Maternité vs Carrière

Publié le par Raphaëlle Hosteins

Comme vous le savez, vous mes chers lecteurs assidus (et sinon je vous l’apprends), j’ai commencé un nouveau travail le 1er mars. Une montée en grade sur un poste intéressant et prenant. Et c’est l’occasion pour moi de m’interroger sur la dualité maternité/carrière.

Evidemment, ce n’est pas un secret, ces 2 situations ne font pas franchement bon ménage. On le sait, on l’accepte plus ou moins et on le vit. En général, c’est chéri qui a le champ libre et cela s’explique de plusieurs façons :

 

C’est bien la femme qui porte l’enfant et quelle que soit la situation financière et la décision du couple, c’est ainsi, c’est l’histoire de la vie (eeehhh… ouimembe…. Jibaba hmmmmm…. Ouembehe). Et puisqu’elle porte la vie pendant 9 mois, c’est elle qui devient grosse et irritable et qui ne peux plus travailler avant, pendant et après l’accouchement (et il y a tout un tas d’autres trucs qu’elle peut plus faire mais c’est pas le sujet. Grrrrrr). Alors, évidemment, on ne va pas demander une augmentation ou une promotion quand on ressemble à madame Bibendum. Et les employeurs sont toujours plus réticents à embaucher une jeune femme dans la fleur de l’âge qui sera susceptible de leur faire un bébé dans le dos (c’est une image, bien-sûr). Condamnées par nature.

La disparité des salaires et des évolutions de carrière entre hommes et femmes (expliquée donc en partie par les grossesses) ne permet que rarement un choix plénier. Il s’agit plus souvent de favoriser la carrière de l’homme, celui des deux qui subvient aux besoins de tous, et la femme se doit de se mettre entre parenthèses, au risque parfois de se nier (mais c’est une autre histoire). A moins que les ressources pécuniaires de la famille permettent d’employer du personnel de garde d’enfants et la femme aura alors l’occasion de s’épanouir professionnellement si tel est son désir. Vraiment ?

Non, pas vraiment. Ou pas souvent en tout cas. Car, en dehors de la grossesse et de l’allaitement, exclusivement réservées aux femmes (oui, j’avais envie de souligner l’évidence), l’éducation est encore bien souvent affaire de mères et elles se sentiront plus légitimes que leur moitié de se « sacrifier » pour leurs enfants. A moins que ce ne soit l’homme qui n’ait pas envie, ou pas l’idée de le faire. C’est terriblement cliché et tellement ancré dans les mentalités. Et chéri et moi n’y échappons pas. Je ne me suis pas franchement posé la question. Il était naturellement établi, implicitement, entre chéri et moi qu’il ferait une carrière et que je m’occuperai des enfants et de la maison. J’ai cependant la chance d’avoir épousé un homme qui reconnait mes sacrifices à leur juste valeur en les associant à sa réussite : comment un père peut-il réussir s’il doit gérer sa famille au quotidien ?

 

Et quand, malgré ces difficultés généralisées, la mère se lance à son tour dans un plan de carrière ou, tout au moins, s’investit dans le travail, elle trouve de nombreux obstacles qui la feront parfois renoncer. Parce que chéri ne participe pas davantage aux tâches familiales ou parce qu’il n’y a pas du tout de chéri ou parce que, comme chez nous, sa carrière le monopolise déjà trop pour qu’il dégage assez de temps pour rééquilibrer.

Il faut donc mener de front un travail et une famille. Et j’en suis là aujourd’hui. Alors, je ne suis pas médecin ou chef d’entreprise. Je suis dans l’administration, qui permet toujours une plus grande souplesse que le privé, et j’ai assez de liberté pour gérer mon temps à peu près comme je veux. Mes deux grands sont plutôt autonomes dans leurs déplacements et numéro 1 ramène parfois numéro 3 à la maison après l’école. Les conditions ne sont donc pas aussi difficiles qu’elles pourraient l’être.

Toutefois, je viens de reprendre à temps plein et je m’investis en temps et en énergie dans ce nouveau poste où j’ai presque tout à apprendre. Je suis donc moins disponible pour le reste, naturellement. Mes journées passent à une allure effrayante et je ne trouve même plus le temps d’écrire pour le blog (et j’en suis tellement désolée !!!!). Je ne fais plus les comptes (oh le stress), je fais les courses à l’arrache le week-end, je ne cuisine plus…

J’essaie de rester disponible pour les enfants, je fais les devoirs de la petite (oui enfin c’est elle qui les fait hein !), je vais les chercher ou je les conduis quand je peux et je garde mes soirées pour le sport à moi (non mais, c’est important !!). Mais tout combiné, cela donne des semaines incroyablement chargées, une fatigue qui s’installe et le sentiment de ne pas tout gérer.

C’est frustrant autant qu’excitant. C’est usant autant que boostant. Et pour tout concilier, il me faut de l’aide. Celle de mes enfants que je mets à contribution pour les tâches simples (vaisselle, poubelles, ménage) et celle de chéri qui doit participer un peu plus et accepter aussi, peut-être, les manquements. Et il me faudra certainement réfléchir à une meilleure organisation ! Mais quand on veut… Pas question d’abandonner. Je suis toujours maman (condamnée à vie 😉) mais Mi-maman, Mi-moi et moi, je veux aussi m’éclater au travail.

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