Comme s'il avait toujours été là...
Vous attendez un enfant. Peut-être l'avez-vous longtemps imaginé, rêve, désiré. Peut-être avez-vous bien vécu avant. Vous avez profité de vos jeunes (et moins jeunes) années. Vous êtes sortis, avez rencontré, ri, bu, dansé jusqu'à l'aube. Vous avez dormi jusqu'à l'indécence, insouciants.
Où vous avez privilégié les études, le travail. Ne comptant pas vos heures. Investis en entier dans le monde professionnel.
Peut-être avez-vous toujours tellement souhaité être parents et connu tant d'obstacles à la procréation. Vous avez pleuré, espéré, renoncé, recommencé. Vous avez consenti des sacrifices dont vous vous pensiez incapables mais tellement plus faciles finalement que l’idée de n’avoir jamais d’enfant.
Peut-être. Mais en tout cas, vous avez eu une vie, bien à vous.
Et puis vous attendez un enfant. La joie, la surprise ou le miracle. Le ventre s'arrondit. Vous vous affairez pour préparer sa venue qui tarde... 9 mois interminables, surtout quand approche l'événement. Une vie et 9 mois.
Et l'enfant arrive. Et vous découvrez enfin ce sentiment incroyable... de l'aimer au premier regard, au premier son, à la première caresse. Il est là, enfin, et vous êtes parents. Totalement. Dans ton votre corps et votre cœur et votre esprit. Mais aussi au travers du temps. Comme s’il avait toujours été là.
Il a une heure, un jour, un mois, mais il remplit tous les vides de votre être. Une évidence. Et il semble parfois difficile et irréel d'admettre qu'on a eu une vie avant lui, sans lui. On le sait mais c'est comme s’il avait toujours été là.
Vous ne comprenez pas ce que j’écris ? C’est certainement parce que vous n’avez pas encore rencontré l’Amour, l’Enfant. Peut-être ces mots feront-ils écho le jour de LA rencontre. Et même si vous les avez oubliés, ces mots, vous comprendrez tout : ce besoin de répéter « tu verras, il n’y a rien de plus beau au monde, de plus fort, de plus vrai », ce sentiment d’être enfin quelqu’un parce que vous avez créé la vie et vous avez désormais pour mission de la protéger et l’accompagner. Et vous penserez forcément, tôt ou tard : c’est comme si je l’attendais lui et pas un autre, comme s’il avait toujours été là.