Soulagement ou plaisir

Publié le par Raphaëlle

Quand le soulagement devient plaisir.

Une grande tasse de thé, une gorgée d’eau par ci et par là, une réunion qui s’éternise ou une course qui n’en finit plus… et te voilà au bord de l’inondation. Une montée des eaux qui menace de déborder. Tu retiens, tu retiens et quand vient le moment d’ouvrir les vannes, ton soulagement te procure limite un orgasme. Tu souris, tu fermes les yeux, tu savoures (s’il vous plait, rassurez-moi : vous aussi !?). Et dans des périodes un peu sombres telles celles que nous vivons depuis des mois, tu décrètes ce soulagement comme le plus grand plaisir de ta journée.

C’est marrant mais un peu pathétique, j’avoue.

En fait, certains moments de soulagement sont vécus comme des plaisirs. La tristesse, c’est quand ce sont tes seuls plaisirs.

 

Je vais exagérer un peu certainement, mais j’ai l’impression que lors de mes premières années de vie de maman, mes plaisirs étaient essentiellement du soulagement : le calme, le sommeil, les devoirs terminés, les courses faites, la maison rangée… Oui, ça me donnait le sourire et me faisait du bien d’avoir terminé des corvées : c’était ça en moins à faire sur le reste de la journée.

Les enfants qui pleurent, crient, te sollicitent, mettent du bazar, se disputent, rient fort… usent ta patience (si tant est que tu en aies été doté au départ. Ce n’est pas mon cas). Lorsqu’ils sont tous à l’école ou chez les grands-parents ou même lorsque tu te rends au travail parfois, tu te sens tellement soulagée que tu en éprouves un certain plaisir. Tu ne feras peut-être rien de ta journée et c’est justement ça qui te procure un semblant de plénitude.

 

Je ne dénigre pas ces instants et ces montées de dopamine. Je les aime même beaucoup. Aujourd’hui, elles ne me suffisent plus. Ne m’ont-elles jamais suffi ? Je m’en contentais souvent pourtant. Mais aujourd’hui, je suis plus attentive à mes désirs et m’offre plus de plaisirs.

Facile me direz-vous ! Et vous avez raison : les enfants sont bien plus grands, je suis bien plus sage (vieille aussi, oui) et nous ne manquons de rien. Nous avons même de quoi nous faire plaisir, financièrement parlant.

Alors oui, c’est beaucoup plus facile pour la Raphaëlle d’aujourd’hui que celle d’il y a 15 ans. C’est que je ne me suis jamais posé la question non plus avant. Je ne m’imaginais pas me faire passer avant quoi ou qui que ce soit d’autre. Je pensais simplement devoir tout assumer en serrant les dents.

Les jeunes mamans actuelles, pour une partie en tout cas, essayent aussi de tout assumer mais sans s’oublier. Et elles ont tellement raison !!

 

Aujourd’hui, donc, disais-je, je sais me faire plaisir et il n’est pas question de m’en priver. C’est bénéfique pour tous : moi, chéri et les enfants. Car je suis plus sereine, plus heureuse même. Lorsque je veux retrouver les copines (oui, vous pouvez mettre cette phrase au passé), j’en informe chéri. Autrefois, je lui demandais si ça ne le dérangeait pas. Souvent, je ne lui en parlais même pas.

Si j’ai envie que l’on aille se promener en famille, je m’impose.

Je peux prendre un bain ou partir faire les magasins, seule ou accompagnée, si le cœur m’en dit et sans culpabiliser.

Je subis moins. Je prends le contrôle de ma vie. Et ça me fait rudement plaisir.

 

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