Ski de randonnée: l'activité sportive et nature
Il fallait imaginer la montagne autrement. Il nous fallait envisager d’autres activités pour remplir nos journées tout en profitant de la neige.
Nous nous sommes donc penchés sur le panel d’activités proposées dans la station. Entre celles qui coûtent un bras, une jambe et la peau du xx et celles qui ne conviennent pas à tous, nous avons jeté notre dévolu sur le ski de randonnée.
Nous avions cru que nous pourrions le pratiquer à 7 mais non et pour 2 raisons principales : le matériel est difficile à trouver. Les loueurs en ont peu et les quelques touristes se sont tous rués sur les mêmes activités. Et 2ème raison : c’est très sportif.
Mais alors vraiment très sportif. Je me doutais que ce serait difficile. C’était pire.
Le matériel :
Il fallait trouver les skis avant de trouver un prestataire. Et à 5 (nous avons abandonné 2 d’entre nous), ce ne fut pas chose aisée. Après une gymnastique intellectuelle impressionnante du loueur, il nous a trouvé un créneau.
Les skis sont comme les autres mais les fixations sont spéciales. Et pour 5 paires, nous avons dû apprivoiser 3 fixations différentes. On se concentre, on dit oui oui et on oublie un peu. Mais le guide, heureusement, nous aide le jour même.
Puis on teste les chaussures. Des chaussures de ski plus rigides que le régime de Kim Jong Un. Numéro 1 et moi galérons plus que d’habitude. Nous avons besoin d’aide. Pas autonomes sur le coup.
Chausser des chaussures de ski pour une semaine, c’est douloureux. Pour une seule demi-journée, c’est périlleux.
Ainsi équipés, nous prenons possession, quelques minutes avant la randonnée, d’un matériel plus… angoissant. Un sac à dos avec une pelle et un DVA (Détecteur de Victimes en Avalanche). Moi qui n’aie besoin d’aucune aide pour psychoter, je suis servie ! Je nous imagine déjà pris dans une avalanche, priant pour que le guide nous retrouve rapidement…
On installe ensuite nos peaux de phoque sur les skis (qui n’ont de phoque plus que le nom, n’appelez pas BB) et on redécouvre le fonctionnement de nos fixations.
Bref. On est prêt.
La montée
Nous ne sommes pas totalement couillons, nous savons donc qu’il va nous falloir grimper pour redescendre en skiant. Mais en toute innocence, nous n’avons aucune idée de la difficulté qui nous attend.
Le guide nous explique comment y aller tranquillement. Du moins, lui trouve ça tranquille. Nous, nous soufflons comme des chamois pris en chasse.
Lever le talon, glisser vers l’avant, s’aider des bâtons et recommencer. Mille fois. Peut-être même un million. 2 heures de montée dans la souffrance.
Numéro 1 ne dit pas mot. Elle rougit à vue d’œil et nous répond en onomatopées. Compris : faut pas insister. Elle intériorise et prend sur elle.
Numéro 2 râle. Il extériorise. Trop. Ça ne va pas. Il a mal. C’est dur. Et puis ci, et puis ça… On le pousse au derrière, on le motive, on le houspille, on le presse. Il monte, le regard sombre et les dents serrés.
Chéri et son petit frère assurent, à la cool. Du moins semblent-ils ne pas éprouver autant de difficulté que moi.
Et moi, je me concentre sur les conseils du guide : expirer 2 fois pour une seule inspiration. Bien glisser et ne pas lever le ski. Et regarder le paysage. J’essaye mais je vois beaucoup mes pieds.
Numéro 1 nous dira d’ailleurs qu’elle a vu davantage ses skis que la beauté montagnarde.
Nous grimpons avec un désespoir non feint lorsque nous regardons en haut et réalisons ce qu’il reste à faire. Ne pas se poser de questions. Un pas après l’autre. Survivre. Oui, j’exagère un peu mais j’en ai pas mal chié.
J’ai dû mettre mon cerveau en automatique pour atteindre le sommet de notre ascension (un peu comme la vraie vie de maman quoi !)
La descente
Reste le meilleur, non ? C’est la raison pour laquelle nous avons entrepris cette ascension ! Descendre en ski. Savourer la sensation de glisse. Se détendre…
Oui mais bon. Les pistes sont pleines de poudreuse. Et le guide nous conduit en hors-piste. Ça descend dru et on navigue au milieu de la végétation.
Je ne suis pas très douée en ski. Je me débrouille. Je suis. Mais du hors-piste dans la poudreuse, c’est une première.
Nous apprécions quand même la descente, même moi, mais côté détente, on repassera. Chéri a déchaussé et a dû remonter plusieurs mètres en s’enfonçant dans la poudreuse jusqu’aux fesses. Il a tout donné ! Et ma grande et moi avons tellement utilisé nos cuisses qu’on devait faire des pauses très régulièrement. Nous suivions le guide, à la trace près. Il nous donnait des termes scientifiques et devant mon regard hébété, a dû précisé son propos : tu écartes le pied gauche et tu tournes. Ah oui. Ok.
La fin du périple nous ramène sur une piste damée. Et nous voilà tous en train de skier, retrouvant les sensations et le plaisir. C’est pour ça qu’on l’a fait ! Tel était le but ultime.
Bilan
L’activité, surtout si on est aussi chanceux que nous sur la météo, est vraiment un chouette moment sportif et de communion avec la nature. En tout cas, les conditions actuelles (pas âme qui vive ou si peu 100 mètres au-dessus du bas des pistes) en font un challenge rare et magique.
MAIS, c’est très physique à la montée et pas mal à la descente.
No panic, il existe des initiations moins sportives. Le groupe qui est parti en même temps que nous ne devait arpenter que les pistes damées. Et puis il existe des sorites à la journée. Je n’aurais pas survécu…
J’aimerais vous conseiller, si vous vous sentez prêt, de vous lancer dans l’aventure mais je crains qu’il soit trop tard, ces vacances-ci du moins, pour trouver du matériel. Si vous partez en dehors des vacances scolaires, alors n’hésitez pas !!
Je vous partage quelques photos pour que vous puissiez juger de l’intérêt à se dépasser…