Education non-genrée et égalité des genres: même combat?

Publié le par Raphaëlle Hosteins

Je tiens à vous avertir : vous ne trouverez ici aucun contenu scientifique mais seulement mes propres réflexions qui ne feront sûrement pas avancer le monde. Et aujourd’hui, je m’interroge sur… l’éducation non-genrée et l’égalité des genres.

Tout part d’une vidéo dans laquelle je vois cette maman parler de son fils de 5 ans qui porte presque exclusivement du rose et sort en robe.

 

Education non-genrée

J’entends que certains parents ne souhaitent pas imposer le goût à leurs enfants. Par là, je veux dire qu’ils laissent leurs enfants aimer les couleurs qui leur ravissent le cœur sans les contraindre au nom du genre. Les petits garçons peuvent jouer à la poupée et les petites filles aux voitures.

Je suis d’accord sur ce principe. J’ai moi-même laissé mes enfants jouer à ce qu’ils voulaient. Numéro 2 a joué aux poupées et a adoré porter les robes de sa sœur. Chéri n’était pas très séduit. Au contraire. Mais il a laissé faire parce que je l’ai convaincu que c’était une passade et qu’il était normal qu’il s’intéresse aux jouets de sa grande sœur.

C’est souvent dans ce sens-là que c’est mal accepté et surtout pour les pères, me semble-t-il. Et moi-même, en lui donnant ces arguments, je posais le fait que ce n’était pas vraiment un jeu de garçon. Et que donc, il y a des jeux de filles et de garçons, distincts.

Et bien que je ne fusse pas mal à l’aise avec le fait que mon fils s’habille en princesse à la maison, je n’aurais pas pu le laisser sortir ainsi vêtu. Le laisser jouer à des jeux « de filles » à l’extérieur, oui. Porter une robe, non.

Je ne suis peut-être pas moderne mais j’ai toujours considéré que les genres existent. Les différences entre les femmes et les hommes sont réelles. Elles existent physiquement et ont forgé nos rôles. C’est d’ailleurs plutôt dans cette conception des rôles qu’il faut du changement à mon avis.

Nous, les femmes, enfantons. Et les hommes sont physiquement plus forts que nous en général. Qui pourrait dire le contraire ? Alors, naturellement et le plus souvent, une petite fille sera attirée par les poupées. Par mimétisme. Peut-être même par une force plus ancrée. Tandis que les garçons auront plus à cœur de protéger physiquement ce qu’ils ne peuvent créer : les enfants, la famille et même la femme puisqu’elle porte la vie.

 

Egalité des genres

Dans ce même reportage, il était question d’égalité des genres en lien avec l’éducation non genrée. Ça m’a interrogée. Est-ce la même chose ?

Non. Je ne crois pas que ce soit le même combat. Soit il n’y a plus de genres, soit ils existent et on essaie de les mettre sur un pied d’égalité. Je suis plutôt attachée à cette deuxième réflexion.

Non pas que nous soyons égaux, je le répète. Nous sommes bel et bien différents et, selon le domaine, plus ou moins forts. Mais nous devrions avoir les mêmes chances que nous naissions fille ou garçon.

Il existe effectivement beaucoup de stéréotypes véhiculés avec innocence. Si je reprends l’exemple de cette maman : un body « roi » pour le garçon, un body « princesse » pour la fille. Le roi est plus fort et plus important que la princesse. Il incarne la puissance, le respect tandis que la princesse sera jolie et gentille. Dès le plus jeune âge, les enfants sont catégorisés.

De plus en plus, toutefois, les marques s’attachent à valoriser la fille, la femme. Et dans notre quotidien, nous devons enseigner à nos enfants que l’un ne vaut pas plus que l’autre. Différents mais, dans l’ensemble, pas plus, pas moins importants. Comme l’eau et l’oxygène sont différents mais aussi indispensables.

 

 

Ma conclusion (rien qu’à moi. Tu n’es pas obligé d’être d’accord et on peut en parler si tu veux)

Eduquer nos enfants en les mettant sur un pied d’égalité : oui. Ne plus distinguer les genres : non.

