Sexe et adolescence: mon point de vue de maman
Ce sujet est intéressant, angoissant (pour les parents et les adolescents) et a dû être traité des millions de fois. Je ne vais rien révolutionner en l’évoquant. Je peux juste vous donner mon point de vue de maman.
Introduire le sujet…
Evidemment, nos enfants restent des bébés, des petits êtres à protéger et cela même lorsqu’ils sont devenus plus grands que toi. Alors, évoquer le délicat sujet de la sexualité est un challenge ou même une épreuve pour un parent. Mais il n’est pas question de l’éluder.
Dans ma famille, c’est la pudeur qui dominait. Mes parents, bien qu’ayant vécu mai 68 dans leur adolescence, ont toujours été pudiques et réservés. A leur décharge, ils n’avaient pas reçu une éducation qui les aurait mis à l’aise avec ce genre de questions. Leurs modèles, pour des raisons diverses, n’ayant pas su les guider et les rassurer, ils ont dû se débrouiller. Et certains sujets restaient tellement privés qu’on n’en discutait pas à la maison.
Cet état de fait a eu pour conséquences que j’étais timorée et ignorante de la sexualité et que je me suis retrouvée bien ennuyée à l’âge des premiers émois.
J’avais donc gravé dans le marbre que je serais plus ouverte dans l’éducation que je donnerais à mes enfants. Et il me paraissait évident qu’il fallait, malgré toute la gêne des uns et des autres, donner informations et avis à mes ados.
Quand l’aborder ?
A chaque âge une réponse adaptée. On répond en surface avec des mots simples à des jeunes enfants, sans mensonge mais sans tout dévoiler, et on approfondit le sujet quand ils grandissent.
Pour Numéro 1, ma fille aînée, les premières discussions autour de la survenue des règles se sont faites vers 10 ans. Quand le corps commence à changer. Je l’ai aussi eue récemment avec numéro 3 qui, au contact de sa sœur notamment, en savait déjà plus qu’elle au même âge.
En ce qui concerne le sexe, je ne saurai dire à quel âge nous l’avons évoqué mais cela se situait vers 13/14 ans je pense. A cet âge, les enfants connaissent souvent leurs premières expériences de flirts et mieux vaut avoir une idée de ce à quoi ils pourraient être confrontés. J’avoue toutefois qu’on en a parlé un peu plus tôt à notre fils (car chéri avait lui-même débuté tôt son parcours…) qu’à notre fille. Il ne s’agit pas de sexisme mais d’expérience et le caractère et le comportement de nos enfants nous ont ainsi guidés.
Quoi qu’il en soit, mieux vaut ne pas trop tarder à mon avis d’autant que les enfants ne sont plus aussi naïfs qu’on pouvait l’être. Entre les copains et internet, soyez certains qu’ils ont déjà une idée de la sexualité. Je pense qu’on peut tâter le terrain vers 12 ans et rester en alerte ensuite.
Que leur dire ?
L’idée que l’adolescent s’est faite de la sexualité est très certainement erronée et il est important de lui donner des informations objectives. Le ramener dans la réalité, loin du fantasme qu’il a pu se créer.
Evidemment, à chacun d’adapter son discours en fonction de son enfant et de son propre vécu.
Ce doit être un échange. S’il veut bien dire ce qu’il en sait, cela permet de rectifier ou compléter l’information. Sinon, c’est à nous de trouver la tonalité et de nous lancer.
Ma fille :
L’essentiel de mon discours (oui, c’est plutôt maman qui parle à sa fille) a porté sur l’importance qu’elle se respecte. Ne pas se sentir obligée, respecter son corps et ses envies. J’ai tenu à lui dire qu’une première relation sexuelle devait être complètement consentie et ne devait pas être un regret.
Ensuite, nous avons discuté de contraception et de préservatifs. Sans entrer dans les détails, sans la mettre (encore plus) mal à l’aise mais de façon à ce qu’elle ait bien en tête qu’elle devait se protéger des maladies et éviter une grossesse.
Mon fils :
J’ai participé à la discussion mais j’avais d’abord envoyé chéri. Je ne sais pas ce qu’ils se sont dit exactement mais il a été question de respect également. Et surtout du respect de l’autre. Nous avons insisté sur la nécessité de considérer sa partenaire future comme une personne sensible qu’il faut respecter. Ne pas jouer avec l’autre. Nous sommes peut-être un peu vieille France mais il me semble que les rôles fille-garçon sont toujours les mêmes. Un garçon peut être insistant et une fille se laisser convaincre par « amour ».
Et naturellement, nous lui avons également servi le chapitre de la protection.
Nous leur avons donc acheté des préservatifs pour le cas où. Entre gêne et amusement, ils semblent avoir bien compris le message.
Rester ouvert…
La discussion reste ouverte. Je pense qu’ils le savent. D’ailleurs, numéro 1 n’a pas hésité à nous solliciter quand une de ses amies a eu un problème lié à la sexualité. Pour autant, ils ne nous en disent rien et nous ne les interrogeons pas directement.
J’aime à croire que ma fille saura se confier. Je n’attends pas d’elle qu’elle me raconte tout. Ses amies sont là pour ça ! Mais j’espère qu’elle continuera à me parler de sa vie affective. Un peu.
Quant au fiston, il n’hésite pas à fanfaronner mais je ne sais pas s’il parlera sincèrement de sa vraie vie amoureuse.
Je m’efforce, même si c’est plutôt naturel pour moi, de ne pas être insistante tout en gardant la porte bien ouverte. Ils osent donc me parler de leurs petits amis mais, encore une fois, je ne sais pas s’ils évoqueront avec moi et/ou leur père le sujet du sexe.