Elle est bonne sa mère... la la la
C’est en jouissant de la musique de mes petites coéquipières de hand qui me font profiter de ces grands virtuoses, ces artistes hors-pair que je me suis dit : puis-je vraiment passé à côté ? Puis-je passer à côté de ce phénomène, de ces interprètes et paroliers extrêmement talentueux ?
Je sais que c’est la mode. Mes enfants écoutent. Mais quand même.
Si tu es aussi âgée que moi (ouais ben je serai bientôt considérée comme une senior dans le monde du travail j’te f’rait dire), tu as deviné de quoi, de qui je parle. Les Yaya Kakamou et autres Vegedream (euh, on en parle de ce pseudo ???).
D’abord, personne ne comprend et quand tu comprends les mots séparément, tu comprends pas l’assemblage. Et puis c’est quoi à la fin cette manie d’impliquer les mères partout ??
« Elle est bonne sa mère… »
L’artiste veut-il dire C’est une jolie femme ? Cherche-t-il à complimenter sa mère ? Parce que moi c’est ce que je veux comprendre. Sinon je suis totalement larguée.
Allons plus loin : « Elle est bonne sa mère, sur la vie d’ma mère ». Oui, une rime riche comme nous en fait l’article Le Comte de Bouderbala dans ses sketches. Et toujours ce besoin d’impliquer les pauvres mamans qui n’ont rien demandé. Laissez-nous en dehors de ça bordel de cul !!!! (Pardon)
Alors dans les vestiaires, avant chaque match, et après aussi, et pendant les trajets… je dois me taper tous les potes de Yaya et le rêveur de légumes. Mes oreilles se fendent, laissant passer ma matière grise qui se répand à mes pieds. A la première écoute, je crie haut et fort que je n’aime pas, mes yeux se mettent à tressauter et je commence à voir la lumière, tout au bout… Mais je vais être honnête, on nous matraque tellement ce genre de musique (et encore merci à mes enfants et mes jeunes collègues sportives de participer à cette banalisation de la médiocrité) que mon cerveau ne réfléchit plus, il se met en automatique. Et voilà mes fesses qui commence à aller à gauche à droite, ma tête bat le rythme et il peut même m’arriver de murmurer une partie des paroles (ou, plus exactement, un ou deux mots que j’aurai reconnus).
Et d’un coup ces paroles et leur (non) sens trouvent le chemin jusque la partie intacte de mon cerveau et j’ouvre de grands yeux affolés. Je me rebelle et, autorisée par mon grand âge, je m’exclame : « non mais sérieux c’est quoi cette musique de merde !!! »
Ce qui ne manque jamais de faire sourire mes petites coéquipières qui auraient alors tendance à en rajouter plutôt qu’à m’épargner.
C’est le choc des générations. Le conflit perpétuel entre les plus anciens et les jeunes. C’est dans l’ordre des choses que les parents rejettent la musique des enfants, non ?
Soyez rassurés (ah non ? Vous n’étiez pas inquiets ?), j’ai 2 façons de m’accommoder à ce phénomène.
D’abord, chéri et moi (surtout chéri, j’avoue) initions nos 3 numéros à la vraie musique telle que nous l’entendons. Nous pouvons ainsi partager des moments musicaux qui conviennent à tous.
Ensuite, je tolère le rap et ses cousins mais à petites doses. Je ne me braque pas. Même si j’évite autant que possible à la maison, je ne rejette pas entièrement. Question de survie (surtout dans les vestiaires donc).
« Ta mère est dans l’sas, bang bang bang »