La montagne sans le ski: savoir apprécier

Publié le par Raphaëlle

Nous y allons peu. Nous nous y rendons parfois. Mais quand nous prévoyons un séjour à la montagne, c’est l’hiver et c’est dans l’optique de skier 6 jours, de 9h à 17h.

Nous aimons tous beaucoup la sensation de glisse, le vent qui fouette nos visages hilares, l’effort intense et le repos en fin de journée. Nous serrons les dents pour supporter les chaussures rigides au possible et qui laissent une empreinte douloureuse sur nos tibias. Nous prenons sur nous pour nous lever malgré la fatigue et ignorons nos plaintes intérieures. Nous choisissons de souffrir un peu physiquement pour engranger un maximum de plaisir. C’est notre kif. Surtout celui de chéri. Nos ados ne sont pas en reste et ils assurent plutôt bien. La petite suit gentiment le chemin et sera bientôt devant moi. Et moi, je tiens bon pour ne pas me faire distancer. Par goût, par défi et parce que je suis un peu fière.

 

Mais cette année, pas de remontées mécaniques. Pas de ski. On ne se bouscule pas le matin dans l’appartement en s’exclamant « où sont mes gants ? », « attends, je vais me brosser les dents », « dépêche-toi, le cours va commencer », « tout le monde a son forfait ? » … On ne part pas dans les couloirs de l’immeuble avec l’allure d’un zombie : yeux tombants et démarche mécanique. On ne se bat pas avec les skis et les bâtons pour atteindre le bas de piste avec un minimum de dignité et aucun os cassé.

Cette année, on expérimente la montagne en hiver sans ski. C’est un peu triste et c’est tellement bien !

 

Evidemment, quand on est adepte du ski, on est déçu. On regarde les télésièges à l’arrêt avec une larmichette à l’œil. On lit le panneau « domaine skiable fermé » avec nostalgie. On se prend même à compatir avec la peine des professionnels dont la saison est presque morte.

 

Mais. Parce qu’il y a toujours un mais. Et parce que le mais est une chance.

Mais, on découvre la montagne enneigée d’une autre manière. Et pour commencer…

On apprécie le silence. Peu de monde, pas de moteurs qui tournent inlassablement. On entend les oiseaux, le vent dans les sapins, la rivière qui dévale. Le crissement de nos pas sur la neige occupe l’espace. C’est reposant. Ça prendrait presqu’aux tripes si l’on prenait le temps de s’imprégner.

On ne le prend pas, ce temps. Parce qu’on fait d’autres choses.

On marche. Au bord d’un lac ou dans la forêt. On se lance des boules de neiges, on se court après et on pousse des grands « argggghhhh !!!, j’en ai dans le cou !!! ». On se jette dans la poudreuse pour laisser nos empreintes de corps. On tente un poirier, on se bagarre, on fait la course en s’enfonçant jusqu’aux hanches. On rit. On savoure.

La montagne sans le ski: savoir apprécier
La montagne sans le ski: savoir apprécier
La montagne sans le ski: savoir apprécier
La montagne sans le ski: savoir apprécier
La montagne sans le ski: savoir apprécier
La montagne sans le ski: savoir apprécier
La montagne sans le ski: savoir apprécier
La montagne sans le ski: savoir apprécier
La montagne sans le ski: savoir apprécier
La montagne sans le ski: savoir apprécier
La montagne sans le ski: savoir apprécier
La montagne sans le ski: savoir apprécier
La montagne sans le ski: savoir apprécier
La montagne sans le ski: savoir apprécier
La montagne sans le ski: savoir apprécier
La montagne sans le ski: savoir apprécier

On fait de la luge. On se prépare tous en ligne, on donne le départ et nous voilà dévalant la pente sur nos pelles instables. On se fonce dessus, on gère plus ou moins bien le virage et on se retrouve en arrière quand c’est pas sur le derrière. Puis on remonte la pente en soufflant. Encore un peu plus haut histoire de prolonger au max la descente. Et on repart. On se double, on crie « attention !!!! », on freine avec les pieds et on s’envoie plein de neige dans les yeux. On rit, on se moque des autres ou de nous. Et on recommence une dernière fois avant de rejoindre l’appartement pour une pause bien méritée.

La montagne sans le ski: savoir apprécier

On se fait une bataille de boules de neige. Une histoire de quelques minutes mais tellement intense !

On décide de faire 2 équipes au milieu d’une large piste de ski abandonnée. On se construit un bunker en creusant et en montant un mur de neige aussi frêle que notre volonté de gagner. Non, on ne veut pas gagner, on veut rire. On est bien parti pour. 

On n’attend pas vraiment le top départ et on commence à s’envoyer des boules de neige qui atterrissent bien souvent à côté de la cible. Quand on atteint l’adversaire on s’esclaffe. On attaque ensuite carrément la muraille qui s’effondre en moins de deux. On se rapproche de l’ennemi. On subit une pluie de neige tout en poursuivant nos propres tirs bien nourris. On se saute dessus, on rit.

Le champ de bataille ne ressemble à rien. L’assaut a duré 3 minutes. Bien moins que la construction. Mais tout le monde est satisfait. Personne n’a perdu. Tout le monde a gagné.

 

La montagne sans le ski: savoir apprécier
La montagne sans le ski: savoir apprécier
La montagne sans le ski: savoir apprécier

Reste à découvrir de nouvelles activités : le ski de rando (qui mérite un article à lui seul) et les raquettes, demain.

 

Nous n’avons pas skié. Nous en sommes un peu malheureux car nous nous étions projetés dans ces vacances avec délice. Mais (car il y a toujours un mais), nous avons investi la montagne, nous avons profité de ses plaisirs, nous avons optimisé. Nous passons de merveilleuses vacances.

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article