Avant le semi... Sentiments mitigés
Il y a eu la période d’avant-avant-le-semi. Celle où l’on a commencé à en parler, dans le vide, dans le vague, pour rire ? Ah ben non, il ne plaisante pas. Chéri s’est lancé : « je m’inscris ».
Qui ? Que ? Quoi dont où ? Tu t’inscris ? Mais mon amour, c’est un semi-marathon, une moitié de marathon, un mi-42 kilomètres !!!! Et nous on court pas plus de 10 kilomètres dans la souffrance et le renoncement de nous-mêmes !! Bon, ok. Je m’inscris aussi.
Stupide ? Oui, j’avoue. Tout mon corps et mon esprit rejettent cette idée absurde de courir pendant plus de deux heures. Tant et si bien que j’avais parqué dans un coin de mon petit cerveau cette information, oubliant presque que je m’étais inscrite… par défi.
Il y a eu ensuite la période d’avant-le-semi. Celle où je ne dors pas très bien parce que je stresse. Chéri ne comprend pas pourquoi. Celle où je lâche un gros soupir à chaque fois que quelqu’un évoque le marathon et où je me pose mille questions. Celle où je demande conseil à mon papa, ancien triathlète et marathonien, qui, pour me rassurer, me dit que tout le monde est capable de courir un semi. Oh déception !!!! Moi qui croyais que j’étais un peu à part. Bon, tout le monde est capable (ça reste quand même à vérifier) mais tout le monde n’a pas l’envie ou la folie de se lancer, hein !?
Et nous voilà en période de juste-avant-le-semi. La veille de la course, il faut aller chercher les dossards. Je passe une première fois au « village » (ouais, carrément) et j’aperçois une file d’attente très longue, trop longue. Je renonce. Je repars.
Oui mais bon, va bien falloir les retirer ces foutus dossards. J’y repasse avec un copain et la file a disparu. Cool. On rentre dans the village et il y a, devant chaque cahute, une file longue, très longue. Pas cool. Mais on y reste. Pas envie d’y retourner le samedi, le jour-même de la course.
Bref, après avoir passé la première épreuve de ce semi (attendre patiemment), nous ressortons tous fiers avec nos sacs. Comme des milliers d’autres que tu croises dans la rue, sur les quais, sur les boulevards… Une secte !! On se reconnait, on se toise, on s’interroge : c’est pour lui-même ? Court-il le marathon ou le semi ou le relais ?
Ils sourient, marchent la tête haute et moi je baisse les yeux sur mon joli sac plein de canelés et je souffle, comme avant un accouchement : je me suis préparée, je sais que je suis capable mais il me tarde que ce soit terminé. Alors je pourrai être fière et soulagée. Et certainement persuadée que ce sera le seul et l’unique. Pas question de remettre ça…