Gérer l'échec en tant qu'adulte

Publié le par Raphaëlle

Je voudrais bien faire mienne la fameuse phrase « soit je gagne, soit j’apprends » et elle est bien vraie, j’en suis convaincue. Mais au lendemain d’un échec, ce n’est pas le sentiment qui m’envahit.

Engluée dans mon syndrome de l’imposteur, je reçois l’échec comme une preuve de mon incompétence. Une petite couche de plus sur cette pâte bien épaisse dont je peine déjà à me débarrasser.

 

Je vais vous expliquer rapidement de quoi je parle.

Je me suis inscrite à un examen professionnel de la fonction publique, davantage pour me tester que pour tout autre chose. Je me suis donc rendue à l’écrit sans m’y préparer.

Il suffisait de la note de 5/20 pour être autorisé à passer à l’oral. J’ai ainsi été conviée à un entretien de 20 minutes (à Tulle… faut-il être motivé tout de même !) : 5 minutes de présentation et 15 minutes d’échange.

Alors oui, enfin non, je n’ai pas révisé. Du tout. J’ai seulement préparé ma présentation et j’y suis allée (2h30 de trajet aller…) au talent. J’avais dû l’oublier à la maison, mon talent, et tu penses bien que je n’allais pas y retourner pour si peu !

Et voilà mon excuse : le samedi matin précédent, soit 3 jours avant mon oral, j’avais une épreuve à passer dans le cadre de mon (bien aimé futur) master : les enjeux stratégiques de la fonction RH. Tout un programme. Tout un poème. Et beaucoup de travail et d’investissement de ma part pour une première épreuve dans ce cursus.

N’étant pas dotée d’un courage et d’une capacité intellectuelle hors norme, j’ai fait un choix. Et j’ai choisi de privilégier le master. C’est un one shot. Un investissement en temps et en argent de mon employeur et de mon foyer. C’est un vrai projet qui me tient à cœur et qui passe avant beaucoup de choses.

Et cela explique pourquoi, à la question : « que pouvez-vous me dire sur le budget ? », j’ai répondu plus souvent « je ne sais pas » (avec une petite moue désolée qui n’a ému personne) que je n’aie brillé. Je me suis poliment excusée de mes carences (j’avais un peu l’impression de manquer de respect aux 3 membres du jury), ce à quoi l’élue m’a répondu « c’est pas pour nous, c’est pour vous ». Message reçu (oui, parce que si tu ne lis pas entre les lignes, ce qu’elle a voulu dire c’est : « tant pis pour vous, vous avez échoué, ça ne change rien à notre vie »). Ah ben ok.

 

On est d’accord, ils ont raison. J’ai fait un all-in avec une paire de 3 et je rentre bredouille. J’avais espéré qu’ils me titillent sur mon savoir-être, ma capacité à réagir à telle ou telle situation mais c’est le jeu ma pôv’ Lucette. Et puis, il n’y a pas mort d’homme : j’ai un travail (qui me plait) et cet échec ne remet rien en question.

 

Enfin, ce n’est pas tout à fait vrai puisque cet échec, il remet bien en question quelque chose : l’assurance que je commençais à prendre. J’y vois une chance (j’apprends à défaut de gagner on a dit) : je garde les pieds sur terre et la tête sur les épaules (et les fourmis par terre…ooooohhh toi toi mon toit) mais ça m’ébranle. Comme chaque reproche, comme chaque remarque à mon égard, comme chaque erreur ou maladresse de ma part. Je suis hyper sensible et j’ai du mal à gérer la déception (des autres ? la mienne ?). Comme si je ne supportais pas d’être faillible alors que je sais parfaitement que je le suis.

Je ne sais pas d’où me vient cette fragilité. Je monte lentement et je retombe très vite, alourdie encore une fois par ce costume de l’imposteur dont je ne sais pas me défaire. A moins que…

Ceux qui m’aiment ou qui m’estiment vont encore me dire que j’ai tort de me dévaluer. Mais ce n’est peut-être pas de la dévalorisation. C’est peut-être simplement une vision objective de mes capacités. J’ai l’impression d’être un imposteur en évoquant le syndrome de l’imposteur. Mamma mia ! Je suis plus touchée que je ne le pensais !

 

Bref, tout ça pour partager avec vous mon désarroi du moment. La sagesse est sur ma ligne d’horizon, peut-être ne l’atteindrai-je jamais mais je me relèverai toujours pour au moins essayer.

Publié dans Pas qu'une maman

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