Préparation mentale: comment bien vivre les grandes étapes de la vie de maman
Quel beau titre ! Tout un programme !
En tant que maman, on sait qu’il faut de l’anticipation, de l’organisation. Oui, je suis d’accord. Pas pratiquante, mais très croyante. Mais ce n’est pas de ça dont je vais vous parler.
Non, je parle d’anticipation dans une dimension plus grande que le quotidien. Je vais vous parler du temps, des périodes de vie, des grands événements.
Parce que, aujourd’hui, j’ai un peu l’impression d’avoir toujours un coup d’avance. Rien qui ne me servirait à faciliter ma vie de maman. Pas vraiment. Mais plutôt une préparation mentale à mon rôle suivant et l’évolution de mes enfants.
Et paradoxalement, j’ai bien du mal à les voir grandir. Je m’explique.
Chéri et moi avons chacun son sujet qui fait grincer nos petites dents usées. Et chacun prend du plaisir à torturer l’autre.
Moi, j’ai du mal avec l’idée que mes enfants chéris vont quitter le nid. Je sais que ça arrivera et je l’accepte… mal. Disons que je ne suis pas pressée. Alors chéri prend un malin plaisir à parler de l’avenir, lorsque numéro 1 volera de ses propres ailes. Et on récupèrera sa chambre immédiatement. Et on fera ci et ça… Et il sourit de me voir grimacer et lutter.
Lui n’aime pas qu’on parle de petits-enfants. C’est franchir un cap, gravir un échelon dont il se passerait bien. Et je me régale à lui dire qu’il faut penser à tel ou tel aménagement en incluant la donnée « petits-enfants ». Et je ris de le voir s’agacer.
Mais finalement, avec ces petits jeux, nous sommes dans une préparation mentale à l’avenir. Comme le skieur qui mentalise sa descente, histoire de ne pas rater le virage. Et c’est bien un exercice que je crois avoir toujours fait, inconsciemment.
On se prépare aux événements, petits et grands. On anticipe légèrement la suite pour ne pas être pris au dépourvu et ne pas les vivre comme des malheurs : la naissance et les privations de quelques libertés, l’articulation crèche/travail et l’organisation qui en découle, l’école et les devoirs, l’adolescence et les discussions relatives à cette période si particulière (règles, relations sexuelles, tabac…).
Oui, on anticipe. On se prépare. On établit des stratégies, des discours. On imagine la suite immédiate pour être prêt, autant que possible.
Cela n’empêche pas qu’on n’a pas spécialement envie que le temps passe vite. Non, il faut vivre chaque moment de vie sans chercher à passer au suivant. Mais le suivant arrive inexorablement et mieux vaut ne pas le découvrir comme Newton, en le recevant en pleine poire. (Ah ah ah !! Non ? Ben si quand même, c’est drôle !! Pomme, poire… Le genre de blague qui file la pêche !! … Ok, je sors… ah ben non, je reste)
J’en suis donc maintenant à anticiper une des prochaines étapes. Enfin, je vois un peu loin, j’avoue puisque j’en suis à me dire que je vais adorer être grand-mère. Je ne suis pas pressée du tout. Ni pour elle (numéro 1 j’entends) ni pour moi. Et il y aura des étapes avant celle-ci (je l’espère en tout cas !!).
En fait, pendant longtemps, j’ai regardé avec envie les bébés. Puis j’ai eu numéro 3 et j’aurais plutôt eu tendance à les fuir. Aujourd’hui, à nouveau, j’ai grand plaisir à observer les plus petits. Et je me dis donc que j’en suis à l’étape suivante, celle où je me prépare à devenir grand-mère.
En me relisant, je me dis que vous allez penser que je suis totalement à la ramasse. Je vous livre mes impressions comme elles viennent. Et devant ma grande qui arrive sur ses 17 ans, je réalise qu’elle peut effectivement m’échapper dans peu de temps. Je me raccroche donc à cette idée que ma fille restera toujours près de moi ou, en tout cas, reviendra. Et au lieu d’avoir à m’occuper d’elle, j’aurai à chouchouter ses petits.
En fait (merci l’écriture, ça me sert de psychothérapie), cette idée m’aide sûrement à accepter celle, plus sombre, de voir mes enfants s’éloigner. Mes petits…