Alimentation : la charge mentale de la maman
La charge mentale… Oui, j’en ai déjà parlé. Et pour cause ! Elle existe encore et toujours et elle concerne essentiellement les femmes. Et si on parlait alimentation ?
Car l’alimentation des enfants, chez moi comme dans beaucoup de foyers (vous me confirmerez), est essentiellement à la charge de la maman.
L’allaitement et le biberon
Vianney est un papa formidable, il aide sa femme et donne le biberon à son fils… Non, je ne délire pas, je répète les propos d’un(e ?) journaliste qui semblait trouver épatant l’intervention de Vianney dans la vie de son fils. Ou plus exactement, dans celle de la maman.
Naturellement, j’ai bondis de mon siège en entendant ça et j’ai couru partout en agitant les bras et criant au scandale : quoi ??? On doit féliciter un papa qui donne un biberon !? WTF !
Parce que non, hein… on ne doit pas s’en étonner. C’est la moindre des choses me semble-t-il. Il était là au moment de la conception (je suppose) ou de la décision de construire une famille.
Cependant, c’est toujours bien ancré dans les mentalités : l’homme aide. Bien que cela évolue et rapidement selon moi, on entend encore souvent des femmes être heureuses que leurs hommes les aident et des hommes demander à leur femme s’ils peuvent aider. Comme si la charge revenait naturellement à la femme et que l’homme avait la bonté de proposer une aide facultative.
Cela va de soi, lorsqu’on parle d’allaitement, la tâche est difficilement délégable. Mais elle l’est en partie. Et l’homme peut apporter son soutien et sa contribution d’autres façons (donner le lait tiré par la maman, changer l’enfant (enfin, changer sa couche… tu vois, y a pas de SAV), prendre en charge les à-côtés pour créer un environnement serein et propice à l’allaitement…).
Quoi qu’il en soit, souvent (je ne répèterai pas le mot « souvent » à chaque phrase mais gardons en tête que ce que je dis arrive souvent mais tout le temps), c’est la femme qui gère même quand il s’agit de lait artificiel. C’est elle qui choisit le lait et qui décide d’en changer si bébé supporte mal. C’est elle qui suit la croissance et donc l’évolution des doses. C’est elle qui prend en charge la diversification et qui achète ou cuisine les plats.
C’est la maman qui va se renseigner sur les premiers aliments à donner et ceux à éviter. Et sûrement plein d’autres petites choses.
Les placards
Ils ne se remplissent pas par magie. En général, c’est maman qui les gère : elle décide de la disposition des denrées qu’elle achète. Alors oui, papa fait les courses mais un peu comme on ramasse des coquillages sur une plage : oh ! c’est nouveau ! Ça a l’air bon ! Allez hop, dans le caddy !
Maman, elle, choisit les aliments en fonction des goûts et des besoins : nutritionnels, pratiques (du genre, penser au pique-nique de l’enfant qui part en sortie scolaire ou gérer le nombre de goûters nécessaires pour la semaine).
Elle s’assure qu’il ne manque pas de pâtes, de riz, de céréales ou de yaourts. Elle prévoit les courses en fonction du nombre de repas.
La cuisine
Je ne suis pas une grande cuisinière, loin s’en faut. Mais j’ai toujours préparé des repas pour la famille en essayant d’équilibrer. Maman ne se fait pas que des amis avec ses légumes mais elle a bonne conscience.
Papa, lui, il fait à manger selon l’inspiration du moment et ce qu’il trouve devant ses yeux quand il ouvre le frigo. Si on comptait sur papa, les enfants mangeraient tous les jours à leur faim mais je ne suis par certaine qu’ils trouveraient autant de variété dans leurs assiettes. Et on y verrait souvent du bœuf, du riz et de la salade.
Et là, je vous parle de moi, cette femme chanceuse dont l’époux est capable de prendre en charge les corvées. Mais dans d’autres familles, c’est bien pire !
Bref. Cela peut paraitre anodin mais cette charge mentale est réelle et elle apporte son lot de stress : manque-t-il quelque chose d’essentiel ? Aurais-je le temps de faire les courses et de me rendre au cabinet médical ? Mange-t-il assez ? Trop ? Bien ? Fais-je les choses comme il faut ?
Et les enfants grandissant, la mission alimentation change peu. Il faut toujours nourrir tout le monde et continuer à veiller sur leur santé. La différence ? On peut envoyer un enfant acheter ce qu’il manque ou lui demander de noter lorsqu’il prend le dernier paquet de pâtes ou de biscuits, on peut même les laisser cuisiner et parfois, zapper un repas et leur dire de se débrouiller !