"Mamy par procuration": ou comment laisser une place à chacun
C’est le thème qui m’a été proposé et c’est pas parce que je ne suis pas encore grand-mère que je n’ai rien à raconter !!!
La personne qui m’a proposé son thème a indiqué « mamy par procuration » et je pense qu’elle signifiait par là sa peine de s’être sentie exclue de son rôle au prétexte qu’elle n’avait pas de liens de sang. Elle ne serait alors mamy qu’au travers de son homme qui lui est bien le grand-père de sang des enfants. Elle deviendrait spectatrice ? Ne vivrait ce bonheur que par procuration ?
Ce n’est évidemment pas ma conception de la famille et pour illustrer ma pensée, je vais donc vous parler des grands-parents par alliance qui ensoleillent la vie de mes enfants.
Papou
Celui qui a toujours été là parce qu’il a épousé la mère de chéri quelques années avant que nous nous mettions nous-mêmes en couple. Il n’est pas le père de chéri mais il a participé à son éducation. Il ne l’a pas tenu dans ses bras à la maternité mais il l’a guidé, soutenu, aimé sans réserve et continue de le faire.
Il a choisi son petit nom de Papou quand je couvais encore mon premier. Il s’est projeté grand-père. Il a vécu ma grossesse au même titre que tous nos parents.
Et lorsque Maëline, la toute première des petits-enfants, mon aînée, a vu le jour, Papou était le tout premier visiteur à la clinique. Il s’est attendri quand elle a baillé, il s’est amusé de ses cheveux rebelles et il l’a aimée sans condition.
Il est dans leur vie depuis toujours et les liens qui les unissent, lui et les enfants, sont plus élaborés que ceux des gènes. Ils sont construits au fil des années. Ils sont finement tissés, étroitement tressés. Papou est leur grand-père au même titre que mes 3 numéros sont ses petits-enfants.
Il est celui qui les taquine, qui va les encourager en bord de terrain et qui les ramène de l’école. Il est l’homme qui n’avait pas d’obligation mais un cœur assez grand pour leur trouver une place à tous.
Naturellement, nous n’avons jamais mis de nuances dans leurs relations. Et, il faut le dire, cela a été possible grâce à leur « vrai » grand-père qui ne s’est jamais offusqué de ne pas être le seul et l’unique. Il a volontiers partagé. Car chacun le sait pour l’avoir vécu : l’amour se multiplie, il ne se divise pas. Partager n’est pas diviser, au diable les mathématiques.
Nanny
Elle est arrivée en cours de route. Il y avait déjà 3 petits-enfants qui faisaient le bonheur de tous leurs grands-parents. De mémoire, elle est entrée dans nos vies et dans les leurs il y a à peu près 15 ans. Et pour les 3 derniers petits-enfants, elle aussi a toujours été là, depuis leur arrivée dans ce monde jusqu’à aujourd’hui.
Elle a su prendre sa place auprès de tous, adultes et enfants. Une grand-mère un peu plus jeune, qui a mis de la couleur et des piments dans nos réunions de famille.
Elle doit son surnom de Nanny à ma filleule qui, spontanément, l’a ainsi appelée quand elle-même ne s’attendait à rien. Elle a été intronisée grand-mère dans le plus grand des calmes.
Elle est celle qui est toujours fière des enfants et qui se met de leur côté. Elle est leur fashion-mamy.
Et elle doit cette réussite à sa volonté, sa gentillesse et, là encore, à celle de tous les acteurs. Et notamment la grand-mère paternelle des enfants qui ne s’est pas sentie menacée et n’a pas réclamé l’exclusivité de l’attention des enfants.
Et puis les autres…
Mes propres parents se sont remis en couple, chacun de son côté, tardivement. Nous les voyons moins souvent et leurs relations sont encore jeunes. Pour autant, il n’y a pas de barrière qui les laisserait dehors. Ils sont rentrés dans la famille et se font une petite place auprès des enfants. Il suffit d’ouvrir les bras et le cœur un peu plus grand. Et c’est avec bienveillance que chaque grand-parent en place observe l’arrivée d’un nouveau. Les plus « anciens » comme les plus « récents » ne cherchent pas à entrer en compétition. La sagesse de l’âge ?
Il n’est jamais facile d’être la « pièce rapportée » tout comme il n’est pas forcément aisé d’accepter ce que l’on peut prendre pour de la concurrence. Mais en amour, il y a une place pour chaque personne. Il ne s’agit pas de rivalité mais à chacun de construire une relation unique.
Et des enfants entourés de tant de grands-parents aimants sont des enfants heureux, comblés. Qui y aurait à perdre ?
Et vous, quelle est votre histoire ?