Mère en dérive choisit le drive

Publié le par Raphaëlle Hosteins

En tant que maman très très occupée et pas hyper fan du temps perdu dans les rayons de conserves et de jambons, je suis adepte du drive (pas le drive in ni celui du Mac ré). Je fais mes courses sur internet, en plusieurs fois s’il le faut, en m’interrompant pour remuer ma tambouille ou pour râler après un enfant, en y revenant parce que, enfin, je me suis souvenue du produit en rupture de stock auquel j’avais pensé ce matin sous la douche et que je n’avais pas immédiatement noté sur la liste.

Et je profite des promos sans me perdre devant un étalage inutile de ci ou de ça, superflu. La tentation peut rester sur son île, je ne succombe plus (ou moins). Puis je définis une heure de retrait compatible avec mon emploi du temps de ministre. J’ai l’impression de gagner du temps, c’est sûr, et de l’argent, à voir.

Mais surtout, j’évite les gestes répétitifs : sortir l’article de son rayon et le mettre dans le chariot ; l’extraire du chariot et le poser sur le tapis de caisse ; le retirer du tapis et le remettre dans le chariot ; le sortir du chariot à nouveau et le caser dans le coffre et enfin, le sortir du coffre pour le ranger dans la maison. Avec le drive, je ne porte qu’une partie des courses puisque le reste est déposé par l’employé directement dans mon véhicule et je les range chez moi (ah ben on peut pas tout s’éviter non plus).

J’évite aussi les allées encombrées de consommateurs indécis, la tête dans les nuages ou les yeux au sol, qui ne regardent pas où ils poussent leur véhicule ou qui stationnent, sans warnings, en plein milieu. Et les enfants (des autres, cela va de soi) qui crient, déboulent au détour d’un virage ou touchent à tout (ça m’énerveeee).

J’évite encore l’attente à la caisse qui n’avance pas, en regardant exaspérée celle d’à côté, invariablement plus rapide. Ou ce client qui cherche sa carte de fidélité puis sa menue monnaie alors que moi je suis pressée ! Oui, je suis toujours pressée et je crois toujours que je suis davantage pressée que le monde entier parce que ma vie est davantage remplie et compliquée que celle des autres. Et ce n’est absolument pas le moment de penser objectivement que je n’ai pas à me plaindre parce que j’ai envie d’être de mauvaise foi. Point.

Et bien sûr, j’évite les allers-retours d’un rayon à l’autre parce que je n’ai pas bien lu ma liste sur laquelle il y avait écrit en haut à gauche « dentifrice » alors que j’ai déjà écumé en long, en large et tout de travers le rayon hygiène et que j’en suis aux boissons, à l’opposé.

Et j’évite… les vilaines tentations d’acheter ce nouveau produit révolutionnaire ou ces biscuits hyper appétissants. Et je n’oublie plus rien… et je n’oublie plus grand-chose et n’achète pas en triple car je peux me lever pour ouvrir mon réfrigérateur ou mon placard pour vérifier si oui ou non, j’ai.

Encore que… En chassant les promotions, je me retrouve vite avec 3 tout petits flacons d’eau déminéralisée (de 5 litres chacun) ou 6 lots de haricots verts (là j’avoue, j’ai un peu buggué). En image, ça rend bien mais à ranger, c’est plus compliqué. Peu importe, au moins je ne manque pas et je suis prête à affronter depuis chez moi un cataclysme (autre que des enfants affamés et agités) qui nous obligerait à rester confiner 15 jours : on pourra toujours manger des haricots !

Enfin voilà, je suis une maman moderne, je pars à la dérive... euh, non au drive.

Mère en dérive choisit le drive
Mère en dérive choisit le drive

Publié dans mon quotidien de maman

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A
je suis une adepte moi aussi. J'ai fait un article là dessus il y a quelques semaines http://aaahcestdurdetremaman.blogspot.fr/2016/09/apologie-du-drive.html<br /> Ca m'est arrivée de commander plein d'articles en double, triple ou quadruple mais maintenant avec les listes toutes faites beaucoup moins...
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