Nous sommes faits de chromosomes xx ou xy (si je me souviens bien de mes cours de bio… euh, sciences nat… euh svt). Les hommes sont souvent (pas tout le temps, c’est vrai) plus grands, plus forts et plus poilus (de là à penser qu’il y a un rapport…). Et les femmes n’ont pas besoin d’être plus ceci ou cela : elles sont la vie.

Par conséquent, je crois en toute sincérité que nous devons éduquer nos enfants dans le respect mutuel, le respect de leurs préférences (activités, sports et même métiers), l’acceptation de leurs orientations sexuelles mais sans nier le fait qu’ils sont mâle ou femelle. Les laisser faire des choix en leur donnant les codes de la société. Les accompagner sans les laisser absolument libres de ne pas se faire accepter (si cette phrase n’est pas claire : je veux dire que laisser un petit garçon mettre des robes à l’école peut être plus violent que lui expliquer les codes de la société. Il est toujours possible de faire des compromis pour qu’il porte des choses qu’il aime sans le placer dans une position de potentielle victime. Et c’est discutable, je suis d’accord).

 

En tout cas, c’est un débat vraiment passionnant. Mon opinion est susceptible d’évoluer. Quoi qu’il en soit, ce que j’écris, je le fais avec réflexion et sans jugement. J’essaye de comprendre les gens et leurs motivations. Je ne suis pas toujours d’accord et dans ce cas, je cherche à savoir ce qui m’oppose et j’avance, autant que possible, des arguments. Sans arguments, il ne s’agit que de sentiment, pas d’opinion. Enfin, c’est mon opinion.

