Il y a un temps pour tout

Publié le par Raphaëlle

On le dit souvent, qu’un enfant ne peut pas tout faire en même temps. Soit il fait ses dents, soit il découvre la marche… Je crois que c’est pareil pour nous. Il y a un temps pour tout. On peut bien essayer de tout concilier, tout assumer et on le fait par la force des choses. Pour autant, il y a un temps pour chaque chose. Un temps où l’on est davantage happé par une de nos vies que par l’autre. et un temps où l’on peut choisir à laquelle consacrer plus d’énergie.

 

A la sortie de l’adolescence et des études, j’ai rapidement pris le chemin de la vie de couple. Et après ma vie de jeune adulte qui s’installe, j’ai hâtivement plongé dans celle de maman. J’étais plus demandeuse que chéri, c’est un fait. J’étais pressée de porter la vie, de la donner.

Ce choix, nous l’avons pourtant fait à deux. Un enfant, ça se fabrique généralement en duo, un mélange de chromosomes et de sentiments mêlés. Et puis, sans même le verbaliser, nous étions spontanément sur la même longueur d’ondes sur la place et le rôle de chacun : moi auprès des enfants et lui à fond dans sa carrière. Ce n’est pas un reproche, soyons clairs ! Mais lui a pu mener sa vie professionnelle en parallèle de sa paternité. Un choix sans l’être. Une logique économique aussi. Surtout ?

Oui, parce que les hommes gagnent généralement mieux leur vie. Peut-être aussi parce que les hommes sont plus sûrs d’eux, plus à même de relever des défis professionnels. En tout cas, c’était ainsi dans notre couple. Et chéri a assuré d’ailleurs !

Il y a un temps pour tout mais on ne se l’avoue pas forcément. A cette époque, je n’ai pas voulu, pas pu renoncer complètement à évoluer professionnellement. Mais comme ce fut difficile ! J’ai fini par l’avoir ce concours ! Et puis j’ai fini par l’avoir le poste ! Avec l’impression de m’accrocher aux branches, de lutter sans cesse.

Puis je me suis un peu reposée sur mes lauriers (et j'ai surtout subit un poste qui ne me permettait pas de voir la lumière du jour mais qui m'a appris beaucoup. Je ne crache pas dans le potage!) et il a été le temps d'autre chose: le sport! La remise en forme! La perte de poids! Tout ça tout ça. Je m'y suis mise à fond: entre 4 et 6 séances par semaine (hand, course, renfo). J'ai perdu du volume, j'ai même aimé me regarder dans le miroir, j'ai retrouvé du tonus, j'ai avalé les kilomètres.

 

Mais il y a un temps pour tout. La dynamique a (enfin) changé. Aujourd’hui, j’ai un poste qui me permet de prendre du recul et réfléchir à l’avenir. Aujourd’hui, les enfants ont grandi. Ils ne sont plus dépendants de moi H24. Je suis désormais plus disposée et plus disponible pour attaquer une autre vie. Je peux me consacrer, sans culpabilité, à ma carrière. Oh, rien d’extraordinaire ! Mais l’envie est revenue, la motivation avec. Il me reste à acquérir la confiance. Elle ne m’est plus si étrangère mais pas encore familière.

Et pour attaquer, j’ai fait fort. Je me suis inscrite à un examen professionnel, à un concours et à ce fameux Master. J’ai conscience que ça fait beaucoup. Pour moi, tout du moins, c’est beaucoup. Mais c’est aussi tellement motivant ! Je mobilise à nouveau mon cerveau. Je me projette, je m’investis. Je grandis, j’évolue tandis que, pendant des années, j’ai eu l’impression de végéter.

Ce n’est pas à proprement parler une nouvelle vie mais c’est bien une nouvelle façon de l’occuper. Les priorités changent. L’organisation à la maison par là-même aussi. Je suis toujours maman mais moins femme d'intérieur. Et je ne suis quasiment plus sportive. Mais j'ai des perspectives professionnelles.

Et tout cela est possible parce que, pour moi, le moment s’y prêtait. Je me sens autorisée à consacrer du temps aux révisions. Les journées à l’université et les heures dans mon bureau s’intègrent peu à peu à mon quotidien et à celui de la famille.

C’est donc le bon moment pour moi mais je n’oublie pas que ce choix impacte chaque membre de ma famille. Je les ai associés à cette décision. Ils m’ont tous encouragée et chéri m’a même poussée. Pour autant, je ne suis pas certaine qu’ils avaient pris la mesure de leur nécessaire implication. Et ce n’est pas forcément le temps pour eux ! Numéro 3 est encore très jeune, numéro 2 est en plein dans les études et chéri est en train de monter sa boîte. Ils ont leur vie, ils ont leurs occupations, leurs préoccupations.

Alors, comme toujours dans la vie de maman, je dois doser : plus penser à moi sans les oublier. Mais c’est possible. Ça doit l’être ! N’est-ce pas ?

 

Donc oui, il y a un temps pour tout, j’en suis convaincue. Et rien n’est perdu (tant que maman n’a pas cherché 😉). Ce que vous n’avez pas pu accomplir encore est peut-être devant vous !

Publié dans Pas qu'une maman

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