La symbolique du jardin abandonné : mon bac de français

Comme chaque dernier jeudi du mois depuis quelques mois, je vous partage ici une partie de mes « créations » écrites. Aujourd’hui, c’est un peu différent. Je vais vous partager des bribes de mon bac de français.

Pour qui ? Pour quoi ? Je vous situe le contexte : un soir, je montre à mes deux derniers numéros le contenu d’un classeur de mon adolescence. J’y ai rassemblé des devoirs, des relevés de notes et d’autres traces de ma vie de lycéenne. Et ce faisant, je tombe sur le brouillon de ma copie de français. J’avais complètement oublié que je l’avais conservé ! Et comme j’avais eu une excellente note, je m’étais plusieurs fois lamentée en regrettant ne pas avoir demandé ma copie de bac. C’est puéril et prétentieux. Possible. Mais il faut dire qu’après la surprise de la note, j’ai éprouvé une grande fierté. Et comme ce blog est un peu ma boîte à trésors, j’ai grandement envie d’y laisser le souvenir de cette production écrite.

Voici donc le sujet :

Et voici mon brouillon (ce n’est donc pas l’intégralité de ce que j’ai rendu ce jour de juin 1995) :

Introduction

Les Misérables de Victor Hugo retrace avec réalisme la vie d’un pauvre homme, Jean Valjean, guidé par un destin tragique qui le mènera finalement rue Plumet. C’est le jardin qui donne sur cette rue que Victor Hugo nous décrit dans cet extrait, tiré de la 4^ème partie de l’oeuvre.

Le romancier s’attache à décrire avec minutie et réalisme un jardin abandonné par l’homme qui va cependant devenir le lieu privilégié du bonheur de Marius et Causette. Au travers de la description, l’auteur va donner à la nature une dimension symbolique.

1. Dans cet extrait, VH fait une description réaliste et minutieuse de jardin de « la maison de la rue Plumet » abandonné par Jean Valjean. Il passe ainsi en revue les éléments du lieu façonnés par l’homme qui, tous, dépérissent de l’isolement comme le banc de pierre qui reste « dans un coin », les « statues moisies » ou les « treillages décloués ». Le temps agit et laisse son empreinte sur ces objets non naturels. L’emploi des temps du passé laisse d’ailleurs suggérer l’irrémédiable de la situation d’abandon dans laquelle se trouve le jardin. Le romancier utilise même la négation, « plus d’allées ni de gazon », pour effacer toute trace de l’homme. L’absence de l’individu humain est encore soulignée par le fait que le récit ne soit que descriptif. Aucune 1^ère ou 2^ème personne ne se manifeste tout au long de l’extrait mettant l’accent sur la non-implication de l’homme dans le sort futur du jardin et éliminant toute possibilité d’exprimer intentionnellement un quelconque avis subjectif ou sentiment.

Pourtant, l’atmosphère dégagée de cette description est une atmosphère gaie due à la célébration de la nature et non mélancolique comme pourrait le laisser croire le début de l’extrait. C’est en effet un véritable hymne à la nature que l’auteur exprime ici.

2. Cette nature évoquée de façon heureuse représente non seulement la vie mais est aussi symbolique. L’action de la nature rejoint symboliquement celle de l’homme.

VH utilise lui-même le terme « symbole » pour associer l’œuvre d’embrassement de la nature à la fraternité humaine.

L’action de l’homme (banc, statues…) est anéantie par le besoin naturel des plantes de grandir, pousser, de vivre et alors de se rencontrer, se confondre. La nature semble s’unir pour se liguer contre l’homme et ses œuvres (« plus d’allées ni de gazon »)

…

Conclusion

                Par une description apparemment très objective, VH a su faire partager au lecteur l’émotion éprouvée face au spectacle de la Nature triomphante. Il a également réussi à faire percevoir un lien étroit entre l’évolution d’un jardin laissé à l’abandon et une valeur totalement humaine : la fraternité.

Dans cet extrait, VH a donc su associer concret et abstrait, objectivité et émotion.