L'enfant qui disait d'accord
Non pas qu’ils aient bravé notre autorité plus que d’autres enfants, mais nos deux premiers numéros avaient le non facile. Ils contestaient souvent les ordres simples du genre « vas te laver », « range ta chambre »… Il fallait souvent insister, parfois lever le ton et avouons-le, c’est un peu agaçant.
Puis est arrivée notre numéro 3 : l’enfant qui disait d’accord. La réponse de notre puce à la plupart de nos demandes était « d’accord ». Il pouvait lui arriver d’essayer de dire non de sa toute petite voix mignonne, sans conviction. Et il nous suffisait de répéter une fois pour qu’elle s’exécute gentiment.
Cette souplesse a d’ailleurs toujours étonné notre entourage qui ne tarissait pas d’éloges sur ce merveilleux enfant docile. « Elle est vraiment trop mignonne ! Elle râle jamais ! Elle obéit ! Comme c’est agréable ! ». Oui, c’est agréable de ne pas avoir à batailler pour tout ou pour rien. Et j’en étais bêtement fière alors que je n’y étais pas pour grand-chose. Mais les mamans sont ainsi : fière de tout et de rien. Et il ne faut pas bouder son plaisir, nous avons assez de tracas au quotidien.
Mais vous aurez remarqué que j’utilise le passé. Oui, car ma petite puce gentille s’encanaille. Bien que ce soit en elle, cette gentillesse, elle grandit et cherche elle aussi à s’affirmer.
Mais pourquoi changer ce fonctionnement si plaisant ? Il faut dire qu’elle est à bonne école en observant son entourage et notamment ses frère et sœur. Serait-ce donc par imitation ? Pourtant elle voit bien que nous nous fâchons quand la résistance persiste. Mais qui pourrait lui reprocher ce mimétisme. On apprend des autres, on évolue au-travers du regard qu’on leur porte et qu’ils nous portent en retour. Elle est la petite, elle doit vouloir se comporter comme les grands.
A moins que ce soit simplement le cheminement normal. Elle grandit, elle tente de s’imposer, de s’opposer. Je peux d’ailleurs observer le même comportement dans d’autres familles. Ma petite fille ne restera pas indéfiniment mon bébé, cette douce fillette docile. Elle doit apprendre les limites et pour cela, elle doit les tester elle-même. L’apprentissage par l’expérience, mieux qu’un cours magistral.
Pour autant, numéro 3 est encore une enfant facile qui ne s’inscrit pas dans le conflit. Il lui arrive de souffler, de taper un peu du pied ou de répondre et en retour, il nous suffit de hausser le ton, de proférer une menace et la demoiselle s’exécute en boudant un peu (il faut bien marquer son mécontentement !). L’enfant qui disait d’accord a certes changé, mais il est toujours un enfant cool, un petit troisième (comme sa maman), un petit ange (oui… comme sa maman !!)