Péninsule du Yucatan-Mexique: Rio Lagartos
En faisant des recherches sur la péninsule du Yucatan et des lieux à voir absolument, je suis tombée plusieurs fois sur Rio Lagartos.
De ce que j’en avais retenu, tu pouvais y voir des flamants roses, te rouler dans la gadoue blanche et admirer du sable rose… Il m’avait semblé intéressant de prévoir un détour dans le coin et nous avons donc embarqué avec un guide très sympathique, ornithologue et anglophone pour découvrir la mangrove.
Rio Lagartos, qu’on pourrait traduire par « la rivière aux alligators » ou quelque chose dans le genre (pardonnez mon espagnol… je n’en ai jamais fait. Et cette traduction nous a été offerte par notre guide qui parlait anglais bien mieux que moi), n’est en fait pas une rivière et n’abrite pas d’alligators.
On nous aurait menti ??? Pardonnons aussi (c’est la période du pardon noël, non ?) aux conquistadors qui sont allés un peu vite en besogne pour désigner l’endroit. Ils ont vu de l’eau, ils ont vu des animaux préhistoriques rampants dans la mangrove et peut-être qu’ils étaient pressés de rendre compte à la royauté.
Mais c’est quoi alors Rio Lagartos ????? Le mieux encore pour le savoir est d’y aller. Mais je conçois que ce ne soit pas chose aisée là tout de suite. Je vais donc vous transmettre tout mon savoir (vous installez pas, ça va aller vite).
Il s’agit d’une lagune aux portes du Golfe du Mexique, site naturel protégé, avec un écosystème bien à lui. On y observe de nombreux oiseaux dont les fameux flamants roses et des crocodiles. On la parcourt en bateau à moteur avec un guide. Tôt le matin, on croise quelques autres touristes mais l’essentiel du temps, la vue est dégagée, comme si nous étions seuls.
Autant, je savais qu’on verrait des flamants, autant je n’avais aucune certitude pour les crocodiles. Je n’avais donc rien dit à la famille et ce fut une surprise d’en rencontrer un. Nous n’en avons vu qu’un seul mais c’était déjà extraordinaire. A 1 mètre de la bête, nous avons pu nous réjouir avec des petites exclamations anxieuses. Naturellement, tu imagines le moment où le placide colosse décidera de te croquer. Le guide nous a prévenu : il est facile de fermer la gueule d’un crocodile (on ne peut pas en dire autant des humains…) mais il est quasiment impossible de la lui faire ouvrir. Sa force est phénoménale ! Toutefois, le guide nous a rassuré : il ne saute pas… Nous avons donc fait des selfies avec un crocodile. La classe absolue.
Nous avons profité d’un petit arrêt dans la mangrove à observer des mini crabes et se faire dévorer par des moustiques affamés. Nous avons appris qu’il y avait sur ce site 4 des 6 sortes de mangroves et nous en avons vu 3 : la blanche, la noire et la rouge (j’espère ne pas vous dire trop de bêtises…). L’une ressort de l’eau en petits picots, l’autre y plonge ses grands bras… Sur le moment, tu écoutes, tu observes, tu t’étonnes… Malheureusement, surtout lorsque la leçon est en anglais, tu oublies pas mal d’informations sur la route du retour.
En poursuivant notre chemin, nous les avons enfin vus. De loin pour ne pas les déranger. Un troupeau de flamants roses !!! A vrai dire, vous serez d’accord, ils ne sont pas très beaux avec leur gros bec et leur long cou fin. Mais leur couleur est juste sublime. Les voir marcher avec élégance, plonger leur tête dans l’eau et même voler a été un spectacle magique et hors du temps.
J’aurais aimé être plus proche pour immortaliser correctement l’image qui, elle, est dans encrée dans ma tête. Heureusement quand même que j’avais un zoom correct. Voyez plutôt.
Avant de rentrer, le guide nous a proposer de faire escale sur une étendue d’argile. Soit nous nous arrêtions et creusions, soit nous nous badigeonnions en rentrant avec l’argile qu’il avait en seau… Bon, franchement… On s’est arrêté ! Attention, l’idée n’est pas de s’y rouler sans quoi ça fera plus qu’un gommage ! Il faut creuser cette terre nauséabonde avant de s’en mettre partout sur le corps. Son côté exfoliant est ridicule à côté de son pouvoir d’amusement ! Car c’est son plus grand attrait : amuser les touristes. Et tout à coup, nous avons compris pourquoi les touristes croisés dans d’autres barques nous avaient l’air si blanc…
Depuis notre bain de boue, nous pouvions apercevoir de l’eau rose… J’avais envie, moi aussi, de faire des photos incroyables et puis…
Las Coloradas
Notre guide nous a dépeint l’endroit de telle façon que nous n’avons pas souhaité nous y rendre. Nous sommes à la recherche de nature et las Coloradas, c’est tout le contraire ou presque. Il s’agit bien d’eau et le rose est naturel… ou plutôt, le rose est naturellement créé par des procédés artificiels, dus à la main de l’homme et dans un objectif économique. Il s’agit de marais salins. Les usines de sel exploitent l’eau et la font passer de bassins en bassins pour obtenir une concentration de plus en plus importante de sel. Plus l’eau est rose, plus la concentration de sel la rend nocive. Mieux vaut ne pas s’y baigner.
Même si ça fait de belles photos, nous n’avons pas voulu y aller. Patauger dans une usine de sel, non merci.
Que garde-t-on de cette excursion ? Des souvenirs arc-en-ciel : le bleu du ciel, le blanc de l’argile, le rose des flamants, le vert de la mangrove… et donc des jolies photos que je partage avec vous.
Si vous avez le temps, je vous conseille le détour. En tout cas, nous, nous avons aimé.