Amour de jeunesse -4

Publié le par Raphaëlle

Appels téléphoniques et courriers plus ou moins élaborés nous ont permis de poursuivre notre idylle. A distance. Et les promesses et les projets ont fait leur nid.

Nous parlons ici d’un amour de jeunesse, de l’amour de 2 adolescents, dans toute leur fougue et leur confiance en l’avenir. Pour autant, nous étions dotés d’une certaine clairvoyance. Ainsi, ne nous interdisions-nous pas l’un l’autre d’avoir des petits-amis. Nous étions exclusifs dans nos sentiments tout en poursuivant notre vie d’ados.

Et la flamme s’est maintenue, ravivée à chaque période de vacances scolaires lorsque nous espérions nous revoir, et elle a à peine vacillé lorsque ces espoirs furent déçus.

C’est après de nombreuses discussions, un soutien de mes sœurs, des économies à force de babysitting et de cadeaux de noël, que j’ai enfin pu concrétiser notre projet de nous revoir. J’ai acheté mes billets de train et en mars 1996, à l’aube de mes 18 ans, j’ai posé le pied pour la première fois à Bordeaux. Et c’était parti pour tout un tas de premières fois.

Mon premier trajet en train, et qui plus est seule (l’angoisse de la correspondance…). Ma rencontre avec son univers, sa famille, ses amis. Ma découverte du bassin d’Arcachon.

Et nos premières nuits ensemble… ou presque. Car il n’avait pas osé demander que l’on dorme dans la même chambre ! Aussi, lorsqu’au petit matin il est tombé nez à nez avec son beau-père, il s’est inventé une excuse et est « retourné » dans la chambre d’à côté, celle que sa sœur lui avait laissée. J’imagine que le beau-papa n’était pas dupe…

Notre relation était à la fois simple et incroyable. Moi, si timide, je vivais des moments difficiles qui me sortaient gravement de ma zone de confort mais entre lui et moi, c’était naturel, fluide.

Puis nous nous sommes quittés une semaine plus tard pour nous retrouver 6 semaines après, chez moi, au Relecq-Kerhuon (quel charmant nom de ville, n’est-ce-pas ?). Je venais de fêter mes 18 ans. J’ai donc demandé à mon père si David pouvait dormir dans ma chambre. Il m’a fait une réponse sobre : tu es majeure, tu fais ce que tu veux mais je ne suis pas d’accord. Ok. Je note… que je fais ce que je veux.

Il faut dire que mon papa n’était pas fan de cette relation. Il considérait, plus ou moins à juste titre il faut l’avouer, que mon petit ami était … comment dire ? Un petit con. C’est vrai qu’en surface, David donnait l’impression d’être un garçon frivole et jemenfoutiste. Pas le parti que mon père me souhaitait, à moi qui étais réservée et travailleuse. Il ne voyait pas ce que je ressentais : un gentil garçon avec une aura qui m’éblouissait.

Un jour, ils se sont retrouvés seuls devant la télé. Où étais-je ? Je n’en ai pas le souvenir mais impossible d’oublier ce que David raconte régulièrement : son sentiment de solitude face à son potentiel beau-père qui ne lui adressait absolument pas la parole. Il fallait qu’il m’aime fort pour accepter cette situation !

 

Puis vinrent les vacances d’été. Qui méritent à elles-seules un article complet. Ceux qui ont lu mon livre savent…

Il se pourrait que je vous raconte cette triste partie de ma vie. Si cela vous dit…

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