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E
Je ne suis pas du tout d'accord ! Les garçons veulent protéger parce qu'on leur a appris à protéger ! Les genres existent, oui, mais parce que nous les avons créé ! Il y a une population en Chine qui s'est construite autrement : les femmes enfantes, certes, mais ce sont les hommes qui s'occupent de l'éducation, etc. Et il y a plusieurs maris pour une femme. C'est social ici aussi, comme chez nous : c'est pour des questions de descendance : comme la mère pond le gamin on est sûr que le gamin est à elle, alors que ce n'est pas le cas avec le père. Sur ce principe, ils ont construit leurs normes de genre comme nous nous avons construit les nôtres sur d'autres principes. Petite, je jouais autant avec des petites voitures que des playmobiles, et des Barbies. En fait, les normes de genre découlent de principes sociaux (comme sur la descendance que je citais plus haut). L'archéologie a démontré que les femmes Viking pouvaient régner et se battre (typiquement : Lagertha dans la série Vikings). Les scientifiques pensent que la distinction entre hommes et femmes dans les rôles a commencé avec la sédentarisation des peuplades, car il fallait être fort pour aller à la chasse (Arte a sortie un documentaire "le genre de l'archéologie"). Donc, il faut bien avoir conscience que toutes les normes de genre sont construite et quand tu dis que "C’est d’ailleurs plutôt dans cette conception des rôles qu’il faut du changement à mon avis." c'est exactement de quoi il est question ici et c'est exactement le nerf de la guerre !<br /> Cependant, il y a deux types grands types de féminismes : celui qui prône de constructivisme (tout ce que je viens de te dire) et celui qui suit l'essentialisme, autrement dit le fait que oui, les hommes et les femmes sont différents et que donc c'est "normal" ou tout de moins "attendu" que les femmes soient dominées en situation de mixité, raison pour laquelle il faut donner des espaces non-mixtes aux femmes. Je trouve que d'un côté tu te rapproches un peu de ça et en même temps tu te rapproches un peu du constructivisme quand tu dis que la conception des rôles doit changer.<br /> <br /> Il est clair qu'il y aura toujours des normes de genre, mais comme tu dis, l'idée est plutôt de faire comprendre que les femmes sont autant capable que les hommes et que la force masculine n'est plus une variable aussi essentielle qu'au temps de la préhistoire.<br /> <br /> Pourquoi opposes-tu égaux et différents ? Nous sommes différents donc nous ne sommes pas égaux ? Je trouve cette opposition hyper dangereuse. Je suis une femme blanche, je ne sais pas quelles sont mes origines ethniques même si mon nom de famille laisse penser à quelques ancêtres allemands donc disons que je suis d'Europe de l'Ouest. Je suis différente d'un homme éthiopien : pour commencer, le plus évident : nous n'avons pas la même couleur de peau. Nous sommes différents, donc, nous ne sommes pas égaux ? Il m'est inférieur parce que je suis blanche ou lui suis-je inférieure parce qu'il est noir ? Je me doute bien que ce n'est pas ce que tu as voulu dire en opposant ces deux termes, et je ne veux pas t'accuser de racisme ou quoi que ce soit, et je suis sûre que tu n'as pas de mauvaises intentions quand tu choisis d'écrire que "nous sommes différents donc nous ne sommes pas égaux" mais c'est pourtant ce qui est sous-entendu par le sens des mots et je trouve ça hyper dangereux car ça a donné la colonisation, les génocides dont fait partie la Shoah, et encore aujourd'hui, les guerres diverses et variées, les conflits ethniques en Afrique dus aux frontières créées par les colombs, le racisme latent un peu partout, et exacerbé aux États-Unis, ça donne des femmes enfermées quand elles ont leurs règles dans certains pays car c'est considéré comme impur, des femmes qui ne peuvent s'exprimer en présence d'hommes, chanter en public, ou même montrer leur visage, sur fond de religions que quelques uns interprètent (et j'insiste sur ce dernier mot) comme bon leur semble.<br /> Opposer "égaux" et "différents", surtout quand ce n'est pas ce que l'on a voulu dire, je trouve ça hyper hyper hyper dangereux. J'espère que tu ne te sentiras pas agressée par mon commentaire, car je ne veux vraiment pas te blesser et je serais très triste si ça s'avérait être le cas mais je trouvais vraiment ça important et même essentiel de te faire la remarque, car les mots ont des sens puissants et il faut vraiment faire attention aux oppositions de ce genre !<br /> <br /> Pour revenir plus à ton article après cette longue digression : "Eduquer nos enfants en les mettant sur un pied d’égalité : oui. Ne plus distinguer les genres : non." je pense qu'il y a un problème sur la définition de "genre". Ici, on ne parle pas du genre biologique, de la différence sexuée, mais bel et bien du genre dans le sens de sexe social, de construction sociale, incarnée par la célèbre phrase de Simone de Beauvoir : on ne naît pas femme, on le devient. Du coup, quand tu dis qu'il faut mettre les enfants sur un pied d'égalité sans nier les genres c'est impossible : car aujourd'hui, les normes de genre désignent les filles puis les femmes comme plus faibles et moins capables (c'est ce que tu exprimes avec le body "roi" vs. "princesse" qui est d'ailleurs un très bon exemple !)<br /> <br /> Je serais plutôt d'accord avec le fait de ne pas laisser un petit garçon porter une robe à l'école, pour les raisons que tu avances quant à sa sécurité. Envoyer son gamin en sachant qu'il va sans doute est moqué à l'école et que ça peut le traumatiser ne va pas du tout l'aider à grandir et à s'épanouir sur un plan psychologique (mais attention à l'argument "tu ne peux pas parce que c'est pour les filles" ou "tu ne peux pas parce qu'on va se moquer de toi").
