Et les ennuis commencent...
Depuis 6 ans, je me vante d’avoir fait l’enfant parfait ou presque. Une petite fille gentille et souriante, obéissante et agréable.
Et la voilà en CP, au début de sa carrière d’élève. Elle apprend vite à lire, elle se débrouille plutôt bien. Et chéri et moi sommes confiants dans l’avenir, ça va rouler tout seul.
Oh mais que se passe-t-il ? Après des mois de lecture à la maison en guise de devoirs, la maîtresse a passé la deuxième : il faut maintenant savoir écrire des mots. Mais pas juste 2 ou 3, non, aujourd’hui par exemple il y en a 11 à retenir ! Avec des « z » ou des « s ».
Elle les lit, nickel. Elle les apprend (euh, vraiment ? Elle est bien sensée les apprendre mais c’est peut-être là le problème : sait-elle apprendre ?) et je les lui dicte ensuite. C’est à ce moment-là que mes yeux saignent, que mes dents grincent et que ma patience fait demi-tour. Noooonnn !!!! Reviens ! Je vais avoir besoin de toi !
Je souffle, par le ventre. J’inspire un grand coup et je corrige. C’est la caca, c’est la cata… Ok, je m’y attendais un peu en fait (c’est peut-être plutôt ça le problème ? Je lui transmets mes ondes négatives ?). Il y a beaucoup de fautes.
Je lui fais vérifier, corriger et réapprendre. Et on s’y remet. « treize »… « ciseaux »… En même temps, je m’occupe l’esprit en vous relatant ma dure vie de maman, histoire de détourner mon attention et de ne pas zieuter au fur et à mesure (et m’agacer au fur et à mesure. Mieux vaut une seule grosse fois). Elle termine, je lui demande de relire et je corrige. What !! Comment est-ce possible ?? Il y a encore plus de fautes : « séro »… « sureprise »… « ciso ». Vite, de l’air !!
Je respire, toujours par le ventre (je vous jure, ça détend) et je monte le ton. Elle pleurniche, elle relit, re-re-apprend, elle me dit « c’est bon » et je lui réponds « non, c’est pas bon » (j’en sais rien mais faut bien que je montre un peu de ma mauvaise humeur). Elle relit. On y retourne.
Les dents toujours serrés, je lui dicte à nouveau les mots : « poison »… « mademoiselle »… Je lui demande de relire. Elle s’exécute. Je lui demande si tout est bon, elle répond « je sais pas ». Ah. Je regarde quand même (je ne peux décemment pas faire comme si elle n’était pas là, il faut assumer… oui mais je savais pas moi que les enfants demandaient autant de travail et de patience !! On m’avait pas dit euh !!!) et ô miracle, il n’y a qu’une seule erreur ! Je lui barre le mot, et elle me corrige immédiatement le « sebre » en « zèbre ». Ouf !! « Je peux aller jouer dehors maintenant ? », « ben non ».
Oui, ma petite fille parfaite ne l’est pas et si ça se trouve, elle ne sera pas une bonne élève. Elle est déjà plutôt rêveuse en classe qu’assidue et, sortie de la lecture, elle ne montre pas beaucoup d’entrain ou de facilités. A voir…
Allez, courage, plus que 11 ans au minimum…