Ils s'auto-éduquent! Suis-je encore utile?
Il y a longtemps, il y a 9 ans, il y a une vie (celle de numéro 3 en tout cas), à la naissance de la petite dernière, chéri et moi avions prévenu les 2 grands. Cet enfant à venir aurait, tout comme eux, 2 parents présents et éduquants mais il aurait également une grande sœur et un grand frère. Et naturellement, nos 2 numéros allaient faire partie de l’éducation de numéro 3. Par la force des choses. Par leur simple présence, ils allaient exercer une influence sur leur petite sœur. A 5.5 ans et presque 8 ans, ils ne seraient pas seulement des spectateurs.
Nous souhaitions les sensibiliser à l’importance qu’ils allaient avoir pour elle et l’impact de leurs faits et gestes. L’idée n’était pas de les associer à son éducation, de les impliquer outre-mesure mais c’est un fait que chaque personne influence l’autre au sein d’une même famille, non ?
En disant cela, donc, je voulais juste qu’ils aient en tête qu’ils seraient pris comme exemple, qu’ils le veuillent ou pas, et qu’ils devaient en avoir pleinement conscience.
Alors, est-ce pour cela que numéro 3 n’a pas eu 2 parents mais 4 ? Et j’exagère si peu ! Numéros 1 et 2 la reprennent sans arrêt, la corrigent (pas physiquement, heureusement), la conseillent, lui râlent dessus… Et ils ont souvent raison sur le fond. Je les reprends donc régulièrement pour leur rappeler qu’en ma présence, ils n’ont pas besoin d’agir ainsi. Quand je suis là, ou quand leur père est présent, c’est à lui ou à moi d’intervenir, si nous le souhaitons. Les décharger de ce fardeau et alléger celui de numéro 3 par la même occasion.
« Oui, mais vous ne voyez pas quand elle fait ça ! » Et ? Et donc ? Ont-ils conscience qu’ils ont bénéficié de la même éducation (de la même bas en tout cas) sans avoir des aînés pour en rajouter ?
Ils veulent bien faire, c’est une évidence. J’irai même plus loin dans ma réflexion : ils ne savent pas faire autrement car ils ont bien intégré les règles (pour les autres tout au moins. Pour soi, c’est parfois moins évident). Une impolitesse, une imprudence, et leur sang ne fait qu’un tour. Ils ne peuvent s’empêcher de faire une réflexion, de se reprendre les uns les autres.
Je pourrais presque me dire : ça y est, mon travail est terminé. Ils sont autonomes. Ils s’auto-éduquent. Il y en aura toujours un pour relever l’erreur de l’autre et lui rappeler ce qu’on attend de lui, ce qui se fait ou pas.
Et puis non. D’abord, je crois qu’être parent est un travail à vie. Pas de retraite. Pas de vacances non plus. C’est non-stop. Tout ce qu’on a inculqué, même bien intégré, peut être remis en question. Tout peut basculer à tout moment pour tout un tas de raisons que je n’imagine même pas.
Et même si j’avais, si Nous avions, transmis l’essentiel. Si nos règles étaient désormais de l’acquis, il reste tant d’embûches sur le chemin. Ils auront encore longtemps besoin d’être rassurés, poussés, calmés, encouragés, accompagnés. Et le rappel des règles par leurs frère et sœurs ne suffira pas à les guider vers la vie d’adulte. Ils ont encore tant besoin de nous, de la sécurité que nous leur apportons et même de notre exemple !
Je peux déjà me réjouir qu’ils aient assimilés nos valeurs. Je me lamenterai plus tard de leur zèle qu’ils n’appliquent pas toujours à eux-mêmes…