaincue que ce que je donne à mes enfants est un bagage qu’ils garderont toute leur vie. Ils l’allégeront peut-être parfois mais ils en conserveront l’essentiel.

Alors j’apprends à mes 3 enfants, à mes filles plus encore, qu’ils doivent se respecter, respecter leurs corps et leurs consciences, ne pas accepter l’inacceptable. Je leur apprends à communiquer, à faire confiance. Et j’enseigne à mes 3 enfants, à mon fils surtout, qu’ils doivent respecter les autres, leurs enveloppes et leurs esprits.

J’enseigne à mes enfants que l’homme et la femme valent tout autant. Ils ne sont pas égaux en tout : l’homme est souvent plus fort physiquement et la femme porte la vie. C’est un fait. Mais aucun n’a plus de valeur que l’autre. Chéri et moi donnons ces leçons au travers de notre quotidien. La preuve par la vie. Il s’active à la maison (vaisselle, rangement…), s’occupe des enfants (devoirs, trajets…). Et moi, je poursuis une carrière, je sors avec des copines. Et inversement, cela va de soi.

Je ne suis pas un modèle mais je suis le leur et ça m’oblige à tant ! je prends le temps de réfléchir à ce que je veux leur inculquer. Et chaque occasion est à saisir pour leur rappeler que l’on doit la considération à tous. L’empathie est en chacun de nous, il faut la révéler, la cultiver.

Cela fera peut-être de mes enfants des citoyens civilisés, des humains philanthropes, des adultes dignes pour qui il sera inconcevable d’user de violence et de l’accepter des autres. L’Education de nos enfants fera peut-être évoluer notre société.

Alors oui, nous sommes tous concernés même si on se croit loin tout ça. Et sans culpabilité, nous pouvons tous agir.

Publié dans billets d'humeour

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