Scolarité : maman plus détendue au troisième...

Publié le par Raphaëlle

Au premier enfant, tu es blindée de principes. Tu veux tout faire bien et tu t’inquiètes de tout.

Et quand il s’agit de scolarité, l’aîné porte une lourde charge : les espoirs et les ambitions de ses parents.

J’étais bonne élève et très sérieuse en classe. Et avec le recul, j’aurais voulu faire mieux. Alors, j’ai reporté mes exigences sur mes enfants. Du moins, sur la première car le deuxième ne répondait pas à mes standards et la troisième… ben, justement, c’est là tout mon propos.

 

Autrefois

Mes premières années de maman d’enfants scolarisés, je les ai passées dans le stress et le ressenti. Je trouvais que mes enfants ne travaillaient pas assez. Ils pouvaient faire mieux. Ils pouvaient être meilleurs que moi mais ils ne fournissaient pas les efforts que j’attendais d’eux.

Mon manque de patience n’a pas aidé. J’en suis bien triste mais je n’ai pas su faire autrement. Lorsqu’ils mettaient de la mauvaise volonté, je virais folle. Je partais dans les tours, je criais et je n’obtenais évidemment pas les effets escomptés.

Je ne suis personne pour vous conseiller mais à me lire, vous avez compris : j’ai eu tort. Je n’avais pas la bonne méthode. Pour autant, n’étant pas totalement stupide et obtuse, je m’en rendais bien compte mais c’était plus fort que moi.

J’avais la conviction qu’ils devaient être bons à l’école. Que leurs résultats étaient importants. Je ne savais pas prendre la hauteur que l’expérience m’a permis d’acquérir.

 

De la même façon, et pour les mêmes raisons, je ne manquais pas une rencontre parents-professeurs ou une réunion. J’essayais de voir un maximum d’enseignants. Je prenais des notes. Je posais des questions.

Je courais dans les couloirs à la recherche de la salle. Je scrutais ma montre, anxieuse, en craignant de rater le rendez-vous suivant parce que le précédant prenait du retard (on en parle des parents qui monopolisent les enseignants pendant que les autres attendent sagement et s’efforcent de respecter les horaires et les timings ? Hein ?).

Je devais me débrouiller pour gérer la garde des uns, le repas, les sports : chéri n’était jamais là, ces rendez-vous se font généralement en pleine semaine. Et je le faisais, par obligation selon mes propres exigences.

 

La différence

Il y a d’abord une différence d’âge. J’ai quelques années de plus et numéro 3 a 5.5 ans de moins que son frère.

Mais c’est surtout l’expérience qui m’a menée là. En vérité, j’ai rapidement eu l’impression d’entendre les mêmes choses et je ne retournais jamais lire ce que j’avais noté (où d’ailleurs ? sur un papier volant ? Dans un bloc-notes ? Bon, j’avoue, j’ai manqué de sens de l’organisation…).

Et à bien y réfléchir, et sans dénigrer l’Education ni les professeurs, les résultats scolaires ne sont pas si importants. Tant qu’ils savent lire, écrire, compter, réfléchir et se comporter en société, ils ont appris l’essentiel. Ils doivent simplement réussir aux examens.

-Bien-sûr, une scolarité exemplaire et des résultats brillants sont un plus qui peuvent faire la différence dans certains cursus et j’aurais kiffé ma life si mes enfants avaient été les premiers de la classe. Evidemment-

C’est bien souvent plus tard qu’ils prennent conscience de l’importance de s’investir. Il faut pour cela qu’ils trouvent leur voie. Ils apprennent alors avec plus de plaisir et d’assiduité les matières utiles à leur métier futur.

 

 

Aujourd’hui

Je suis donc beaucoup plus détendue sur le sujet. D’abord parce que, comme je vous l’écrivais ici, j’ai pas mal lâché la mission « devoirs ». Trop de stress pour tous. Il faut parfois s’avouer vaincu, pour le bien du plus grand nombre.

Et puis parce que j’ai relativisé. C’est ce qui arrive quand on vieillit et quand on a de l’expérience.

J’exige toujours de mes enfants un comportement adapté et un minimum de travail. Ils doivent obtenir des résultats suffisants pour avancer. C’est ce qu’ils font. J’imagine qu’en étant plus exigeante, ils pourraient être meilleurs. Tant pis. Vraiment, tant pis.

Et lorsqu’il s’agit de rencontres avec les professeurs, je ne me mets aucune pression. Ainsi, ce soir, j’ai pris rendez-vous avec la professeure principale. Je me suis entretenue rapidement avec elle, satisfaite d’entendre que ma fille était sérieuse et qu’elle en avait sous la pédale. Puis, je suis sortie quand d’autres parents couraient partout pour voir les uns ou les autres.

Et je n’ai même pas ressentie de honte. J’étais sereine. Ma fille est dans les clous et si elle devait ne plus l’être, je ne doute pas que j’en serais avisée et alors là, j’agirais différemment.

Et je dois vous avouer… c’est très confortable comme position !

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
M
super article, je me retrouve complètement dans ce que tu dis au début !!! je suis toujours sur leur dos pour les devoirs et c'est stressant pour tout le monde j'ai tellement peur qu'ils ratent quelque chose. Ils sont loin d'être les meilleurs et n'ont pas de facilités comme certains mais j'avoue que j'arrive pas à lâcher prise . et je ne veux pas de troisième! 😋
Répondre
R
Peut-être qu'on n'est pas obligé d'en faire un troisième pour se détendre ! Mais moi, il m'a fallu le temps... et l'expérience. Ce qui est certain, c'est qu'on fait au mieux en notre âme et conscience.<br /> Bon courage!
P
Forcément, on a envie du meilleur pour nos enfants...et je crois comme toi qu'on gagne à comprendre que 'meilleur' ne signifie pas forcément 'performance' ou 'excellence', en tout cas pas toujours comme on le conçoit. Mais c'est sûr que ça demande du lâcher prise!
Répondre
R
et ce lâcher prise, dans mon cas, aura pris quelques années. Ce n'est pas mon naturel mais je suis bien aise d'y être parvenue ! Et les enfants aussi préfèrent!