Vénus venue velue...s'épile le poil
Je vous ai trouvé un sujet au poil. Aux poils plus exactement. Avec du glamour et de la poésie. Loin des préoccupations covidales, des restrictions et des masques… encore que.
Alors oui, j’avoue, je suis en manque d’inspiration en ce moment, mais ce sujet-là, j’avais prévu de vous l’offrir tôt ou tard. Et pourquoi ? Parce que le poil et la chasseuse de poils font partie de ma vie. Et nous avons signé un contrat, vous et moi : je vous dis la vérité et vous ne jugez pas. Si, si, rappelez-vous…
Chez l’esthéticienne (jamais eu à faire à un homme pour ma part mais vos anecdotes sont les bienvenues), tu y vas par une sorte d’obligation morale. Tu te le dois, ou tu le dois à ton conjoint … ou à la société ... Tu pourrais aussi laisser ton pelage tranquille. Certaines le font. Pas moi. Je n’assumerais pas. Laissez-moi être banale et conventionnelle.
Comment se passe une séance d’épilation ? Messieurs, voici ma vérité. J’imagine qu’elle doit ressembler à celle de vos dames.
D’abord, tu regardes ta fourrure ou tu la caresses jusqu’à ce que tu l’admettes : il est temps de prendre rendez-vous. Tu l’as nié pendant longtemps, tu as retardé le moment et puis, tu n’as plus pu. Il se peut aussi que ce soit quelqu’un d’autre qui, d’une remarque bienveillante, t’incitera à éliminer le poil : « oh la la, on voit que c’est l’hiver ! »
Si tu as tes habitudes auprès d’une professionnelle, c’est déjà une bonne étape de passée. Sinon, il va falloir trouver la bonne. Celle qui n’est pas trop loin et qui t’inspires confiance. Il faudra tester, et retester avant de valider sur plusieurs critères : qualité du travail, mise en confiance, tarif, propreté du cabinet… Le bavardage peut être un critère : il faut savoir parler de la météo, du gouvernement, des vacances… comme chez le coiffeur, en plus mauvaise posture.
Personnellement, il me faut toujours du temps avant de décrocher mon téléphone. J’ai bizarrement toujours eu en horreur de répondre à la question : vous faites quoi ?
Alors, à cette question, sachez que l’esthéticienne n’attend pas de vous que vous lui racontiez votre journée ou vos projets. Non. Elle veut savoir quelle partie de votre corps elle aura la joie de triturer. Il faut donc anticiper et se trouver dans un endroit désert avant de lâcher un : « maillot semi-intégral et aisselles » du bout des lèvres.
La grande révolution moderne : on peut maintenant réserver un créneau par internet. Ce qui est hyper confortable : tu le fais à l’heure qui t’enchante et d’où tu veux et c’est nettement plus discret.
L’épilation c’est comme une séance de sport : tu te laisses pas le choix. Tu y vas et tu subis. Tu seras contente quand ce sera terminé. Enfin, je te le souhaite.
« Bonjour. J’ai rendez-vous. »
« A quel nom »
« Chewbacca »
On te fait souvent patienter un peu. J’aime pas. Je préférerais qu’on y aille de suite pour que je sois débarrassée de suite. Mais bon, je dis juste « oui, bien-sûr » avec un sourire crispé que le masque a au moins l’avantage de cacher.
Et puis commence le show dont tu es l’animal savant et elle, la dompteuse.
Tu enfiles ta tenue de lumière : string jetable ou nudité impudique.
Tu t’allonges et tu obéis :
-Tournez la jambe sur le côté.
-Pliez le genou.
-Faites la grenouille.
Côôaa, côôaa
Même ça veut dire quoi, ça ? Messieurs, n’allez pas imaginer qu’on se met réellement à coasser. Nous avons un peu d’amour propre, même nue devant une inconnue. Il s’agit donc d’adopter une position dorsale, pieds joints, jambes écartées … tu visualises ?
C’est affreusement pas confortable et franchement pas glamour. Tu ne crains qu’une chose : que quelqu’un rentrer sans prévenir. Imagine la vision…
Et ensuite, c’est la valse des bandelettes et des bandes de cire. Elle applique, ça chauffe, parfois trop, elle tapote et scchhhlllllack, elle retire. Le poil vient avec (ouf, t’es là pour ça quand même). Je pense que tout vient avec en fait : le poil, le bulbe, les peaux mortes, les bactéries, ton amour propre. Une chance que le derme s’accroche.
Elle finit tout ça à la pince à épiler pour te faire souffrir plus localement et plus lentement.
Un peu de talc ou de lotion apaisante et c’est fini. Car il faut calmer l’irritation de notre peau sauvagement agressée comme on le fait lors de l’érythème fessier d’un nourrisson.
Et tu repars chez toi, dignement, l’entre-jambes irrité et talqué. C’est fait. Et ce qui est fait… est à refaire plus tard. C’est comme la mode : un éternel recommencement. Le poil ne se laisse pas abattre si facilement. Il revient en force, prêt à en découdre.
Vous avez peut-être une anecdote sympa sur l’épilation à nous partager ?