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E
La considération que nous avons des femmes (d'une manière générale, puisqu'il y a aussi des sociétés humaines passées et actuelles qui ont fait des femmes les dominantes) est liée à la construction de notre genre social. Mais bien entendu, d'un point de vue biologique nous sommes différents (sinon, nous ne pourrions pas être complémentaires).
R
Effectivement, on fait dire ce qu'on veut à la science et on peut trouver autant de contre-exemple que l'on veut. Notre modèle en est un parmi d'autres. On peut le remettre en question ou pas. Il me convient plutôt bien dans la différenciation des genres et moins dans la considération de la femme dans nos sociétés et dans les religions. Et j'entends que d'autres veuillent se défaire des règles imposées par la société. C'est comme ça que les sociétés évoluent!
E
Tu sais, les connaissances scientifiques, parfois c'est un peu comme la religion : on interprète bien comme on veut. Pas tout, mais les esprits les plus retors arrivent à te retourner un fait scientifique pour lui faire dire le contraire de ce qu'il démontre.<br /> <br /> Plus important ? Complémentaire ! L'air a-t-il moins d'importance pour la vie que la terre ? C'est la terre qui permet aux plantes de germer, qui lui apporte les nutriments, c'est vrai. Mais sans oxygène (ou CO2, dans le cas des plantes) rien ne pousse. Sans eau, rien ne pousse mais certaines graines ne peuvent germer qu'après le passage du feu (soit qu'il leur faut une certaine température, soit qu'elles doivent être libérées de la cosse par "fondage" de la résine. L'eau est-elle plus importante pour la vie que le reste ? Pas sûr. Avant, dans les temps très très très reculé il n'y avait de vie que dans la mer. Quand les arbres ont poussé, l'eau et l'oxygène qu'ils rejettent ont tout déréglé, la chimie des océans s'est modifiée, et beaucoup d'espèces sont mortes : c'est la première grande extinction de masse. Donc je dirais que les femmes ne sont pas plus importantes pour la vie : elles sont complémentaires. Je pense que c'est ma philosophie générale. Il n'y a pas de plus important. Il y a des opposés complémentaires. C'est le Tao, et en un sens aussi le Om qui est le Tout et le Rien. Mais c'est un mode de pensée que l'on ne ressent pas trop en Occident. On dit "il n'y a pas de bien ou de mal" mais on ne le ressent pas, ça ne transparaît pas dans nos dessins animés, par exemple, parce que nous sommes très manichéens.<br /> <br /> La encore c'est abusif ! Il y a un certain nombre de contre-exemples ! Chez les éléphants d'Afrique, c'est une matriarche qui guide, nourrie, et protège le groupe. Chez un certain nombre d'oiseaux, mâle et femelle nourrissent les petits. Chez le calao, par exemple, la femelle s'enferme dans le nid avec le petit, pour couver, et c'est le mâle qui, de l'extérieur, lui donne à manger. Chez les orques, ce sont des femelles qui dirigent et protègent le groupe. Chez les tigres, les panthères, les jaguars, ce sont les femelles qui élèvent et protègent seules. Les hyènes sont elles-aussi matriarcales. Et chez les lions... un lion ou une alliance de lions peut gérer plusieurs troupes. Donc ils ne sont pas H24 avec un seul groupe de femelles et donc la plupart du temps, les lionnes gèrent les petits seules, se nourrissent seules, et se protègent seules. Les lycaons sont dirigés et protégés par des femelles, si je ne me trompe pas. Donc les exemples de groupes animaux, mammifères ou non, terrestre ou non, protégés par des femelles, se multiplient !
R
Youhou!!! Merci pour ta réponse! Je trouve passionnant tout ce que tu dis. Je n'ai pas tes connaissances et c'est pour ça que j'ai averti qu'il n'y avait pas de contenu scientifique dans mon article mais seulement mon avis. J'adorerais pouvoir creuser ce sujet.<br /> Je ne reprendrai pas tous tes points mais je voudrais revenir sur les mots "égalité" et "différence". En me relisant, je me suis aperçue que je plaçais ces 2 mots sur le même plan et ça m'a moi-même heurté. J'y ai donc réfléchi pour me souvenir ce que j'entendais par là et c'est pour ça que j'ai précisé que certaines différences (comme la force physique) faisaient que nous n'étions pas égaux sur certains domaines. Comme nous ne sommes pas égaux dans le don de la vie (la femme a un rôle un peu plus important, non?).<br /> Bref, je comprends bien la "dangerosité" d'associer ces termes, je suis d'accord.<br /> Il y aurait encore beaucoup à dire, à discuter. Pour ma part, je n'ai pas de connaissances sociologiques. Je me base souvent sur les comportements animaux pour nourrir ma réflexion puisque nous ne sommes que des animaux "évolués". Et dans la plupart des espèces mammifères, le genre impose un rôle: la mère s'occupe des petits, le père protège le groupe. <br /> En tout cas merci d'avoir pris le temps de nourrir ma réflexion!